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Tribulations d'un Maitre de Conf' en Stage : v3

Publié le 31 mai 2014 par Taupo


C’est la 3ème année que pour moi, le mois de mai est synonyme de cavalcades dans la forêt de Fontainebleau et les pelouses du domaine de Chamarande. Chaque année en effet, j’emmène des étudiants se confronter à la véritable nature plutôt que de la discuter sur les bancs de la Fac. Cela explique donc mon absence bloguesque que je vais piètrement tenter de compenser en vous proposant de découvrir les quelques clichés et vidéos que j’ai récoltés lors de nos pérégrinations champêtres:

Premier constat, je m’améliore un tantinet en identification par rapport aux précédentes années. Alors que pour ma première année, je piétinais allègrement les empreintes de sangliers dont j’étais à la recherche, je reconnais désormais plus facilement les coulées de ces porcins mammifères (les chemins qu’ils empruntent régulièrement):

Coulée de sangliers
Je reconnais également leurs boutis (les marques qu’ils font en retournant des mottes de terre avec leur groin):

Boutis de sanglier
Et puis pour finir, je suis en mesure de reconnaitre et prendre de belles empreintes de sangliers et marcassins:

Empreintes de sangliers et marcassins
On différencie ces empreintes de celles des autres ongulés par la présence fréquente d’empreintes des gardes qui se trouvent à l’arrière du sabot:


Schéma des sabots de sanglier et marcassin
Cette année, on a également essayé de rendre nos étudiants plus autonomes en leur faisant préparer à l’avance des feuilles de route. Si la manœuvre pédagogique reste encore à améliorer, cela me permet maintenant de me mettre à l’écart et mitrailler les alentours avec mon fidèle appareil photo. J’ai pris pas mal de photos d’insectes, de chenilles, de limaces:

Chenille non identifiée
Chenille non identifiée
Limace
J’ai même eu la chance de pouvoir immortaliser un moment rare de la vie d’un syrphe: son dépôt d’un petit pipi sur une feuille!

Syrphe pissant
Syrphe
J’étrenne aussi mes moyens mnémotechniques pour me souvenir des noms de certains insectes. Le suivant, par exemple, je l’associe à Supertramp ou Noir Désir. Pourquoi? Parce que Bertrand Cantat… d’où le nom de la famille de coléoptères à laquelle cet insecte appartient: les cantharidés!

Cantharidé
Pas peu fier non plus de ma série de photos d’un docile Machaon (Papilio machaon):

Papilio machaon
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Papilio machaon 
Pour le coup, c’est dommage que Linden Gledhill n’ait pas pris de photos des écailles d’un Machaon, m’est avis que cela aurait pu être sublime!

Autre cliché dont je suis assez fier: celui de ce bombyle (Bombylius major) en plein vol. On dirait une abeille ou un bourdon, mais il s’agit en réalité d’un diptère (insecte avec une seule paire d’ailes – comme les mouches et les moustiques). Il utilise son immense trompe pour laper du nectar de fleur en fleur.
 
Bombyle, Bombylius major
Deux dernières photos d’insectes: cette jolie demoiselle appelée Agrion à large pattes ou Pennipatte blanchâtre (Platycnemis latipes):

Pennipatte blanchâtre, Platycnemis latipes
Pennipatte blanchâtre, Platycnemis latipes
Cette année, j’ai eu plus de chance pour photographier les araignées. Pardon aux arachnophobes pour la série de photos et vidéos qui va suivre:

Celle-ci a été identifiée grâce à Aurélide du blog Les poissons n’existent pas (Merci!): c’est probablement une araignée crabe (Thomisidae) Synema globosum:

Araignée Napoléon, Synema globosum
En parlant d’araignée crabe, en voici une autre, la Thomise variable (Misumena vatia), capturée à son insu en vidéo:

Une bonne candidate pour la catégorie Steak Haché, puisque les jeunes femelles peuvent changer de couleur, variant du blanc au jaune, en fonction de la fleur sur laquelle elles chassent! J’apporterai plus de détails en temps voulu…

Autre araignée qui tente de se camoufler, cette Tetragnathe étirée (Tetragnatha extensa) qui étend en effet ses longues pattes antérieures pour… mieux se dissimuler? Pour le coup, ça m’évoque plutôt la technique des gamins qui recouvrent leurs yeux de leurs mains pour se cacher…

Tetragnathe étirée, Tetragnatha extensa

Dernier effort pour les arachnophobes, cette vidéo d’un nid d’Epeires Diadèmes (Araneus diadematus) sur lequel mon collègue a soufflé: panique pur pour ces dizaines de bébés araignées qui se dispersent le long de la toile!


Cette sortie de terrain à Chamarande est loin d’être une sinécure puisque la nuit est l’occasion de réaliser un inventaire des chiroptères (chauve-souris) et amphibiens locaux. Cette expédition nocturne fut particulièrement agréable cette année puisque nous étions illuminés par une fantastique pleine lune:

Lune

Lune

Autre expérience inédite: j’ai pu enfiler des Waders (sorte de bottes-cuissardes géantes qui montent jusqu’au torse) pour explorer des mares pleines d’amphibiens. Il y avait un peu de brume qui accrochait les roseaux: sous la pleine lune, l’effet est simplement magique. La lumière était si intense qu’un rossignol s’est mis à chanter en pleine nuit. Déambuler dans une mare avec des Waders, c’est aussi incroyable: on a l’impression que tout son corps est compressé par l’eau. On lutte un peu à chaque pas pour que les pieds ne s’enfoncent pas trop dans la vase et pour surtout ne pas perdre l’équilibre. Et quand, au clair de pleine lune, on est assez silencieux, et que grenouilles, rossignols et autres animaux se mettent à chanter, une telle ambiance laisse un souvenir immarcescible.

Etudiants en Waders

Mare de Chamarande au clair de lune

Dans la mare

Une larve d'amphibien

Le lendemain, même si on est rentré à 2h du mat, on se lève aux aurores pour la sortie ornithologique (je vous avais dit que ce n’était pas une sinécure…). Heureusement, la brume n’avait pas totalement quitté le domaine de Chamarande et offrait encore de jolis paysages:

Brume de Chamarande

On a croisé de nombreux piafs comme par exemple des mésanges charbonnières (Parus major); une qui nichait dans une construction probablement inspirée du magazine La Hulotte:

Mésange charbonnière

Et un couple de mésanges que nous avions visiblement perturbé en pleine séance de nourrissage de leur couvée… Le mâle, chenille au bec, attendait que nous nous barrions…

Mésange charbonnière mâle

Tandis que la femelle tentait, en piaillant et battant des ailes, soit de nous intimider, soit de nous attirer loin de son nid:

Mésange charbonnière femelle

On a fichu le camp au bout d’un moment, juste le temps de prendre une dernière photo du mâle courroucé:

Mésange charbonnière mâle


Attention à ne pas les sous-estimer, car rappelez-vous, les mésanges charbonnières mangent le cerveau de leurs victimes!

Dans la série des volatiles, on a  aussi pu observer et entendre des Bernaches du Canada (Branta canadensis):

Bernache du Canada

… des pinsons des arbres (Fringilla coelebs):

Pinson des arbres (mâle)

… de bergeronnettes grises (Motacilla alba):

Bergeronnette grise

… et de rougequeues noirs (Phoenicurus ochruros):

Rougequeue noir

Je m’apprête maintenant à partir en Auvergne pour achever cette saison des stages de terrain 2014 et revenir vous en causer. Ces stages, c’est aussi l’opportunité de recharger ma SSAFTothèque en sujets Strange et Funky dont vous me direz des nouvelles!


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