S.h.i.z.u.k.a.

S.H.I.Z.U.K.A.

Between

(Chez Kito Kat)

C’est à croire que les journalistes hexagonaux ont de la suie dans les oreilles pour ne parler de la sortie du nouvel album du français Anthony Dokhac aka S.H.I.Z.U.K.A., qui nous avait gratifié les tympans l’année dernière, avec son excellent We Are Empty. Avec Between, S.H.I.Z.U.K.A. continue son travail d’exploration du coté des forces obscures, où les machines prennent chair à la tombée de la nuit, lorsque les hommes rentrent chez eux, pour tomber leur bleu de travail et se mettre à danser sur des fours en fusion, à coups de rythmiques suintantes et de mélodies transversales. S.H.I.Z.U.K.A. croise les effluves industrielles au dancefloor pour cybers, hantées de mémoire vive et de connections parasitées par le rêve de prendre la place d’humanoïdes dénués d’esprit fraternel. Plus tourné vers une techno sombre et futuriste, que par le passé, S.H.I.Z.U.K.A. fait preuve une nouvelle fois d’une vision très personnelle de ce que doit être la musique de demain, reflet d’un monde sauvage et rugueux, où l’on doit donner du coude pour gagner sa place. Alors que certains s’extasient sur le travail d’artistes comme Gesaffelstein, ils seraient plus inspirés de jeter les oreilles sur l’oeuvre de cet artiste à l’intégrité jusqu’au boutiste, à ranger du coté de Mondkopf, offrant une réelle perspective quand aux possibilités de l’homme et des machines. Vital.

Roland Torres