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The GOASTT - Midnight Sun (2014)

Publié le 31 mai 2014 par Oreilles
The GOASTT - Midnight Sun (2014)Pffffff........ le nombre de chroniques rédigées sous l'étiquette "Pop Psyché" ces jours-ci ne trompe pas : ces jeunes gens de l'indé ne savent faire plus que ça. Qui de Tame Impala à Temples, en passant par New Electric Ride, Brian Jonestown's Massacre, MGMT, Jacco Gardner et..... vous pouvez mettre le nom qui vous plaira, usinent tous dans cet univers abscons, chevelu, dans le vent, cerné par les pédales d'effets savants etc......
A de rares exceptions près (Besnard Lakes, Black Mountain) beaucoup de ces groupes et artistes, aussi talentueux qu'ils puissent être (et parfois la notion est très relative), se révèlent peu passionnants dans l'immédiat, et ne parlons pas sur la durée !
Ici, le projet annexe d'un artiste au lourd héritage : il est juste le fils de John Lennon, s'appelle Sean et nous revient après un hiatus de quelques années, même si renseignements pris, notre homme n'a jamais vraiment cessé d'enregistrer. Aux mauvaises langues qui ne reconnaissent pas à Sean Lennon, ou à son frère Julian, disparu des radars, le droit de faire de la musique au nom du fallacieux prétexte qu'il est un fils de (et excusez du peu !), un seul mot vient à l'esprit : fuck !
Donc revenu de sa pop folk languide et de vocaux charmants qui évoquaient alors davantage Polnareff que son illustre papa ('"Friendly Fire" en 2006), l'excellent Sean tombe amoureux d'une belle plante Charlotte Kemp Muhl et en compagnie de sa protégée et de quelques acolytes, annonce un projet au nom retors : The Ghost of A Saber Tooth Tiger.
Découvert incidemment via une incroyable reprise de "Comic Strip", que même la présence encombrante du pénible -M- ne suffit pas à entacher, l'autre Lennon remet ça après une première salve de maxis (avec entre autres "Comic Strip") et un premier LP ("Acoustic Session" en 2010).
Et le résultat est tout simplement excellent ! Halte là, rien de nouveau sous le soleil, aucun esprit avan gardiste hérité de la maman, juste une super collection de chansons pop psychés, croulant sous les pédales d'effets et une production luxuriante, mais faite, conçue, par un concentré d'ADN de Lennon qui exsude par tous les pores de son auteur ! Jusqu'à sa gueule, véritable resucée du papa circa Abbey Road.
Qu'on se comprenne : perso il y a trois chanteurs dont le monde entier s'inspire depuis des lustres : Dylan, Lou Reed et ...... Lennon. Quoi de plus excitant que de découvrir un beau jour Jeffrey Mac Donald et son Redd Kross, pure incarnation vocale Lennonienne, de se repaître d'un Elliott Smith Lennonien en diable, et on pourrait citer Squeeze et tellement d'autres gens......
Mais là, c'est la réincarnation quoi, le même ! Fini les inflexions à la Polnareff, on se retrouve face à la situation ubuesque du type en ce point semblable à son père que sonnent pareils jusqu'à leur prénom respectif : essayez donc de prononcer John un jour de grand rhume.....
Laissons de côté la conscience sociale, le statut iconique....... et gardons l'ADN du talent : même voix, même art de la compo, même aisance touche-à-tout : sur plusieurs titres dont le très entêtant "Animals" Sean joue de tout et est uniquement secondé aux vocaux par Charlotte, qui joue par ailleurs un peu de tout aussi sur les autres titres. Il s'agit manifestement d'un album solo qui ne dit pas son nom, et franchement à la question de savoir si le monde avait besoin de mélodies tuantes comme "Too Deep", "Xanadu" et ses redoutables effets orientalisants, "Animals", "Midnight Sun", j'en passe et des plus roboratives, la réponse est évidemment oui.
Même le standard "Golden Earrings" de Peggy Lee, chanson déjà incroyable est ici transfigurée de manière suprêmement intelligente. Et il faut encore compter sur un brelan de chanson tuantes pour finir un album déjà accompli. Alors certes, il y a ce "Moth to a Flame" qui emprunte à Air où Sean sans doute trop gourmand, s'emmêle un peu les pinceaux - le morceau est trop long - mais qu'à cela ne tienne, on fonce vite retourner la galette pour remettre ça !
En bref : toutes proportions gardées, et si on lui reconnaît le droit d'exister comme un artiste..... normal, au jeu des sept familles du rock, après le père, il faudra vraiment demander le fils. A un tel niveau de mimétisme, il n'est même plus question de parler de copie ni de plagiat. IL est revenu !The GOASTT - Midnight Sun (2014)
The GOASTT (le site)
 "Animals" :
"Comic Strip" (qui n'est pas sur l'album)
 

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