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Les Archives du Rêve, plongée graphique

Publié le 14 juin 2014 par Jebeurrematartine @jbmtleblog
Autoportrait dit aux masques, Spilliaert Léon, 1903(C) ADAGP (C) ADAGP

Autoportrait dit aux masques, Spilliaert Léon, 1903(C) ADAGP (C) ADAGP

Archives : terme auquel on relègue souvent les œuvres graphiques, considérées comme des documents d’étude et non pas de plaisir.

Rêve : univers brumeux fait de lavis d’encre, de traces de craie blanche, d’aplats fumés de fusain, dont les thèmes peuvent être aussi doux qu’inquiétants.

Les Archives du Rêve, plongée graphique Les Archives du Rêve, plongée graphique


L’exposition Les Archives du Rêve se pose comme un tour d’horizon du dessin au XIXe siècle à travers les collections du musée d’Orsay – mais non pas à la manière d’un inventaire, ni même d’une Encyclopédie, sinon d’une promenade sensible au sein des méandres de l’intimité de l’artiste.

Le visiteur est rapidement marqué par la diversité des techniques réunies : en effet, le dessin englobe un nombre considérable de méthodes graphiques, de l’encre de Chine au pastel, en passant par le crayon noir ou la gouache. Comme pour leur faire écho, les salles affichent la multiplicité des styles ayant cours au XIXe siècle (symbolisme, réalisme, Art Nouveau…), mais sans chercher une quelconque classification d’histoire de l’art. Les arabesques d’un Mucha côtoient les corps froids d’un Burne-Jones, la précision d’un portrait d’Achille Langé, semblant sortir tout droit d’un daguerréotype, dialogue avec le modernisme de l’autoportrait de Léon Spilliaert.

Les Archives du Rêve, plongée graphique Les Archives du Rêve, plongée graphique


Plus loin, c’est la variété de « traitement » du dessin qui nous saute aux yeux : alors que certains utilisent cette technique pour brosser en quelques traits l’essence d’une émotion ou d’un instant, d’autres aiment à parachever leur œuvre de papier à l’aide de couleurs et d’une minutie digne d’un travail d’orfèvre.

Le dessin, quoi qu’il en soit, semble permettre à tous les artistes présentés de traduire leur volonté première. N’étant pas destiné à être exposé, il contient cette part d’intimité, presque de rudesse, qui disparaît dans une toile achevée. Angoissant ou merveilleux, engagé ou candide, le Rêve prend refuge jusque sur les lettres rédigées par les artistes. Il vient parfois en réponse à un autre média, comme chez Degas où il complète généralement la sculpture (Le Tub).

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Les Archives du Rêve
se distingue ainsi par la mise en avant d’une discipline rarement exploitée par les musées, par les œuvres en elles-mêmes, diverses et quasi inédites, mais aussi par son discours, plus ouvert à la sensibilité de tout un chacun que tributaire d’une quelconque classification.

Louise Deglin

Les Archives du Rêve

Au Musée de l’Orangerie, jusqu’au 30 juin 2014
Tous les jours, sauf le mardi, le 1er mai et le matin du 14 juillet, de 9h à 18h (pas d’entrée après 17h30 – évacuation à 17h45)
Tarif unique 9€ / tarif réduit 6,50€
Egalement à l’Albertina de Vienne du 22 janvier au 3 mai 2015
Visites-conférences tous les mercredis du 16 avril au 25 juin (16h) et tous les samedis du 12 avril au 21 juin (16h)
Ateliers jeune public les samedis 12 et 26 avril ; 10 et 24 mai ; 7 et 21 juin (15h30)


Classé dans:Actualités, Art, Expos, Paris Tagged: arts graphiques, dessin, exposition, le Rêve, les archives du rêve, musée de l'orangerie, Rêve, XIXe

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