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1900, Paris la ville spectacle - exposition au Petit Palais

Par Mpbernet

affiche

Le musée du Petit Palais est particulièrement bien placé - puisqu'il reste comme témoignage vivant des innovations de l'Epoque - pour dresser un panorama d’un moment de prééminence fantastique de notre pays dans le monde.

Et son exposition, riche d'environ 600 pièces : toiles, sculptures, mobilier, architectures éphémères, bijoux, porcelaines, robes et parures ... offre un parcours logique et très bien expliqué, qui replonge le visiteur dans l'ambiance effreinée de la vie parisienne.

la parisienne Jean Béraud

Exposition_universelle_1900

L’exposition Universelle de 1900 renouvelle la performance de celle de 1889. On crée une nouvelle perspective avec l’avenue Nicolas II (aujourd’hui Winston Churchill), le Grand et le Petit Palais, le Pont Alexandre III. Extraordinaire prévalence de la capitale où sont construites les nouvelles gares de Lyon, d’Orsay, des Invalides, la première ligne de Métro qui relie le site du Champ de Mars au bois de Vincennes : la Ville lumière propose mille occasions d’émerveillement et de dépenses.

Dans les galeries d’art comme celle de Sigfried Bing, on s’enthousiasme pour l’Art Nouveau : Gallé, Guimard, Majorelle, Mucha, Lalique…

bottines

Degas Chez la modiste

objets du quotidien

Tous les talents du monde convergent vers la capitale française pour se former dans les ateliers, exposer dans les Salons et vendre grâce aux réseaux montants des galeries d’art. Des toiles du finlandais Edelfelt (merveilleuse évocation du jardin du Luxembourg), de l’espagnol Zuloaga ou de l’américain Stewart, évoquent ce climat international face aux œuvres de Cézanne, Monet, Renoir, Pissarro, Vuillard, Gérôme, Bouguereau ou Gervex (la soirée au Pré Catelan mériterait un décodage car tous ces personnages dînant sont des "people" de l’époque), Maurice Denis ou Rodin.

cape de Worth

Paris, c’est aussi la mode : la célèbre cape de soirée du couturier Worth pour la Comtesse Greiffulhe, le monde si particulier des modistes, trottins et midinettes délicatement croquées par Edgar Degas et Jean Béraud. Les lecteurs assidus des polars de Claude Izner retrouveront ici les couvertures de leurs livres toutes tirées des tableaux de Jean Béraud.

Les deux dernières sections de cette exposition vraiment foisonnante, plongent dans le Paris de la nuit, désormais éclairé à l’électricité : célébrité universelle de Sarah Bernhardt ou Yvette Guilbert, novations révolutionnaires, de Pelléas et Mélisande de Debussy à l’Aiglon de Rostand, affiches des café-concert, des cirques et des maisons closes.

Toulouse lautrec

Une des plus belles pièces est le grande toile de Toulouse-Lautrec, extraordinaire vision de la danseuse Marcelle Lender dont les jupons roses sont éclairés des feux de la rampe. On termine par une série de portraits photographiques des célèbres demi-mondaines : Liane de Pougy, Catherine Otero ou la ravissante Cléo de Mérode, sans oublier, déjà, l’évocation des ravages de l’héroïne.

Finalement, un monde pas si éloigné intellectuellement du nôtre si ce n’est qu’il évoluait dans une extraordinaire effervescence économique et culturelle.

Un temps de « Belle Epoque » qui allait se fracasser dans les tranchées de la Grande Guerre.

Cleo-De-Merode

 

Edgar Maxence Les fleurs du lac

1900, Paris, la ville spectacle, exposition au Petit-Palais - Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, avenue Winston Churchill, 75008, Paris -  jusqu’au 17 août, tous les jours sauf le lundi, 11€.


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