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La victoire du F.N aux européennes c’est l’échec du mouvement anti-raciste

Publié le 29 mai 2014 par Ksd @KarfaDIALLO

la-manifestation-partira-de-la-place-victor-hugo-photo-archivesLa victoire du Front National aux élections européennes est aussi une défaite du mouvement anti-raciste français dont les formes et rhétoriques pétrifiées agonisent.
A force de diaboliser le Front Nationale, de taxer de "racistes" tous ceux qui votent Front National, de confondre droit de vote et devoir de vote, de culpabiliser les abstentionnistes, de dérouler des banderoles encombrantes aux manifestations, de n’être que tremplin politicien pour carriéristes, le mouvement anti-raciste est devenu inaudible, surtout au sein de la jeunesse française qui s’en détourne au profit de l’image séduisante de rebelle qu’à réussi à récupérer le F.N.
Notre défi, désormais, est d’inventer de nouvelles formes d’engagement fondées sur l’indépendance vis à vis des partis politiques, la décomplexion vis à vis du pouvoir, une mise à niveau partagée de toutes les mémoires mais surtout sur une philosophie reposant sur la non-violence, la non-diabolisation et sur l’Amour.

Pour être efficace contre le racisme, il est indispensable de relier notre combat avec celui de toutes les formes d’inégalités sociales et celui pour la culture.

Profondément transformées, les catégories du racisme touchent divers domaines:  la vie quotidienne (l’emploi, l’éducation, le logement et l’accès aux services sociaux); la violation des droits de l’homme à l’égard des membres des communautés roms; les attitudes hostiles envers les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile et leur stigmatisation; les incidents antisémites de plus en plus fréquents; l’intensification de l’islamophobie; l’utilisation d’éléments racistes, antisémites et xénophobes dans le discours politique; et le climat négatif de l’opinion publique, qui joue un rôle central dans l’apparition de manifestations de racisme et d’intolérance dans la société.

Au-delà des dispositifs législatifs et réglementaires et de l’arsenal répressif qui restent utiles mais insuffisantes, il nous faut allier de nouvelles pédagogies reliantes et résilientes qui intègrent le combat anti-raciste dans le combat pour la dignité, pour la justice et pour la culture.

Nos modes, stratégies d’action doivent radicalement se transformer. La culture anti-raciste doit changer à l’image de la société. Au lieu de s’entêter dans l’erreur et de persévérer dans l’aveuglement et les poncifs culpabilisants plus que jamais pontifiants. Un auto-critique probe du mouvement anti-raciste est indispensable. Un nouveau et solennel départ pour se hausser au niveau de l’événement.

La montée victorieuse de la pensée d’extrême droite en France est le signe d’un double échec: celui constant du capitalisme qui accumule les victimes sur sa route. Mais aussi, celui, consternant, du combat anti-raciste. Malgré les millions d’euros consacrés à ce combat, les organisations grassement financées, les leaders promus et récupérés. La vérité est que la France est dans l’impasse.

Et cela signifie que le temps est venu d’abandonner les vieilles méthodes, les stratégies périmées, les routes dépassées. Celles qui ont mené à la corruption, la trahison, au piétinement, aux rafistolages, aux professionnalismes aveuglants.

L’universel à promouvoir ne peut se faire sur la diabolisation d’une part de nous mêmes. L’électeur du Front National n’est pas une entité unique et close. Face à la crise économique et sociale, devant le spectacle désolant de la politique, nombreux sont, par exemple, les jeunes français d’origine immigrée qui se laissent tenter par les sirènes d’un parti qui a réussi à lisser son image et à récupérer la charge symbolique séduisante du "rebelle".

Pour aller chercher et trouver tous ces électeurs, nous allons devoir laisser la vieille peau racornie et ses écailles toutes obstruées, user de constance et de courage pour retourner dans la tranchée, réunir ce qui a été rompu, le courage de créer au lien d’imiter.

En résumé, nous avons d’abord à faire tomber cette frontière idéologique entre ceux qui détiendraient le monopole du coeur à ceux qui seraient les agents de la haine, à faire tomber nos penchants partisans, politiciens et carriéristes, à combiner nos efforts à ceux de tous les hommes épris de justice et de vérité, à croiser nos pratiques avec celles des artistes et hommes de culture, pour édifier des mouvements efficaces, fondés sur une mémoire vigilante, au profit du combat pour la justice, pour la culture, pour la dignité et la liberté.


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