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Critique Ciné : May in the Summer, libre comme l'air

Publié le 07 mai 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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May in the Summer // De Cherien Dabis. Avec Cherian Dabis, Alia Shawkat et Nadine Malouf.


Il y a quelque chose de touchant dans May in the Summer. Cette jeune femme qui tente de renouer des liens avec sa mère après être partie du pays s’installer à New York et revenue pour annoncer son mariage à venir avec un musulman. Sans mettre en avant la question de la religion, le film cherche avant tout à nous dépeindre la capitale jordanienne avec beaucoup de sagesse et de volupté. On sent qu’il s’agit du regard d’une femme. Après le très intéressant Amerikka, Cherien Dabis est donc de retour pour nous offrir quelque chose d’un peu plus décevant mais frais et doux amère sans jamais chercher à trop en faire. C’est peut-être même l’une des faiblesses de ce film finalement, de ne jamais vouloir aller au-delà des questions qu’il pose. Notamment celle de la religion. Je crois qu’il y avait quelque chose à faire de ce point de vue là mais à chaque fois que c’est évoqué, on sent que le film est hésitant (même si la mère fait quelques réflexions qui auraient mérité débat). Fort heureusement que le charme du casting fait son effet et nous fait oublier une bonne partie des faiblesses de ce May in the Summer.
May, jeune jordanienne installée à New York, vient passer l’été en famille à Amman. Chrétienne de confession, elle s’apprête à épouser un musulman, au grand dam de sa mère pratiquante. May peut néanmoins compter sur le soutien de ses deux soeurs cadettes, aux moeurs plus libérées…
Il y a cependant un regard sur la société qui est porté. Notamment au travers des décors qui dénotent complètement avec la vie que mène May. Cette dernière vit tout simplement comme une américaine faisant son jogging les jambes nues attirant donc le regard de tous les hommes. Le film nous situe également le contexte géopolitique du pays de même que l’on a l’impression que May et sa famille ne sont pas du tout de ce pays. On plonge donc dans une famille qui a une culture à moitié jordanienne mais également américaine. Les meilleurs personnages de May in the Summer sont les femmes. May et ses soeurs sont tout simplement excellentes. Cela a de quoi rappeler Girls lorsque celles-ci commencent à se prendre le bec pour un rien. C’est futile, oisif mais au fond c’est tellement léger. Cherien Dabis regarde tout ça avec beaucoup de simplicité et de sagesse donnant donc à son film une aura bienveillante. Je ne sais pas si c’est ce que je venais chercher à allant voir May in the Summer mais je suis globalement satisfait du résultat.
May in the Summer c’est aussi le choc familial. La fille rebelle qui n’est pas très à cheval sur les traditions ou encore sur les pratiques religieuses de sa mère qui a totalement adopté le style occidentale. Ce côté provocateur ne fait qu’évoquer à la mère de May son ex mari américain (incarné par Bill Pullman) dont elle est aujourd’hui séparé et qui a retrouvé quelqu’un de beaucoup plus jeune (et ce même si les deux batifolent encore comme des adolescents qui se cachent de leurs parents). Cherien Dabis l’actrice est assez bouleversante. Je dois avouer que son charme fait des ravages (et pas seulement pour ses jambes). Enfin, May in the Summer est donc un film doux amère qui tourne souvent autour du pot pour ne pas raconter grand chose (la géopolitique, la religion, etc. des sujets balayés rapidement) si ce n’est de la romance légère. C’est donc parfait pour l’été comme le nom du film l’indique pour en tout cas pour se mettre en conditions. On ne retrouve donc pas totalement le charme de Amerikka mais peu importe, je pense que si vous avez aimé ce dernier, vous apprécierez un peu celui-ci.
Note : 5/10. En bref, malgré le fait que tout ce que le film engage manque cruellement de développement, le côté léger et doux amère de ce film lui donne tout son intérêt.


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