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Fireman Sam

Publié le 14 mai 2014 par Pomdepin @pom2pin

Après les émotions de mon dernier billet, je me suis dit qu’il fallait faire dans le léger, et mes yeux se sont portés sur la télé allumée et les merveilleux programmes jeunesses de la BBC. Pour ceux qui ont la chance de ne pas connaître, petits veinards, la BBC a une chaîne spécialisée pour les petits. Cbeebies a déjà donné au monde reconnaissant les télétubbies, ces sortes de spermatozoïdes en peluche avec un cintre sur la tête qui gambadaient au milieu de lapins hystériques ou encore les Tweenies, vraisemblablement sorties de l’imagination d’un agité sous acide égaré dans une école primaire au moment de la recréation et qui a eu l’idée d’en faire un programme avec des personnages aux couleurs étranges. (C’est tellement horripilant, "f*cking Tweenies"est devenue l’insulte préférée de Marichéri).

Bébé 5 regarde peu la télévision, ce qu’il préfère, ce sont les coupures publicitaires. Je me dis que c’est important pour lui d’entendre de l’anglais prononcé correctement, sans mon accent franchouillard. Mais depuis trois semaines à peu près, il s’est pris de passion pour Fireman Sam. Je crois que ça passe en France aussi, avec le nom audacieusement traduit en Sam le pompier. Pour avoir déjà subit les exploits enflammés de Sam avec les autres enfants, je voue maintenant à ce pompier hilare et condescendant une haine viscérale. Je ne sais pas ce que donne la version française, mais l’originale est sensée se passer dans un village gallois imaginaire Pontypandy. Je serais galloise, je ferai un procès à la BBC. Le pire, c’est que les créateurs de Sam, deux pompiers originaires du Kent eux, c’est à dire complètement à l’opposé du Pays de Galle se sont inspirés de deux villages existant vraiment : Pontypridd et Tonypandy.

Si ces deux bleds ressemblent à Pontypandy, ils sont peuplés d’une poignée de dangereux pyromanes, qui passent le temps à faire cramer tout ce qui leur tombe sous la main, au mépris des lois de la physique: un torchon, un sceau en plastique, un chat, un galet…ou alors, ils tombent dans des précipices aussi divers que variés. L’Himalaya, question crevasses, c’est de la rigolade à côté des collines galloises. Sinon, ce troupeau d’ahuris finis , emmené par le champion du monde de la bêtise en continu, l’inénarrable Norman Price, tombe à l’eau, se coince dans un arbre, perd ses clés, se casse un ongle …Le facétieux Norman, un sale gosse qui s’excuse toujours à la fin de l’épisode (c’est sensé être éducatif…) se perd sur la plage une fois sur deux, égare son mouton sur 3 mètres carrés de pré, et bien sur met le feu à un fer à repasser, un papier, une allumette, son vélo, sa mère…Et ce avec une constance admirable, sans sourciller depuis 1985. De manière générale, la dizaine d’habitants de Pontypandy fait preuve d’une incompétence crasse qui force le respect. Le chauffeur de bus a un vingtaine d’accident par mois, le pêcheur est incapable de naviguer sans faire couler son bateau dans vingt centimètres d’eau, le plombier n’est pas bricoleur et s’électrocute avec son dentifrice…c’est un festival.

Heureusement, n’écoutant que son courage et la chanson du générique, à faire passer les cris strident de Bébé 5 pour de la grande musique, Sam vole au secours de ces imbéciles à chaque fois. A sa place, il y a longtemps que je les aurais laissés au fond du puit dans lequel ils arrivent à se fourrer au moins une fois par semaine. Je trouve Sam profondément antipathique, avec sa manie de faire l’intéressant, en sortant son camion de pompier, toute sirène hurlante pour aller repêcher un poisson rouge dans un verre d’eau. Il fait sa diva, et convoque les hélicoptères et les secours en mer pour aller chercher Norman perdu dans un buisson de trèfle au milieu d’un champs.

Vu que le premier réflexe des habitants de Pontypandy, quand ils font tomber leur stylo, c’est "call Fireman Sam!" et que Sam arrive avec des secours à faire pâlir d’envie une opération des casques bleus, je n’imagine pas le montant des impôts locaux! Tous les villageois doivent être multi millionnaires. Ou alors ils ont déjà fait leur procès à la BBC pour racisme anti gallois, et Sam est en fait payé grâce à notre redevance télé. En tout cas, je suis formelle, jamais nos pompiers locaux ne feraient des interventions à la Fireman Sam. D’ailleurs quand Princesse 2 a incendié un torchon, je n’ai les même pas appelé, par peur de me faire rire au nez.

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(Cbeebies.co.uk)


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