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38ème journée : Lyon au paradis, Lens en enfer

Publié le 19 mai 2008 par Patrick

Quelle dernière journée! Avant l’entame de cette ultime journée de championnat, du suspense à tous les étages demeurait, ce qui laissait présager une soirée ès animée. Et pour ce bouquet final, le feu d’artifice nous a offert 43 buts, un record inégalé depuis de nombreuses années, et qui nous réconcilie avec la Ligue 1, au terme d’une année où le niveau du spectacle n’aura pas toujours été à la hauteur des attentes. A commencer par Lens, tristement relégué à l’échelon inférieur, tandis que Marseille fêtait sa qualification pour la prochaine champion’s league, et que, bien entendu, Lyon accrochait son septième titre consécutif.

Lyon sacré à Auxerre :

Il leur fallait une victoire, ils n’ont pas chaumé. 24 secondes auront suffit à l’armada lyonnaise pour ouvrir le score sur une pelouse de l’Abbé Deschamps qui réussit toujours au tout frais septuple champion de France. C’est Benzema qui inscrivait son vingtième but de la saison, et confirmait que son titre honorifique de meilleur joueur du championnat obtenu la semaine passée n’est pas usurpé. Pour la petite histoire, à l’heure où le jeune prodige français ouvrait le score, Bordeaux n’avait pas encore commencé son match du côté de Lens. Dix minutes plus tard, Fred doublait la mise, et Lyon pouvait tranquillement gérer cet avantage de deux longueurs, qui lui assurait le titre, puisque les bourguignons devaient inscrire trois buts pour aider les girondins à coiffer leur adversaire sur le poteau. Mais les hommes de Jean Fernandez n’en marquaient qu’un seul, par Thomas au milieu de la seconde période, et il est d’autant plus inutile que Kallstrom avait placé sa tête au retour des vestiaires pour porter l’avance de ses coéquipiers à trois buts. Aulas pouvait exulter et nous rappeler comme il sait si bien le faire que ce septième titre consécutif était historique, disant comme chaque année que c’était le plus beau de son palmarès. Mentions tout de même spéciales à Coupet, Govou et Juninho, sacrés tous trois pour la septième fois, hommes présents donc depuis le début de l’aventure. Moins forts que l’an passé, moins impressionnants et moins constants, les hommes du probable futur ex entraineur, Alain Perrin, n’en sont pas moins champions de France, et tenteront d’accrocher leur premier doublé de leur histoire la semaine prochaine en disputant au Stade de France la finale de la coupe de France.


Marseille en C1, St Etienne retrouve l’Europe :

Une coupe de France que Marseille aurait pu convoiter s’ils n’avaient pas usé d’un abus de confiance face à Carquefou alors que les quarts de finale leurs tendaient les bras. Mais cette défaite était peut-être finalement un mal pour un bien, puisque deux mois plus tard, ce sont dans les bras de la plus belle des compétitions européennes que les olympiens pourront se consoler. Sans être maitre de son destin, les coéquipiers d’un Cissé en grande forme ont su profiter du faux pas de Nancy pour accrocher cette troisième place tant convoitée. Menant rapidement au score grâce à Niang, les marseillais se relâchaient et les relégués alsaciens marquaient deux buts coup sur coup, faisant planer le doute sur un stade archi comble. Heureusement pour les supporters, leurs protégés égalisaient juste avant la pause par Cissé, auteur d’un but de la tête sur … penalty, avant que Nasri ne donne l’avantage à ses couleurs juste avant le repos. Mais il était écrit que ce match devait devenir énorme, et Strasbourg, qui jouait sans pression, égalisait encore, démontrant les largesses défensives de marseillais qui passaient décidément par tous les états d’âme. Mais Djibril Cissé repassait par là, et exploitait parfaitement un bon ballon de Cheyrou pour faire définitivement exploser un stade comblé. Au terme d’un match absolument magnifique, ou pas moins de sept buts ont été inscrits, et d’une course poursuite à faire pâlir les plus grands championnats européens, le Vélodrome pouvait laisser éclater sa joie, pouvant également dire un grand merci aux Rennais.


Les bretons ont en effet permis ce scénario inattendu, en allant battre des nancéiens abattus en fin de match, au terme, là encore d’un match à rebondissements. Sur le podium pendant 35 journées sur les 38 que comporte la Ligue 1, c’est au plus mauvais moment que les lorrains en sont descendus, laissant passer le rêve d’une Champion’s League qui leur tendait les bras. En voyant Marseille ne pas profiter de leur faux pas face à Lyon la semaine passée, les hommes de Pablo Correa s’étaient dit que le coup passa très prêt, et qu’il ne leur fallait désormais qu’une victoire pour assurer cette place au soleil. Tout semblait bien engagé quand Malonga faisait chavirer de bonheur Marcel Picot, avant que M’Bia n’égalise, laissant les compteurs à égalité à la pause. En seconde période, Pagis marquait deux fois en dix minutes, deux buts intercalés par une nouvelle égalisation nancéienne. Mais le doux rêve européen était bel et bien passé, et c’est tout un club qui affichait sa déception de ne jouer « que » la coupe UEFA la saison prochaine. De son côté, Rennes finit à une belle sixième place, et jouera le tour préliminaire de cette même coupe UEFA durant l’été, comprenait un simple tour de la coupe Intertoto, contre une équipe largement prenable. St Etienne n’aura de son côté pas besoin de ce tour de chauffe pour retrouver l’Europe, 25 ans après leur dernière apparition sur la scène du vieux continent. Les verts, auteurs d’une superbe saison, arrachent donc la cinquième place, objectif avoué du début de saison, et joueront donc l’UEFA. En cloture de ce championnat, les joueurs du Forez ont balayé des monégasques qui avaient déjà terminé leur saison, marquant quatre buts sans laisser le soin à leur adversaire en inscrire un seul. Gomis trouvait ainsi rapidement le chemin des filets par deux fois en première période, avant que Dernis n’assure la qualification toujours durant les 45 premières minutes. Au retour des vestiaires, le match perdait en intensité, mais Pascal Feindouno y allait de son but, histoire de boucler la boucle. Une victoire qui aurait pu ne pas suffire puisque si de leur côté les Lillois l’emportaient à Lorient, c’était les nordistes qui auraient eu leur billet. Pourtant auteurs d’une fin de saison remarquable, les dogues n’ont pas pu s’imposer au Moustoir (1-1) et se sont fait coiffer sur le poteau par St Etienne et Rennes pour finalement terminer septième, et donc premier non européen. La déception pouvait être grande pour les hommes de Claude Puel, qui manquaient d’allant pour battre une équipe lorientaise qui menait au score à la pause grâce à Saifi. Mais les nordistes égalisaient, empêchant ainsi de concéder leur huitième défaite de la saison. Avec seulement sept matchs sans point sur 38 rencontres, les dogues finissent avec autant de défaites que Lyon et Bordeaux, respectivement premier et deuxième.

Lens pleure, Toulouse et Paris rient :

Mais Lille n’était pas la seule équipe nordiste à finir avec un gout d’inachevé. Leur voisin lensois n’avaient en effet que leur yeux pour pleurer au terme de cette ultime journée de championnat, finissant pourtant leur saison sur un bon résultat nul contre le vice champion de France. Mais les victoires de Paris à Sochaux et de Toulouse contre Valenciennes (troisième club nordiste à finir la saison sur une mauvaise note) condamnaient les hommes du président Martel à l’exploit face à une équipe qui jouait encore le titre. Après une première période où les joueurs de JPP pouvaient se montraient heureux de rentrer aux vestiaires sans avoir concédé le moindre but, le quart d’heure de repos ne leur permettait pas de se rendre compte de la gravité des événements, et Cavenaghi ouvrait le score sur un bon service de Chamack pour son quinzième et dernier but de la saison. Mais ce but donnait conscience aux lensois de l’état d’urgence qui animait Bollaert, et Monterrubio égalisait dans la foulée sur penalty. Après un quart d’heure où les coéquipiers de l’ancien rennais mettaient une pression intense sur les buts de Ramé, c’était Bellion qui redonnait finalement l’avantage à ses couleurs, profitant là encore d’une défense gruyère. Maoulida avait beau égaliser, les jeux étaient faits, et Lens devait se rendre à l’évidence : c’est en Ligue 2 qu’ils évolueront la saison prochaine. Sauf si Grenoble, fraichement promu dans l’élite française, se faisait interdire de montée par la DNCG suite à un déficit trop important. Mais cela ne relève pas du sportif, et avocats et membres de la ligue pourront étudier ces dossiers dans les semaines qui viennent.


De leur côté, Toulousains et Parisiens peuvent souffler un bon coup, sauvant leur peau au sein de ce championnat. Les joueurs de la ville rose sont venus à bout de Valenciennes, 2-1, grâce notamment à un but de Sirieix en seconde période. Après une saison crispante, et un an quasiment jour pour jour après avoir arraché la troisième place du championnat à l’ultime seconde de l’ultime journée, les hommes d’Eli Baup ont gagné certainement l’un des matchs les plus importants de leur histoire. Paris peut en dire autant. Rarement, pour ne pas dire probablement jamais, le club de la capitale n’aura eu aussi peur de descendre qu’à certains moments de la soirée. Pourtant, durant les 90 minutes de la rencontre, le Psg n’aura jamais mis un orteil en ligue 2, mais l’égalisation doubiste à l’heure de jeu laissait le maintien du club de Simon Tahar ne tenir qu’à un fil. Mais un doublé de Diané, décidément d’une inconstance sidérante, aura suffit à assurer la pérennité du seul club français n’ayant jamais connu la relégation. Après la coupe de la Ligue fin mars, le maintien mi mai, le Psg pourrait réaliser un triplé historiquement étrange en disputant la finale de la coupe de France samedi prochain face au tout frais champion de France.

Les autres matchs :

Dans les autres rencontres, celle sans enjeu, nous avons encore et toujours vu des buts. Ainsi, au terme d’un match à rebondissements, et d’un spectacle alléchant, Metz dit adieu à la Ligue 1 en dominant Le Mans, par 4 buts à 3. Menant pourtant rapidement 3-0 et jouant à onze contre dix, les lorrains trouvaient le moyen de voir les sarthois revenir au score avant de finalement l’emporter, Pjanic, la petite perle messine, inscrivant au passage son dernier but sous les couleurs des grenats. Tout comme Ederson sous le maillot niçois. Le penalty du futur lyonnais permettait au azuréen de reprendre l’avantage face aux caennais. Avant ce but, Hellebuyck avait en effet ouvert la marque d’un but exceptionnel de plus de cinquante mètres, mais les normands étaient revenus au score. Après le penalty du futur joueur du champion de France, les niçois inscrivaient un ultime but pour une dernière victoire cette saison.

Si Gary Lineker disait "Le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et à la fin ce sont toujours les Allemands qui gagnent", son penchant pour la Ligue 1 pourrait être "Le championnat de France est une ligue à 20 clubs, et à la fin c'est toujours Lyon qui est champion". En tout cas, avec une telle dernière journée, on ne peut que se dire une seule chose: vivement la saison prochaine!


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