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Fleur de Tonnerre au goût d’arsenic…

Publié le 15 mai 2014 par La Blogosphère De Mathilde @La_blogOsphere

Fleur de tonnerreCher lecteur,

J’ai terminé en une seule cuillère à pot le roman de Jean Teulé, Fleur de Tonnerre.

Effectivement, ce livre de poche de 260 pages se lit en un rien de temps. J’ai lu avec attention et frisson tout le périple d’Hélène Jégado au travers de la Basse-Bretagne, mais surtout au travers de ses nombreux crimes.

Jean Teulé a retracé dans ce roman la vie d’Hélène Jégado, de sa plus tendre enfance jusqu’à sa mort. Mais qui aurait pu croire qu’une petite jeune fille curieuse serait devenue une serial killer du début du 19ème Siècle ?

Voulant bien faire, la mère d’Hélène met en garde la jeune fille de tous les dangers que la nature peut procurer, et notamment les plantes toxiques. Vous savez bien, les petites boules rouges dans les buissons… faut pas toucher… mais Hélène Jégado, elle, elle y a touché et voilà le résultat !

belladone
La jeune Hélène entend beaucoup parler des Mythes et des Légendes de la Basse-Bretagne et plus particulièrement celle de l’Ankou, un serviteur de la mort devant recueillir les âmes des morts dans une charrette grinçante. La légende raconte que lorsqu’une personne entend les grincements d’une charrette, c’est qu’elle-même ou une personne de son entourage va passer de vie à trépas. La jeune Hélène est alors traumatisée par l’Ankou et pour surmonter cette angoisse, elle décide de devenir l’incarnation de l’Ankou. Elle tente alors son premier coup avec une amie de ses parents en mettant directement des graines de belladone dans la soupe. Elle fera une nouvelle tentative avec sa mère, qui sera fatale. Hélène est alors envoyée dans plusieurs maisons en tant que cuisinière. Elle apprendra à réaliser de nombreux plats auprès de sa tante, qu’elle n’épargnera pas non plus.

Elle sillonne les villes de Plouhinec, Bubry, Séglien, Trédarzec, Guern, Locminé, Auray, Pontivy, Hennebont, Lorient, Ploemeur, Port-Louis, Vannes et pour finir Rennes. Laissant derrière elle des cadavres de femmes, hommes, enfants, ne faisant aucune distinction et surtout sans raison. Au total, plus de 36 victimes (peut-être même 60….) sont passées entre les mains d’Hélène Jégado, mais depuis son exécution le nombre exact de meurtres restera un mystère.

D’après la légende, Hélène était une très belle jeune femme mais le temps n’a pas joué en sa faveur. Elle utilise son physique pour séduire, mais surtout pour faire d’elle une jeune femme innocente et pleine de dévouement, avec un grand fond d’intelligence puisqu’elle déjoue sans cesse les médecins.

gateau helene jegado
Mais comment ? Elle découvre très vite l’arsenic, lorsqu’elle en achète dans une pharmacie pour l’utiliser contre les rats. Cette poudre blanche proche de la farine parfume avec délicatesse ses petits plats. Après dégustation de ses plats, les victimes ont des symptômes proches du choléra, qui sévissait à cette même époque. Les médecins étant ignorants des symptômes de l’empoisonnement à l’arsenic, elle devenait une rescapée de l’épidémie de choléra.
La cuisinière change de ville dès qu’elle tue et surtout dès que les soupçons se font entendre. C’est en 1850 qu’elle arrive à Rennes, dans la maison de Théophile Bidard de La Noé, avocat et professeur de droit. La femme de chambre meurt quelque temps après l’arrivée de la tueuse. Une nouvelle femme de chambre est embauchée et par chance, sera soignée à l’hôpital et refusera de retourner dans cette maison. Une troisième femme de chambre commence alors au service de Monsieur Bidard de la Noé et ne survivra pas aux plats d’Hélène Jégado. Les soupçons deviennent alors trop important, elle est accusée de 3 meurtres, de 4 tentatives et de 11 vols domestiques. Hélène Jégado est uniquement suspectée de 36 meurtres, elle ne sera pas jugée pour ces crimes car ils ont été commis 10 ans auparavant. 

18 années de crimes s’achèvent enfin en Bretagne lorsque le bourreau tranche la tête d’Hélène Jégado le 26 février 1852.

Si vous êtes curieux, vous pouvez déguster en Bretagne la pâtisserie d’Hélène Jégado, reproduite à l’identique, avec ou sans arsenic, rien est garantie ! :)

Pour ceux qui n’ont pas totalement confiance, vous pouvez la confectionner vous-même : voici la recette !

Bonne dégustation !

Le résumé du livre

 "Ce fut une enfant adorable, une jeune fille charmante compatissante et dévouée. Elle a traversé la Bretagne de part en part, tuant avec détermination tous ceux qui croisèrent son chemin : les hommes, les femmes, les vieillards, les enfants et même les nourrissons. Elle s’appelait Hélène Jégado, et le bourreau qui lui trancha la tête le 26 février 1852 sur la place du Champs-de-Mars de Rennes ne sut jamais qu’il venait d’exécuter la plus terrifiante meurtrière de tous les temps. Sous la plume acérée de Jean Teulé, Hélène reprend vie et accomplit son destin, funeste et fascinant."

Sources : Wikipédia , Pipiou , Histoire-Image , les recettes d’Hojemaennel


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