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Baxter

Publié le 04 juin 2014 par Olivier Walmacq

Baxter

genre: fantastique, inclassable (interdit aux - 12 ans)
année: 1989
durée: 1h30

l'histoire: Baxter est un chien qui pense et désire se débarasser de la compagnie encombrante des hommes.    

la critique d'Alice In Oliver:

A l'origine, Baxter, réalisé par Jérôme Boivin en 1989, est l'adaptation d'un roman de Ken Greenhall. Le scénario du film est écrit par Jérôme Boivin lui-même en collaboration avec Jacques Audiard. Au niveau de la distribution, Baxter ne réunit pas forcément des acteurs très connus: Lise Delamare, Jean Mercure, Jacques Spiesser, Catherine Ferran et Jean-Paul Roussillon.
Quant à Maxime Leroux, il vient prêter sa voix au fameux Baxter, donc le Bull Terrier de service, et véritable star du film. Pour la petite anecdote, plusieurs Bull Terriers seront utilisés pour jouer le cabot psychopathe.

Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Baxter est un splendide Bull Terrier blanc. Ce chien a la particularité de penser et, à travers ses trois maîtres, il va se faire une opinion de l'espèce humaine. Compagnon d'une vieille dame seule, il s'ennuie et la tue. Adopté par un jeune couple, il est délaissé à la naissance de leur bébé.
Enfin, recueilli par le jeune Charles, il découvrira en lui un maître violent, "nazillard" et morbide. Comme je l'ai déjà souligné, le scénario de Baxter est l'adaptation d'un roman de Greenhall, roman réputé inadaptable au cinéma.

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Au moment de sa sortie, Baxter provoquera une petite polémique. Sous ses airs de film canin, Baxter n'a strictement rien à voir avec une production Walt Disney, tout du moins destinée aux très jeunes gosses. D'ailleurs, le film écopera logiquement d'une interdiction aux moins de 12 ans.
Sur le fond, Baxter est un film anarchiste, révolutionnaire et d'une violence inouie. Baxter pense et le film est régulièrement commenté par la voix-off du cabot, qui apprend beaucoup sur notre société et notre monde moderne au contact de ses maîtres, et plus précisément au contact des êtres humains. A partir de là, le long-métrage se divise en trois segments bien distincts.

Dans la première section, Baxter est recueilli par une vieille dame. L'animal détecte le sentiment de peur. Certes, il n'est pas maltraité mais développe de la haine et de la rancoeur vis-à-vis de sa maîtresse. A partir de là, Jérome Boivin oppose plusieurs points de vue.
A certains moments, Baxter réfléchit parfois comme un simple cabot avec son lot d'instincts primitifs et sauvages (on ne le voit pas mais on devine qu'il tue sa maîtresse). A d'autres moments, Baxter apparaît finalement comme un être humain en proie à divers sentiments contradictoires et eux aussi régis par le cerveau primitif: la joie, la colère, le bonheur ou encore la solitude.

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Jérôme Boivin a parfaitement choisi son cabot de service, à savoir encore une fois un Bull Terrier, au physique à la fois inquiétant, incertain et presque phallique, évoluant dans un monde (celui des humains) qu'il ne comprend pas. Dans la seconde partie, Baxter est cette-fois recueilli par une jeune femme et son mari. Dans un premier temps, Baxter est choyé par sa maîtresse.
Hélas, le chien est rapidement délaissé et quasiment abandonné dès l'arrivée d'un jeune bébé au sein de la petite famille. Baxter développe des envies de meurtres et le moutard braillard est vu alors comme une sorte de rival dangereux qu'il faut à tout prix éliminer.

D'ailleurs, Baxter tentera réellement de l'assassiner, déguisant cette tentative de meurtre en accident, mais le couple ne sera pas dupe. Baxter est alors confié à un adolescent. Finalement, ces deux-là se ressemblent beaucoup. L'adolescent ne ressent pas la peur et voue une véritable fascination pour le nazisme, et plus précisément pour Adolf Hitler et sa femme, Eva Braun.
Certes, le jeune garçon n'est guère sympathique. Il s'agit même d'un futur petit psychopathe en puissance, développant lui aussi des envies de meurtres. C'est pourtant auprès de ce maître très particulier que Baxter va réussir à se développer et à calmer ses instincts agressifs. Ce qui passe par l'obéissance, l'avilissement et la soumission.

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L'air de rien, Baxter s'apparente à une étude sociologique sur les rapports humains, le pouvoir et finalement la dictature. Oui, Baxter est un film beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Il s'agit aussi d'un long-métrage totalement inclassable, même si on se rapproche souvent du genre fantastique. Baxter est donc un film passionnant, une petite bombe et un petit chef d'oeuvre dans son genre.
D'ailleurs, le film se conclut sur la phrase suivante: "N'obéissez jamais !". Bref, ce véritable OFNI (objet filmique non identifié) mériterait sans doute un meilleur niveau d'analyse, mais ne l'oubliez pas, vous êtes sur Naveton Cinéma !

note: 17/20


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