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Coup de froid en Ukraine

Publié le 20 mai 2014 par Edelit @TransacEDHEC

Qui veut de l’Ukraine dans l’Union Européenne ? Depuis novembre 2013, ce pays est en proie à de nombreux troubles, une grande partie de la population se révoltant sans cesse sur la place Maïdan, demandant un rapprochement avec l’Union Européenne qui permettrait à l’Ukraine de faire un pas de plus vers la démocratie. Les premières violences arrivent et des manifestants décèdent sous les balles des forces anti-émeutes. Toute une région ukrainienne, la Crimée, pro-russe, ne souhaite pas se détacher de la Russie et s’oppose aux manifestants ukrainiens. Récemment le président ukrainien, Ianoukovitch, a été contraint de fuir et est allé se réfugier chez ses voisins russes où il fût accueilli à bras ouverts par Vladimir Poutine et son gouvernement. Les Ukrainiens s’offusquent, désirant le juger pour les abus dont il a fait preuve (abus de pouvoir, de richesse). Le 22 février 2014, Viktor Ianoukovitch a été destitué.

Pour comprendre clairement la situation de l’Ukraine aujourd’hui, il est nécessaire de connaitre les liens entre l’Ukraine et la Russie.

Des liens économiques

La Russie voit d’un très mauvais œil une fuite de l’Ukraine vers l’Europe. La fierté russe, refusant corps et âme une adhésion à l’UE souhaite conserver son influence sur l’Ukraine en les empêchant d’intégrer l’Union Européenne.

De plus, l’industrie en Ukraine, bien que rouillée et nécessitant de réforme sert évidemment les intérêts russes. A tel point que dès qu’un rapprochement entre l’Europe et l’Ukraine concernant un accord de libre-échange se faisait sentir, Vladimir Poutine fermait le marché russe à l’Ukraine, obligeant Viktor Ianoukovitch à refuser de signer l’accord.

La santé de l’économie ukrainienne (déjà bien triste) est dépendante de la Russie. Malgré la volonté de ce peuple de se démarquer de la grande Russie, force est de constater qu’à l’heure actuelle il est impossible pour l’Ukraine de survivre sans elle : en effet, dans de nombreux secteurs, la Russie est le principal client de l’Ukraine (construction de chemins de fer, agro-alimentaire, aéronautique, construction d’armes, etc.).

Mais l’élément clef illustrant les relations économiques entre ces deux pays est le gaz. Si la Russie en venait à fermer le robinet, l’Ukraine serait bien endommagée.

L’intervention des pays européens

Depuis le début des affrontements entre manifestants et forces anti-émeutes, on comptait une dizaine de morts, mais le jeudi 20 février, une soixantaine de personnes ont perdu la vie sur la place Maïdan dans la capitale ukrainienne, marquant ainsi ce jour comme l’un des plus sanglants depuis l’indépendance. Chaque jour de nouveaux manifestants tombent sous les balles des forces armées. Contre ce climat d’insécurité qui dure depuis plusieurs mois, les ministres des affaires étrangères français, allemand et polonais se sont rendus à Kiev, en tant que médiateurs pour discuter avec Viktor Ianoukovitch et trouver une solution pacifique. Finalement les trois ministres ont quitté le Palais présidentiel sans avoir réellement avancé sur le dossier.

Il est bien vivant

Depuis sa fuite, Viktor Ianoukovitch n’avait plus donné signe de vie. C’est finalement le vendredi 28 février que l’ancien président ukrainien apparait dans une conférence de presse sur les télévisions du monde entier. C’est depuis Rostof en Russie qu’il s’est exprimé. Il dénonce un coup d’Etat fasciste en Ukraine et maintient sa volonté de sauver l’avenir de son pays. Il demande de l’aide à Vladimir Poutine, le priant de bien vouloir agir sur la situation devenue ingérable en Ukraine, particulièrement sur la place Maïdan. Il se considère toujours Président de l’Ukraine. Pour lui, il n’a pas été destitué, mais forcé à fuir. C’est pourquoi durant son discours, il parle au nom de l’Ukraine.

Le fait est que depuis le vendredi 28 février, le ton monte en Ukraine. Une semaine après le bain de sang, une cinquantaine d’hommes armés russes occupent l’aéroport de Simferopol, capitale de la Crimée. La réaction ne se fit pas attendre, le ministre de l’intérieur ukrainien Arsen Avakov a aussitôt accusé les forces russes « d’invasion armée et d’occupation ». Il va même jusqu’à dire : « C’est une provocation directe pour un bain de sang armé sur le territoire d’un Etat souverain. Cela ne relève plus de la compétence du ministère de l’Intérieur. Cela relève de la compétence du conseil de sécurité et de défense nationale ».

Pour ne pas rester sans réagir, le Parlement ukrainien a voté vendredi une résolution appelant les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à garantir sa souveraineté. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie s’étant portés garants de l’indépendance de l’Ukraine dans le Mémorandum de Budapest de 1994.


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