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Les héritiers des ténèbres par Damien Leban

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir

Le jour, je suis professeur. La nuit, je suis auteur.
Régulièrement, dans ma profession, je suis amené à imaginer l’avenir de mes élèves et à me poser certaines questions. Que vont-ils devenir ? Je précise même : que peuvent-ils devenir selon le contexte dans lequel ils grandissent actuellement ?
Ainsi, l’idée d’un certain déterminisme dû à l’héritage génétique, culturel et environnemental a été mon point de départ pour écrire mon deuxième roman Les héritiers des ténèbres, un pur thriller.

Le personnage principal, le jeune shérif Andrew White s’est très vite dessiné dans ma tête. Je l’ai voulu comme un reflet un peu cynique de la nouvelle génération –là aussi, vision marquée par ma profession diurne. Et je voulais le projeter en plein cœur de crimes abominables pour forcer ce pauvre insouciant à rentrer dans une vraie vie d’adulte.
Le panel des personnages secondaires s’est tout aussi vite constitué. Des caractères antagonistes, tous complexes et je l’espère empathiques. Une des victimes dont on suivra le calvaire, un veuf dépressif qui voudra se reconstruire, un lieutenant de police un brin caricatural et idolâtré par le jeune héros, un père décédé et détesté, une ravissante bibliothécaire au passé trouble… Faire cohabiter tout ce petit monde était un vrai défi. Le genre de défi qui fait que j’adore écrire, que j’ai même besoin d’écrire.
Ensuite, m’est vite venu le thème en filigrane, celui du néonazisme, malheureusement toujours à l’ordre du jour, tantôt à visage découvert mais bien souvent, masqué ou grimé sous diverses formes dans toutes les sphères de notre société moderne.
Et enfin, je me suis lancé. Une trame grossière, des scènes inévitables, une fin bien définie. Rien de plus. Je n’ai jamais réussi à écrire en suivant un plan ultra détaillé. Vous l’avez sans doute déjà entendu mille fois mais le coup des personnages qui prennent vie et qui échappent à leur auteur… Non, non, ça ne relève pas du délire de l’écrivain, je vous l’affirme ici bien fort, je n’ai pris aucune substance illicite durant l’écriture de ce roman. En tout cas, en ce qui me concerne, mes personnages me font régulièrement changer de direction, ils ont leur autonomie et je ne peux les forcer à faire telle ou telle chose sans risquer de perdre en crédibilité, le point fondamental à ne jamais négliger. Et au final, c’est tant mieux, je prends ainsi un réel plaisir à écrire avec eux.

Les héritiers des ténèbres aura mis deux ans à prendre définitivement forme, un temps assez long expliqué en partie par la naissance de mon deuxième enfant. J’espère que ma fille ne lira pas ses pages avant sa majorité… Ce thriller est une grande histoire qui vous fera frissonner avec l’inévitable grand méchant loup mais qui n’est au final qu’un prétexte pour toutes les petites histoires parsemées au travers. Celles où chaque personnage va découvrir le réel héritage de ses ancêtres…

Et vous, lecteurs, vous êtes-vous déjà posé la question : qu’avez-vous vraiment hérité de vos aïeux ?


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