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L’amour sans le faire, de Serge Joncour

Par Etcetera

joncour_lamour_sans_le_faireL’histoire : Un caméraman parisien, Franck, retourne dans la ferme de ses parents après dix années passées sans contact avec eux. Parallèlement, Louise, la belle-sœur de Franck, qui est veuve, rend visite, dans cette même ferme, à son petit garçon, qu’elle a laissé à la garde de ses beaux parents. Franck et Louise apprennent à se connaître.

Mon avis : Les deux premiers tiers du livre alternent laborieusement et assez artificiellement un chapitre sur Franck/ un chapitre sur Louise et on finit par avoir hâte que ces deux personnages arrivent à la ferme et qu’enfin ils se rencontrent. Le seul problème c’est que, quand ils se rencontrent, il ne se passe rien de notable entre eux : pas d’histoire d’amour bien sûr (on était prévenu dès le titre) mais pas non plus de moment d’intimité touchant ou de conversation éclairante. D’ailleurs, il est remarquable que, dans ce roman, tout est dans le non-dit : Louise est dans le non-dit vis à vis de ses collègues, Franck est dans le non-dit vis à vis de ses parents, et Franck et Louise sont aussi dans le non-dit l’un vis à vis de l’autre. Alors le lecteur en arrive à se demander si tous ces non-dits recouvrent vraiment des secrets trop lourds à porter, ou s’ils ne sont là que pour poser un voile faussement mystérieux sur l’extrême vacuité de cette histoire.
Ajoutons que les trois personnages principaux sont typiques de ce qu’on pouvait attendre d’eux : l’enfant (espiègle et sujet aux caprices), l’homme (solide et courageux), la femme (très réservée, socialement fragile, toute absorbée par les soins du ménage, et disposée à vous recoudre votre pantalon même si elle ne vous connaît que depuis trois jours …)
Ce livre est par ailleurs émaillé de petites histoires annexes et récurrentes : des sangliers imprévisibles, un motard fou, des rivalités paysannes, une chasse qui tourne mal, tout cela sans aucune continuité ni nécessité – sans que cela prenne sens – comme si l’auteur cherchait à faire du "remplissage", comme s’il avait peur que ce son roman soit trop court ou trop monotone.

Je n’ai vraiment pas apprécié ce livre, même si quelques pages par ci par là révèlent une sensibilité intéressante et un certain sens de l’observation, mais trop souvent noyés dans des clichés, selon moi.

L’amour sans le faire faisait partie de la rentrée littéraire 2012, et je l’ai lu en édition de poche (J’ai lu).



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