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Au cinéma : «Grace de Monaco»

Publié le 19 mai 2014 par Masemainecinema @WilliamCinephil

Le festival de Cannes ne pouvait rêver meilleure ouverture avec Grace de Monaco. Un sujet baignant dans le faste royal et le septième art, un parfum de scandale lié à l’opinion de la famille Grimaldi ainsi qu’une polémique entre le réalisateur Olivier Dahan et le producteur Harvey Weinstein quant au montage final. Tout est là pour accompagner les paillettes, le tapis rouge et la première montée des marches.

Synopsis : Lorsqu’elle épouse le Prince Rainier en 1956, Grace Kelly est alors une immense star de cinéma, promise à une carrière extraordinaire. Six ans plus tard, alors que son couple rencontre de sérieuses difficultés, Alfred Hitchcock lui propose de revenir à Hollywood, pour incarner Marnie dans son prochain film. Mais c’est aussi le moment ou la France menace d’annexer Monaco, ce petit pays dont elle est maintenant la Princesse. Grace est déchirée. Il lui faudra choisir entre la flamme artistique qui la consume encore ou devenir définitivement : Son Altesse Sérénissime, la Princesse Grace de Monaco.

"Ce film est une fiction s’inspirant de faits réels." Dès les premières secondes, le réalisateur met les choses au clair : Grace de Monaco n’est pas un biopic. Plutôt que de s’intéresser aux évènements ayant jalonnés la vie de la Princesse, c’est sur l’année 1962 que se focalise le long-métrage. Le contexte politique difficile entre la France et la principauté de Monaco sert de toile de fond à un portrait de femme tourmentée entre ses envies de cinéma et ses obligations au sein d’un univers de conte de fées. Des costumes sublimes aux décors impériaux en passant par la photographie éblouissante, la pupille est caressée par une esthétique princière magnifiant chaque apparition de l’icône du film.

Olivier Dahan a trouvé une interprète de choix en la personne de Nicole Kidman. En plus des parallèles entre les deux femmes (deux comédiennes à la renommée internationale dont le premier mariage aura causé bien des remous), l’australienne s’implique corps et âme devant la caméra. L’actrice brille de mille feux et irradie la pellicule lorsqu’elle entre dans le champ. Sa chevelure blonde cendrée, son timbre de voix gracieux, ses manières élégantes, ses émotions à fleur de peau… Kidman livre une performance angélique et parvient à restituer tout le glamour et l’élégance qui émanaient de Grace Kelly sans jamais tomber dans le décalquage.

Nicole a beau tout donner, le reste n’est pas à l’avenant. Entre de longues phases politiques assommantes marquées par une cruelle absence de suspense et un montage parfois insensé donnant des airs de téléfilm doré à l’ensemble, Olivier Dahan perd son spectateur à plus d’une reprise. Il en est de même pour l’histoire d’amour à peine effleurée avec le prince Rainier, campé par un Tim Roth très classe mais sous employé à l’instar des autres seconds rôles. L’évolution psychologique des protagonistes n’est justifiée que partiellement à cause du manque de consistance de la narration. Certes, de belles envolées parsèment la pellicule (la scène de la cantatrice Maria Callas interprétée par Paz Vega est frissonnante) mais le long-métrage souffre d’une unité globale trop fragile pour susciter l’émotion.

Finalement, Grace de Monaco n’est intéressant que lorsqu’il se concentre vraiment sur sa star. La performance lumineuse de Nicole Kidman desservie par une mise en scène somptueuse ne parvient pas à rattraper les trop nombreuses digressions scénaristiques. L’hommage ne se limitera qu’à un bel écrin.

Grace-de-Monaco-Poster

Grace de Monaco. De Olivier Dahan. Avec Nicole Kidman, Tim Roth, Frank Langella, Paz Vega, Parker Posey, Milo Ventimiglia…

Sortie le 14 mai 2014.


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