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367ème semaine politique: les petits Avengers de François Hollande

Publié le 17 mai 2014 par Juan
367ème semaine politique: les petits Avengers de François Hollande

Ils sont trois. Ce sont les Avengers de cette équipe gouvernementale pour cette semaine. Montebourg, Royal et bien sûr Valls ont fait l'actualité politique du moment.

Ségolène Royal provoque quelques remous. Arnaud Montebourg joue au révolutionnaire colbertiste. Et Manuel Valls lâche un faux gros cadeau.

Trois ministres pour sauver la planète Hollandie.

Sans rire ?


Royal secoue les immobiles
François Hollande entame quelques consultations. Il rencontre des chefs de partis pour discuter de la réforme territoriale qu'il entend accélérer. Il y a Marine Le Pen qui frime au Figaro en dévoilant l'argumentaire violent qu'elle aurait adressé au chef de l'Etat.
Il y a aussi des machistes au gouvernement, des "boules puantes", qui en doutait ? Pourquoi l'équipe serait-elle exemplaire ? Ségolène Royal livre des confidences qu'un hebdomadaire dénommé Paris Match s'empresse de valoriser. Il faut vendre du papier. Une presse s'emballe, des éditocrates s'amusent.
La ministre de l'Ecologie explique au journal qu'elle croit à la solution General Electric pour la reprise partielle d'Alstom; et que Michel Sapin n'a pas beaucoup d'idées pour renouveler le concept d'eco-taxe. Une certaine presse n'attendait que cela pour railler ou faussement s'indigner. La ministre démine mercredi, le jour même de la publication
Manuel Valls est furax."Personne n'est à part" confie-t-il. Ségolène Royal n'est pas protégée par son histoire personnelle avec Hollande.
En fin de semaine, nouveau psycho-drame dans la planète médiatique. Le ministre de l'Education nationale plaide le bug informatique, et accepte de reporter de 24 heures la prochaine rentrée des classes, mardi 2 septembre plutôt que lundi 1er.  Quel soulagement...
Aurélie Filippetti est à Cannes, le Festival débute. Dominique Strauss-Kahn se rappelle à nos souvenirs. Un film sur l'affaire du Sofitel, réalisé par Abel Ferrara, sort sur des écrans numériques ce samedi.
Montebourg joue à la révolution. 
Et hop ! Il a suffi d'un décret. Arnaud Montebourg a eu cette révélation: un décret pouvait imposer aux entreprises étrangères de demander l'autorisation à la République Française avant de dépecer l'une de nos firmes nationales.
"Le choix que nous avons fait, avec le premier ministre, est un choix de patriotisme économique. Ces mesures de protection des intérêts stratégiques de la France sont une reconquête de notre puissance. C'est la fin du laisser-faire."
L'initiative devrait faire plaisir. Elle intrigue pourtant, elle ne soulève pas les foules. Le 14 mai, Manuel Valls signe ce décret sur les "investissements stratégiques", qu'on appelle un peu trop rapidement "décret Montebourg". En fait, le texte élargit à l'eau, la santé, l'énergie, les transports et les télécommunications la portée d'un précédent texte signé par Dominique de Villepin en 2005.
Jeudi soir, Manuel Valls est à Lille, pour un meeting pour la campagne européenne, avec Martine Aubry, la même qui lui conseillait en 2010 de quitter le Parti socialiste à force de déclarations droitistes. L'actuel premier ministre avait de grandes phrases, il fallait enfoncer quelques portes déjà ouvertes: "voter Front national c'est affaiblir la France".
A Bruxelles, la Commission s'émeut. Elle s'interroge sur le caractère protectionniste de la  dite mesure.
 
A Lille, des intermittents s'invitèrent dans la réunion, Valls était énervé.  Les sondages prédisent un nouveau fiasco, le Front National en tête et le PS à son étiage de 2009.
Manuel Valls fait des cadeaux
Jean-Pierre Elkabach était forcément ravi, ce 16 mai 2014. A quelques minutes de la fin de son entretien matinal sur Europe 1 avec des personnalités politiques, l'invité du jour avait une belle annonce pour lui, la première véritable baisse d'impôt du quinquennat Hollande.
"La mesure que nous allons prendre va permettre à 1,8 million de ménages de sortir de l'impôt sur le revenu. De ne plus être soumis à l'impôt sur le revenu."
Manuel Valls promet donc de baisser les impôts sur le revenu de quelque 3 millions de foyers; et 1,8 million allaient même sortir du barème, dès cette année. Et hop ! C'est Noël en mai ! Valls sort ses fiches, un à un, il déclame les exemples forcément bien chiffrés et bien choisis pour convaincre: "Un couple de retraités percevant chacun une pension de 1.200 euros verra son impôt passer d'environ 1.000 euros à environ 1.300 euros..." Etc, etc.
Titillé sur l'ampleur du geste, le premier des ministres s'agace un peu. "Ce n'est pas un geste, c'est un acte", Valls voudrait qu'on croit à une stratégie. Il faut surtout comprendre que quelque part à l'Elysée, on a compris que le supplice fiscal n'avait que trop durer: "Nous tirons les leçons des élections municipales"... Etait-ce vraiment la seule leçon ?
"50 milliards économies, ça n'a jamais été fait !"
C'était l'essentiel.  Rien ne change, si ce n'est ce "geste", du lest à l'égard des foyers gagnant 1,1 fois le SMIC seuls ou à deux.
"La parole publique est devenue une langue morte" concède Valls. Nous pourrions applaudir à cet éclair de lucidité. Tenir ses promesses, même quand elles sont "light" comme une sucrette à l'aspartam, semble être une gageure.
Le Pacte du Coût du Travail est inchangé. Mais Valls lâche du lest. La démarche est louable, mais elle ne change rien sur l'essentiel: ce milliard de pouvoir d'achat rendu à 3 millions de foyers est toujours bon à prendre. Dans l'Italie voisine, le président du conseil promettait 10 milliards pour 10 millions d'Italiens .
Qui pour sauver les Européennes ?
La campagne européenne bat son plein. A moins de 10 jours du scrutin, les  sondeurs se sont calmés. Mais le fameux Traité transatlantique s'est enfin "invité" dans les débats grâce à la gauche non gouvernementale. Et l'UMP est à nouveau secouée par un scandale.
Mercredi, le quotidien Libération balance une bombe. Pour la campagne présidentielle de 2012, la surfacturation de prestations par l'agence Bygmalion, fondée et dirigée par deux proches de l'actuel président de l'UMP, est plus grave encore, 19 millions d'euros pour des conférences prétendument fictives.
"Si on veut payer quatre à cinq fois le prix, rien ne nous en empêche" justifie placidement, et avec le sourire, Jérôme Lavrilleux,  le directeur de cabinet de Jean-François Copé. On s'interroge sur cette "invisible transparence" de Copé sur les dépenses électorales du parti qu'il dirige.
Copé n'est pas seul dans la tourmente. Nicolas Sarkozy sombre en silence. Un article du Monde révèle l'effroi qui a saisi l'ancien monarque depuis quelques mois. Les pressions de Sarkozy sont "un système. Une méthode." L'enquête est édifiante. Nicolas Sarkozy a usé de tous les artifices pour comprendre les tréfonds de l'enquête qui portait sur le financement de sa campagne de 2007. Ces révélation sont terrifiantes sur l'homme, détestables pour qui croit encore en la justice.
Par colère, Sarkozy est prêt à tout.
Et vous?
Crédit illustration: DoZone Parody

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