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Yves Saint Laurent – Jalil Lespert

Publié le 05 mai 2014 par Spleenlajeune

Oh mais dis donc, cela fait longtemps que nous n’avons pas parlé de cinéma tous ensemble. Et, il se trouve que je suis allée voir Yves Saint Laurent au cinéma. Il vient uniquement de passer en version originale – donc heureusement en version originale pour moi – dans le petit cinéma européen à côté de chez moi. J’ai évidemment sauté sur l’occasion.

Comme son nom l’indique, Yves Saint Laurent est un Biopic. Hourra ! J’adore aimer et détester les Biopic et ce sûrement parce que je considère que c’est un choix très dangereux. En effet, vous redonnez certes vies à des figures historiques, artistes ou célébrités en tout genre mais vous vous offrez à bras ouverts aux critiques les plus farouches. Il y a toujours celui ou celle qui pense mieux connaître le héros et qui juge le Biopic infidèle à une réalité que, lui, en tant que « vrai fan » connaîtrait bien mieux. N’est-ce pas ? Nous connaissons tous ce pote qui après avoir vu un Biopic jure que c’est une bouse sans nom qui ne rend pas hommage à la personnalité concernée. Qu’est-ce qu’ils m’énervent ces potes-là ! Réaliser un Biopic, c’est accepter la possibilité de s’en prendre plein la tronche … mais également de caresser la possibilité de se faire acclamer. Qu’en est-il donc du Yves Saint Laurent de Jalil Lespert ?

Yves Saint Laurent – Jalil Lespert

Déjà, il me semble important de préciser que Pierre Bergé – compagnon d’Yves Saint Laurent – a adoubé ce projet et y prête également sa voix en tant que narrateur, ce qui donne une valeur d’autant plus réaliste aux événements qui se dérouleront sous les yeux du spectateur mouvementé. Mouvementé ? Oh que oui ! Ne connaissant d’Yves Saint Laurent que certaines de ses créations, quelle fut ma surprise en découvrant un créateur génialissime profondément malade et caractériel. Un homme possédant une large part d’ombre. Un homme, tout simplement, me direz-vous car après tout, qui n’en possède pas une ? Nous découvrons le créateur à travers sa relation avec Pierre Bergé : une relation soumise à bien des tumultes. Le scénario de Jalil Lespert – coécrit avec Marie Pierre Huster et Jacques Fieschi – repose donc sur cette magnifique histoire d’amour qui unit les deux hommes. Complexe, entière, torturée, cette histoire d’amour s’anime entre instants charmants, moments de grâce et scènes violentes. Avec ce couple, nous plongeons dans le monde de la mode : ses abus, ses coulisses, ses défilés, son public, ses scandales et ses moments de joie. La caméra de Jalil Lespert offre au spectateur une magnifique reconstitution de cette époque. Nous finissons par y croire à toutes ces créations qui se dandinent sous nos yeux.

Yves Saint Laurent – Jalil Lespert

Mais enfin, ce qui pour moi est la clef du film, ce n’est ni le réalisme, ni la beauté de la réalisation, ni le scénario reposant sur l’histoire d’amour … non la clef se tient dans les acteurs. Quels acteurs ! Il fallait bien cela pour incarner des personnes aussi hautes en couleur. Charlotte Lebon. Laura Smet. Guillaume Gallienne, convaincant en un Pierre Bergé dur et cassant. Pierre Niney … l’homme du film à mes yeux. Un travail titanesque sur la gestuelle, le verbe, le phrasé, le regard. Quel talent ! Quel travail ! Pierre Ninney devient Yves Saint Laurent.

Et vous, est-ce que vous l’avez vu ? Entendu parler ? Dites-moi que vous êtes allés le voir parce que sinon … je vous pousse à coups de pieds aux fesses pour en sortir bluffés.


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