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[Lecture] JV Le Mag et le format papier sont-ils l’avenir de la presse ?

Publié le 30 avril 2014 par Zhou

JV Le Mag ou la renaissance de la presse vidéoludique. C’est un peu le leitmotiv général depuis l’apparition en kiosque de ce nouveau magazine traitant du jeux vidéo avec un ton décalé. Le titre jouit d’un buzz assez conséquent sur les réseaux sociaux et il est clairement devenu tendance de lire JV. Ou du moins de tweeter qu’on lit JV, et ce dans tous les lieux / positions possibles. Merveille du Net 2.0…

Derrière cet emballement de la twittosphère il y a un magazine de qualité qui viens de fêter son sixième numéro, ce qui semble être une occasion comme une autre de dresser un premier bilan. A l’origine, quand j’ai commencé cet article il y a maintenant une paire de mois, je comptais me borner à réaliser un tour d’horizon des quatre premiers numéros du magazine. Puis j’ai "légèrement" dévié du sujet initial, au point de changer l’intitulé de l’article et de me lancer dans une bonne vieille (brève) analyse de comptoir…

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C’est un fait. La presse vidéoludique est morte il y a quelques années suite à l’explosion d’internet et la démocratisation du jeux vidéo. D’une part les informations instantanées (et gratuites) ont mis à mal l’intérêt même des magazines. D’autre part, l’explosion du jeu a conduit au rachat des divers titres par d’énormes groupes de presse ne s’embarrassant pas trop de la déontologie ou du mélange des intérêts. Les divers acteurs de l’époque n’avaient pas pu, ou réussi, à faire face à cette concurrence et les ventes avaient inexorablement chutées.

Dés cette époque, il était évident que la seule option de survie passée par la qualité et l’originalité. Une façon de se démarquer d’internet et des magazines flirtant désormais avec le publirédactionnel. Le seul hic, c’est que dans un secteur à l’agonie il était impossible de mener de tels projets à terme. Un à un, les anciens glorieux ont renoncé (on pense à Gaming) et se sont tournés à leur tour vers l’eldorado du net pour proposer "autre chose" en toute liberté.

En 2014 le constat est étonnant… Les sites "décalés" crées par les anciens de la presse (oui Gameblog par exemple…) sont devenus ce qui les a poussé à quitter l’écrit à l’époque. Mélange des genres et inintérêt total des informations sont légions. En lisant les gros sites de jeux vidéo actuels, on a l’impression de lire ces magazines ineptes des années 2000, rempli de news périmées et de critiques consensuelles. Ces derniers jours je me suis fait un constat édifiant : on trouve difficilement des tests sur des sites comme Gameblog ou jeuxvidéo.com. Où est la réactivité d’internet ? Il faut attendre des jours après la sortie d’un titre avant de lire un avis molasson et convenu. Quand il y en a un.

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Désormais, si vous voulez lire un test en temps et en heure, c’est à dire avant d’envisager un éventuel achat donc avant sa date de sortie, il faut vous tourner vers les Blogs où des tonnes de testeurs bénévoles ont les dents qui rayent le parquet dans l’attente de la levée de l’embargo les empêchant de publier leurs tests avant un jour J défini par l’éditeur. Un procédé "amateur" (sans être péjoratif) qui a ses qualités et ses limites. Dans quelles mesures un blogueur prendra t’il le risque de se fâcher avec un éditeur et ne plus recevoir de jeu gratuit avant tout le monde (ce qui attire incontestablement des lecteurs sur son site) ?

Le pire vice des sites professionnels étant probablement l’effroyable mélange des genres causé par les carrières fulgurantes des ex cracks de la presse écrite. Ceux qui à l’époque était bien souvent encore lycéens, jeunes et plein de fougue, ont fait leur trou dans l’industrie du jeu. Ils ont développés des boites de com, ont intégré des éditeurs ou des développeurs de jeux, … Certains se sont logiquement éloignés de la presse, d’autres ont continué malgré leurs nouvelles prérogatives.

Sans vouloir lancer un énième pavé dans la marre, le net en est rempli et de bien meilleure facture, il est vraiment désespérant d’assister à la course au click à laquelle se livre aujourd’hui des sites comme Gameblog…

Gameblog

Mais le pire, à mon sens, c’est le manque d’impartialité. Julien Chieze, ancien Gollum du grand Joypad, est la cible de toutes les critiques en la matière sur internet. Moi qui adorais le garçon quand il écrivait dans Pad, je ne peux que me ranger derrière tous ses détracteurs et être consterné par sa position actuelle. Le garçon cristallise toutes les critiques parce qu’il est la tête de gondole d’un système vicié.

La récente "critique" (pour reprendre son terme) de Metal Gear Solid en est la preuve aberrante. Comment un mec qui passe son temps à poster des photos sur Twitter et Instagram de Kojima et lui en train de faire les BFF à Paris, peut il avoir une once de légitimité et de crédibilité au moment de poster un test du jeu de Kojima deux jours après… Surtout quand ledit test encense le jeu et s’offusque des critiques envers la faible durée de vie.

Forcément ce test a provoqué un tollé et au lieu de faire profil bas, Julien Chièze a twitté cette phrase magnifique : "Je me souviens d’une époque où les joueurs utilisaient une manette ou un clavier pour jouer… pas un chronomètre". Ça tombe bien, moi je me souviens d’une époque où les démos ne coutaient pas 30 € et où les journalistes s’offusquaient des jeux hors de prix avec une durée de vie famélique. Passons.

NS

Alors que les sites internet deviennent les magazines des années 2000, le salut semble se trouver dans la presse écrite. Il faut être un peu fou pour se lancer dans un tel projet, mais la qualité est bel et bien là. IG, Pix ou désormais JV. Le combat est dur mais la qualité et l’originalité se trouvent bel et bien sur support papier. Les sites internet ont perdu le combat contre les blogs et ce n’est pas franchement rassurant.

La critique et l’actualité du jeu se font désormais quasi exclusivement par des blogueurs et les sites "pro" de jeux vidéo semblent vouloir tendre vers un format similaire…

L’avenir est donc probablement à nouveau vers la presse écrite. JV en prenant l’optique d’un So Foot vidéoludique réponds à une demande forte de joueurs en manque de beaux objets avec un contenu pointu mais décalé. Le mode de traitement de l’actualité fait qu’elle n’est jamais périmée et le choix d’une sélection de tests rend l’exercice plus pertinent.

Sans être fondamentalement révolutionnaire, JV a le mérite d’apporter de la fraicheur et d’être toujours aussi plaisant à lire. La qualité est présente est c’est bien là l’essentiel que l’on est en droit de demander à un magazine.


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