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Corneille, Entre Nord et Sud

Publié le 05 juin 2014 par Filou49 @blog_bazart

corneille-413Je me souviens parfaitement du choc (musical) que j'avais eu il y a maintenant plus de dix ans lorsque j'ai découvert le premier album de Corneille, "Parce qu'on vient de loin", que j'avais très vite acheté et écouté des centaines de fois d'affilée.

Moi qui adorais-qui adore toujours- la chanson française et qui aimait bien les sonorités de la soul anglo saxonne, j'avais enfin trouvé un artiste  de R&B français qui se démarquait  des autres en proposant à la fois des textes intelligents -entre réalisme et poésie- avec des mélodies et des arrangements  empruntés à Marvin Gaye et d'autres ténors de la soul américaine, le tout magnifié par une voix douce et chaude qui nous enveloppait comme dans un coton.  Bref, qu'est que j'ai pu les écouter, ces bijoux tels que "Comme un fils",   "Seul au monde" ou  bien encore "Sans rancune". En février 2004, Corneille est nommé aux Victoires de la musique dans deux catégories : « Groupe ou artiste révélation de l'année 2003 » et « Meilleur album de l'année 2003 » et ces récompenses étaient plus que mérités.

CORNEILLE. Seul au monde

Et évidemment, comme d'autres, j'avais été conquis par l'artiste et aussi par l'homme Corneille, chacune de ses interventions dans les médias était une lecon de modestie et de résilience parfaite en son genre. 

Parce qu'il avait vécu, par la facon dont il avait digéré tout cela et l'intégrait dans ses textes, l'artiste  était vraiment un cas à part dans la chanson française.

Savoir que le garçon avait certainement vécu ce qui peut arriver de pire dans une vie, même si c'est toujours dur de catégoriser les souffrances ( assister au massacrre de toute sa famille au Rwanda devant ses propres yeux) sans ressentir de la haine ni de sentiment de vengeance rendait l'homme et l'artiste encore exceptionnel qu'il semblait l'être...

Après avoir usé son disque à force de l'écouter, je suis allé l'entendre sur scène- un concert qu'on avait assisté sur les sièges réservés aux handicapés(ma compagne était à l'époque enceinte de notre premier, voilà pour la petite histoire) et j'étais persuadé que Corneille allait m'accompagner des années et des années durant...

Et puis,  j'ai peu à peu arreté de suivre avec interet ce qu'il faisait,  la suite de sa carrière fut bien plus cahotique et ses choix bien moins judicieux. Son deuxième album, Les Marchands de Rêves, sort en novembre 2005, et, sans renouveler le miracle du précédent opus, contenait quelques chansons plutot réussies, mais sans atteindre du tout le sommet du premier, et le reste fut bien plus difficile encore.

En effet, comme pas mal de ses admirateurs de la première heure, je me suis mis à ne plus trop le suivre sur la suite de ses orientations musicales: que ce soient ses experimentations en anglais ou ses albums en français passés assez inapercus, j'avoue que l'écoute de ces compositions enregistrées entre 2006 et 2012 m'avaient laissé vraiment de marbre ; j'avais l'impression que Corneille tombait dans tous les pièges qu'il avait évité avec son premier album et sa tentative de fusionner r'n b et chanson française tombait à plat et sonnait vraiment cheap, comme les autres stars du rn b française, tout cela sonnait comme un peu trop commercial et baclé...

On avait en effet le sentiment que Corneille, dépassé par le succès et la grace qui l'avait touché à ses débuts , avait du mal à s'en remettre et avait quelque peu perdu sa voie, à défaut de sa voix, toujours aussi limpide, mais hélas noyé sous pléthore d'arrangements bon marchés.

Corneille

Et puis, sans plus trop y croire, je me suis mis à écouter avec un peu de retard-grâce à l'agence Rise Up- le dernier album sorti à ce jour de Corneille ( en novembre dernier) "Entre nord et sud", et après avoir mis un peu de temps à apprécier le disque, que j'avais tendance à classer trop vite parmi ces précédentes experiences tout doucement, au bout de la troisième ou quatrième écoute, et surtout en me penchant plus sérieusement sur ses textes, je me suis mis vraiment à adhérer à ce nouvel opus.

Car Corneille déclare à qui veut l'entendre qu'Entre Nord et Sud est certainement l'album qui lui ressemble le plus, Long de dix-sept titres, ce déjà sixième album  recouvre en effet toutes les nuances de la palette musicale de son auteur depuis ses débuts. Chanson francophone, rap et dance pop y font bon ménage avec pour point commun la voix toujours aussi caressante de l'artiste .On y apprécie énormément la belle qualité des arrangements,  la voix soul de Corneille transforme l'essai et permet de proposer le meilleur album de Corneille, une album à s'offrir ou à offrir sans hésitation.
Pour parfaire l'ensemble, Corneille de nombreuses collaborations pour colorer un peu plus l'album, Youssoupha et Kery James, ou encore le nigérien Ice Prince et la jeune et prometteuse Nadja.

Au niveau des textes, on sent que l'artiste a atteint une belle maturité, on en aime leur  précisions ,  son expérience de vie, sa philosophie d'un artiste qui comme le titre de l'album indique à réussir à trouver sa place entre ses racines africaines et les souvenirs forcément douloureux qui s'y rattachent, et sa culture actuelle occidentale ( Corneille vit au Canada depuis plusieurs années et s'y sent parfaitement bien)

 Les exemples de ces textes  d'un garcon complètement posé et réfléchi sont nombreux : « Les Sommets de nos vies », « Fais moi la paix » et surtout le sommet d'émotion constitué par « Au Bord du lac », en duo avec Nadja, sans oublier « Tu mérites mieux » , ce beau duo avec son pote de toujours Gage.

 Tu Mérites Mieux

Les sommets de notre vie


J'adore aussi « Ego » avec Youssoupha, un morceau plus directement touché par une inspiration rap, mais pour moi, un des meilleurs morceaux de l'album qui insiste sur l'humilité retrouvée de l'artiste, avec une mélodie hypra efficace et facile à retenir.
Certes, Entre Nord et Sud n'échappe pas à quelques morceaux plus faiblards  et la trop grande hétérogénité de l'album peut parfois lui faire manquer un peu de cohérence, mais Corneille revendique et assume pleinement cette variété et cette diversité, et certains autres de ces titres se démarquent totalement, tels que "Le paradis" ou bien encore "le récit", deux titres qui allient intelligence des textes et sens du rythme et des mélodies. le paradis

Corneille - Le Récit (Clip Officiel)

Bref, un Corneille de nouveau en haut des sommets, en espérant qu'il y reste sinon une bonne fois pour toutes, en tout cas le plus longtemps possible.


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Par Kassim Kebe
posté le 06 juin à 10:06

BIG UP à l'auteur, bel analyse, faut le reconnaitre juste après les 2 1er album de Corneille c'était détaché de plusieurs facteurs qui l'on aidé de ces debut, faut le comprendre, il a veçu l'inoubliable et l'insurmontable, il fallait a un moment donné que le succès parte pour permettre a corneille d'apprehender certaines choses pour pouvoir mieux apprécié ce succès et le vouloir vraiment, sans cela peut etre qu'il se serais jamais remi, moi je comprend parfaitement pk son inspiration d'autrefois a pris un cout, ce qu'il refusait d'assumer, vivre en apprenant a accepter se drame, en parler sans avoir peure, corneille nous faisait croire qu'il arrivais a le supporter, pourtant il fuyait l'idée, il essayait d'évité d'en parlé, il refusé que les medias en parle, il refusait qu'on le reconnaisse a travers cela, pourtant c'est son histoire, obligé qu'il se transforme, alors la l'inspiration n'était plus au rendez vous, sa femme l'a appris a l'accepter et à apprécié sa vie de maintenant surtout a accepter d'en parlé, accepter que les gens le reconnaisse grace a cette histoire