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REVIEW : The Soft Pink Truth – Why Do the Heathen Rage?

Publié le 12 juin 2014 par Vargasama

The-Soft-Pink-Truth

THE SOFT PINK TRUTH

Why Do the Heathen Rage ?

Thrill Jockey (2014)

Quand on voit que l’album est sous titré « Profanations électroniques des classiques du black metal », on se dit : « Bon ok, je ne sais pas trop où je vais mettre les pieds, mais quand faut y aller, faut y aller, courage petit gars ! ». Et ce que l’on réalise très vite à l’écoute de « Why Do the Heathen Rage ? », c’est que The Soft Pink Truth vient de réaliser un disque hors normes, techniquement impressionnant. Et si en plus vous êtes un tant soit peu branchés black metal, autant vous dire tout de suite que vous aller atteindre le Nirvana, ou plutôt les abîmes.

Côté obscur, alter égo et accessoirement âme damnée de Daniel Drew, The Soft Pink Truth nous revient après plus de dix ans de silence radio. Une décennie durant laquelle il se sera focalisé sur sa carrière au sein de Matmos. C’est donc aujourd’hui qu’il décide de proposer un nouvel album. Mais pas n’importe lequel. Il n’a rien trouvé de mieux que de s’attaquer aux standards du black metal. Le tout remanié, sous fond de musique électronique, d’IDM et autre bass music. La mode est à la dubstep ? Que cela ne tienne, The Soft Pink Truth fait du black metal…

Comme pour préparer le terrain et affirmer toute la contradiction que cet album recèle, Daniel Drew décide d’ouvrir le disque par une étrange intro, « Invocation Of Strength », citation du texte signé Arthur Evans, activiste homosexuel ayant écrit le bouquin « Witchcraft and the Gay Counterculture », titre sur lequel Antony Hegarty (Antony and the Johnsons) prête sa voix. Mais ne pensez pas que le disque de The Soft Pink Truth est une parodie, car il est un hommage au genre et surtout aux standards qui ont fait et font toujours le black metal. En tant que véritable fan du genre, Daniel Drew a cependant voulu parfois se moquer de l’idéologie parfois extrémiste qui englobe le genre, en prenant un malin plaisir à déstructurer certains titres en cherchant à leur donner un rendu en totale contradiction avec les thèmes ou idées véhiculés.
Déstructurés, repensés, mais complètement fidèles, les différents titres qui s’enchaînent sont de véritables réussites. Et c’est donc pour rester le plus proche possible des titres d’origines que Daniel Drew a fait appel à Owen Gardner pour retranscrire au mieux toutes les sonorités, rythmiques et mises en places.

« Black Metal », titre phare du groupe Venom est donc le premier à être remanié et mon dieu que le rendu est bon ! Bien que complètement déstructuré, le titre reste reconnaissable et les sons indus’ n’empêche pas de prendre un pied monumental. Hymne du métal extrême, « Black Metal » se voit ici offert l’honneur d’ouvrir les hostilités, le refrain mythique est ici doté d’une rythmique groovy. Le morceau frise la perfection.
Les différents titres n’ont pas été choisis au hasard. Que ce soit Darkthrone (« Beholding the Throne of Might »), Mayhem (« Buried by Time and Dust »), Sarcofago (« Ready to F**k ») ou encore Hellhammer (« Maniac »), Daniel Drew à tout simplement puisé dans les origines même du black metal.
Le rendu quant à lui est surprenant. Entre, électro, bass music, IDM, la palette est large et on se surprend même à se trémousser de façon presque sexy (« presque » car vous ne m’avez sûrement encore jamais vu me trémousser et heureusement pour vous !) sur des titres faisant l’apogée du diable et de la lutte contre le christianisme, un peu comme si Witney Houston chantait à la gloire de Satan tout en rappelant à ses fans de penser à acheter les petit flacons de sang de vierge en vente au « merch » à la sortie du concert.
L’exemple parfait étant la voix de Jenn Wasner (Wye Oak, Dungeonesse) sur le titre « Ready To Fuck », sur lequel la superbe tessiture soul de la chanteuse chantonne avec talent : « Oh lady start to suck me, because I’m ready, I’m ready to fuck ». Tout un poème…

The Soft Pink Truth cherche avant tout la créativité et l’ingéniosité. Le travail effectué par Daniel Drew reste tout de même impressionnant et chaque titre est une véritable surprise. N’hésitant pas à incorporer quelques « grawls » qu’il aura lui même enregistré, le tout entremêlé de quelques samples d’anthologie comme le fameux « I’ve Got The Power » de Snap sur le titre « Satanic Black Devotion » de Sargeist ou les mythiques coups de cloche du titre « Maniac » de la B.O du film « Flashdance » sur « Maniac » de Hellhammer.
Bien que des plus étrange à la première écoute, le disque en devient presque addictif au fur et à mesure que nous plongeons dans cet hommage aux standards du métal extrême.

N’oublions tout de même pas de parler de la pochette du disque, signée Mavado Charon, qui symbolise à elle seule l’idée directrice de l’album, se moquer et provoquer.

D’un côté nous aurons donc les connaisseurs de black metal, qui n’auront qu’une envie, découvrir ces titres d’anthologie dans une version inédite et électronique, de l’autre les curieux, amateurs de ce genre d’initiative.
Dans tous les cas, les deux trouveront du plaisir à se trémousser à la gloire de Satan. Quant aux autres, ils n’auront plus qu’à errer dans la vallée de l’ombre de la mort. Tant pis pour eux.

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