JUSTICE > Retrouvera-t’on le corps de Fiona ?

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Ce matin, lundi 20 mai, un collier de petite fille a été retrouvé dans le parc. Appartient-il à Fiona ? ©DR

Un an après la disparition de Fiona, de nouvelles fouilles sont organisées ce mardi près de Clermont-Ferrand pour tenter de retrouver le corps de la fillette de 5 ans, en présence de sa mère et de son beau-père, tous deux incarcérés.
Il y a un an, Fiona aurait été enterrée nue par sa mère et son beau-père près du lac d’Aydat, à une vingtaine de kilomètres au sud de Clermont-Ferrand. Mais, bien que trois déplacements aient déjà été organisés dans le secteur en septembre et octobre 2013, ni l’un ni l’autre n’ont su indiquer où se trouvait exactement le corps, se contentant de préciser que ce serait "en lisière d’une forêt". Tous deux toxicomanes notoires et sans doute sous l’emprise de la drogue au moment des faits, ils se sont contentés de lâcher quelques bribes de souvenirs et des "flashes". En annonçant la reprise des recherches le 28 avril dernier, le parquet avait précisé qu’il y aurait un transport sur les lieux le 13 mai pour "tenter de retrouver encore une fois où le corps a pu être enseveli". "Des repérages aériens  avaient permis de réaliser des photos de quelques endroits", qui pourraient orienter les fouilles. La date du 13 mai a été retenue puisque "la nature aura la même configuration" que l’an dernier, ce qui pourrait permettre à la mère et au beau-père de retrouver la mémoire. De source proche de l’enquête, on précise que le beau-père, Berkane Makhlouf, serait amené sur les lieux le matin alors que la mère, Cécile Bourgeon, serait sur place dans l’après-midi.
Dimanche, une marche blanche organisée dans la ville a rassemblé une centaine de personnes qui ont défilé derrière une banderole tenue par des jeunes enfants sur laquelle on pouvait lire "Tous ensemble pour Fiona disparue le 12 mai 2013 à Clermont". Ce jour là, la mère de Fiona déclarait sa disparition, affirmant que l’enfant qui jouait avec sa petite sœur dans un parc de Clermont-Ferrand s’était volatilisé, alors qu’elle-même, enceinte de six mois, s’était assoupie sur un banc. La France entière croit à un enlèvement et s’émeut pour cette jeune mère éplorée, qui s’épanche dans les médias. Elle "lance un appel au secours" pour qu’on retrouve sa fille, déclenchant un grand élan de solidarité. A plusieurs reprises, les 25 ha du parc escarpé de Montjuzet et ses alentours sont passés au peigne fin. En vain. Le parquet de Clermont-Ferrand ouvre alors une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration". Un numéro vert national mis en place recueille plus de 200 appels, donnant lieu à des vérifications. Mais en vain. Plusieurs pistes sont explorées, notamment celle d’une vengeance. Un ancien ami de la mère, un Algérien contre lequel elle avait porté plainte un an plus tôt pour "viol et séquestration" tournera court au final. Mais le 24 septembre 2013, l’enquête rebondit avec la garde à vue de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf à Perpignan, où ils viennent de s’installer. Après quatre mois de mensonges, le couple de toxicomanes avoue le décès de la petite fille qui aurait été battue, sans pouvoir dire où ils l’ont enterrée. Aujourd’hui âgée de 26 ans, Cécile Bourgeon et son concubin de 33 ans sont poursuivis pour "coups mortels aggravés" et écroués. La découverte du corps de Fiona est capitale pour la suite de l’enquête ; l’autopsie permettrait de déterminer les circonstances de sa mort, alors que les versions de la mère et de son concubin divergent. Cécile Bourgeon accuse son compagnon d’avoir frappé l’enfant tandis que Berkane Makhlouf évoque la thèse d’un accident domestique : Fiona serait morte étouffée dans son vomi. Mais fin octobre, ce dernier changeait de défense. Et accusait à son tour Cécile Bourgeon d’avoir frappé Fiona dans les jours ayant précédé sa mort. Selon son avocat Me Mohamed Khanifar : "il n’a pas changé de version et il n’en changera pas".FG