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Neige. N'ai-je ?

Publié le 09 mai 2014 par Petistspavs

C'est une personne qui n'existe pas. Disons pas vraiment. Un peu comme le passé n'existe pas, même s'il continue à agir sur le présent (n'existe pas, agit), un peu comme le futur n'a jamais existé sauf, peut-être, dans les fantasmes de Jules Verne, qui disposait de la longue vue, non. Je parle d'une personne qui n'existe pas, d'ailleurs, si elle existait, je ne serais pas ici, à choisir des lettres et des espaces sur ce clavier, je serais au soleil avec elle. Nous serions nus. Nous aurions tout avoué, tout dit, de la première vérité au dernier mensonge. Du premier baiser, maladroit, au dernier geste du bras. Et meurt le dernier bouquet de roses.

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Elle. Porterait une jupe courte ou un short et je flatterais ses cuisses trop blanches d'une main hésitante. On va chez toi ou chez moi ? Elle porterait ses Ray Ban, nous serions à nouveau les roi et reine de Paris. "So british...". Un temps où le nous était, contre les règles de la grammaire, mais selon les règles parisiennes des sentiments intimes, un geste sentimental.

Une personne qui n'existe plus que là, où le coeur bat encore, un peu, un petit peu. Là ou un souffle se demande où rejoindre l'air. Là où je compte les pas, d'hiver ou d'automne, là où je ne sais pas.

Ah, ce taxi glissant et ces quelques pas dans la magie neigeuse de la rue du Commandant Lamy, après ce film automnal sur ce faux Elvis, plus vrai que mature. La rue était un enchantement, des pas de dessin animé dans cette neige pure et douce sous nos pieds. Vierge. Et ce silence particulier, le silence de la neige partout, comme un océan calme et froid remplaçant la rue du supermarché. Les mains se tenant fort pour ne pas tomber, glisser. Le rire, cascade glacée à la vanille et au thé, vers le ciel amical, pour ne pas rentrer.

C'est une personne, c'est une nuit, c'est une rue, la nuit, avec cette personne et rien n'existe. La pluie a tout défait, la pluie a tout foutu en l'air et l'odeur sainte et chaude a disparu.

Ce passé n'existe pas, le futur n'existe plus si... si cette odeur sainte et chaude s'est enfuie.

Dans les nuages blancs de l'été. Ou d'ailleurs.


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