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Art Rock - Dimanche Soir

Publié le 09 juin 2014 par Euphonies @euphoniesleblog

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Art Rock 2014 - Dimanche soir

Cette dernière journée à Art Rock a été l’occasion de confirmer quelques dictons, proverbes et maximes de bon sens :

Le silence est d’or / On n’a jamais l’occasion de faire deux fois une bonne première impression.

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   © JB

La journée commençait doucement avec le binôme Benjamin Clementine / Mélanie De Biasio au petit théâtre de la Passerelle. Après quelques frayeurs de panne de courant (qui sera un running gag pendant tout le festival) c’est dans une obscurité totale qu’entra à pas feutrés le félin Benjamin Clementine. Et dès les premières notes, l’artiste parvenait à s’approprier quelque chose de rare : le silence des inter-notes. Oui hier, même les intervalles suspendues étaient encore du Clementine. L’artiste livra un récital magnifique, alternant crescendos habités et feulements contrôlés. Et parfois, entre deux morceaux, cette voix effacée, presque inaudible qui confiait aux plus anglophones des spectateurs de petits récits de vie. L’attention (et la tension) était totale, et trouva son point d’orgue lors d’une relecture d’Erik Satie (troisième Gymnopédie) au piano. C’est donc en toute logique que le concert se solda par une standing ovation méritée. Difficile pour Mélanie De Biasio de prendre le relais. Servie par un magnifique jeu de lumières et des musiciens impeccables, la chanteuse proposa un concert techniquement irréprochable mais il faut bien le dire, chiant comme la pluie. Jamais l’adjectif "soporifique" ne résonna autant dans les couloirs de La Passerelle. D’aucuns la remercieront sans doute de leur avoir ouvert un espace de repos et de détente dans un festival bien agité.

Après la pluie vient le beau temps

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   © JB

Assumant la difficile tâche d’ouvrir cette dernière soirée sur la Grande Scène, François & the Atlas Mountains est de plus le seul groupe à avoir essuyé la seule et belle averse des trois jours. C’est donc d’abord devant un parterre clairsemé, malmené mais résolu que résonnèrent les accords de Soyons les plus beaux, ou Bois. Loin d’en faire un handicap, le groupe s’en amusa presque, et bien souvent le chanteur exécuta une drôle de danse de la pluie frondeuse et sacrificielle. L’occasion d’observer un de ces jolis moments de poésie festivalière, lorsque les premières notes de La Vérité chassèrent définitivement les nuages menaçants pour ramener une belle fin d’après midi ensoleillée. Concert exigeant, protéiforme, principalement axé sur le dernier album Piano Ombre et qui offrit de beaux moments mélodiques ou chorégraphiques. Mené avec brio par un François-Marie pénétré et parfois extatique, le groupe alterna chaud et froid, syncopes tribales et fédératrices, incantations pop et sylvestres comme lors de cette sublime relecture de The Way to The Forest étendue sur plus de dix minutes, et qui confirme le talent de la formation à transcender leurs morceaux sur scène. Il y a quelque chose de positivement naturel et aérien chez eux, l’impression d’assister à une célébration musicale de sylphes chantants. Le public ne s’y est pas trompé et c’est devant un Poulain Corbion rempli que s’acheva leur prestation, peut-être un poil écourté par les exigences de timing du grand-guignol à venir deux heures plus tard. 

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   © JB

Heureusement que le ridicule ne tue pas / les blagues les plus courtes sont les meilleures.

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   © JB

 

Véritable ovni dans cette programmation 2014, Alice Cooper était le coup de poker du festival. La présence du hard-rocker était palpable partout dès la fin d’après-midi et Art-Rock prenait des allures de Hell-Fest. T-shirts floqués, tatouages, têtes de mort, tout l’attirail était de sortie pour accueillir tata Cooper, aujourd’hui sorte de croisement entre un Willy Wonka sous acides et une drag queen endimanchée. Véritable légende du rock circus, le chanteur fut fidèle aux codes du genre. On peut même dire qu’il n’y est pas allé de main morte. Mises en scène grotesques, feux d’artifice, pyrotechnies, ballons géants, marionnette immense, Alice Cooper, cousin du Joker chez Burton, a tapé dans le forfait intégral option +++, pour un méga-show lourdingue aussi morbide que consternant mais qui a au moins eu le mérite de ravir les fans de la première heure qui n’attendaient que ça. Reprenant ses plus grands tubes (Hey Stupid, School’s Out) et même le Another Brick In The Wall du Floyd, le maitre de cérémonie funéraire s’effaça souvent derrière ses chevelus coéquipiers pour les incontournables du genre : solos de batterie, de guitare, de basse, aussi datés qu’incontournables. Fascinant de premier degré absolu, le spectacle me plongea le temps d’un rictus intérieur dans une drôle de projection : un duo Cooper / De Biasio, ou l'art des antipodes scéniques.

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   ©JB

Il faut bien que jeunesse se passe / On n’est pas sérieux quand on a 17 ans

Ainsi Fauve clôturait ce 31ème festival un an après son premier passage par chez nous. Légèrement déstabilisé par une panne de courant en début de set, le collectif ne s’en laissa pas conter et permit de vérifier les progrès réalisés depuis quelques mois. Et ils sont palpables : plus à l’aise, plus rôdé, le groupe multi-programmé cet été livra un concert nerveux, rentre-dedans, mélangeant pop et hip-hop, rock teigneux et confessions rances. Inutile d’imaginer cependant que leur prestation convainque les contempteurs de la première heure : les ficelles sont parfois grosses, certains textes poussifs. Mais il y a bien une chose que l’on ne peut pas leur reprocher, c’est ce plaisir communicatif d’être sur scène, cette volonté d’en découdre. La deuxième partie est même très convaincante, s’achevant sur le trio Nuits Fauves / Kané / Blizzard, joliment aménagés pour l’efficacité scénique. Une belle façon de conclure la programmation d'une Grande Scène encore très éclectique cette année.

Avoir un bon copain…   /  Un être vous manque…

Cette année fut encore l’occasion de revoir tous les amis, connaissances, relations professionnelles qui gravitent autour du festival. Ceux sur qui on tombe par hasard, ceux que l’on perd en cours de soirée. Merci donc à Karine, Titouan, Ludmila, Mike, Julien, Marion, Alex, Hélène, Dr Marc, Anne, Marie, Jacqueline, Françoise, Valérie, Mat bisou, Annabelle, Hervé, Luc, Elodie, Thomas, Marco, Pauline, Morgane, François, Alice, Julie, Nanie, pour tous ces bons moments passés ensemble. Et si quelqu’un peut me donner des nouvelles du grand Banban, je suis preneur !!!

Et pour terminer, les épisodes 2 et 3 en vidéo du festival : invités, Casseurs Flowters et Francois & The Atlas Mountains :


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