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2014, l’année du cinéma français ?

Par Delromainzika @cabreakingnews

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L’an dernier, un film français remportait la Palme d’Or du Festival de Cannes. Si La Vie d’Adèle a su rameuté dans les salles françaises plus d’un million de spectateurs, l’année 2013 fût une année morose où les échecs se sont multipliés. Que cela soit de grosses productions avec des acteurs connus ou encore de plus petits films très attendus. Non, les succès de l’an dernier furent l’adaptation de la BD Les Profs et l’adaptation cinématographique de la série Belle et Sébastien. Il y a bien évidemment aussi Les Garçons et Guillaume, à table !, 9 mois ferme, Boule et Bill et bien d’autres mais l’on ne peut pas dire que le cinéma français ait brillé par ses entrées mais également par sa qualité. Car si l’on ne peut rien redire sur beaucoup de films français (dont certains succès populaires) de l’année dernière, il y a largement à redire sur le reste. Cette année pourrait bien être l’année du cinéma français. Les comédies qui sortent cartonnent et globalement la qualité des films est là. Je pense notamment au succès populaire de Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, un film très actuel qui a su séduire plus de 9 millions de français dans les salles (et encore, ce n’est pas fini).
Ce succès est la preuve que le cinéma français peut encore nous dégoter quelques succès populaires sans être adaptés de franchises, de bande dessinés ou bien être le film d’un réalisateur et acteur médiocre que l’on appelle Dany Boon. Ce dernier, dont le succès s’étiole de films en films sortait son dernier nanar en date au début de l’année : Supercondriaque. Si le film a séduit 5.2 millions de spectateurs dans les salles, on ne peut pas dire que cela soit un score brillant compte tenu des attentes qu’il y avait derrière un réalisateur comme Dany Boon (celui qui a failli battre Titanic avec Bienvenue chez les Ch’tis). Les français veulent des comédies qui leur ressemblent, qui sachent les amuser sans pour autant chercher une thématique (l’an dernier le sport n’a pas séduit avec pelle mêle Turf, Les Seigneurs ou encore Les Invincibles) avec un casting à donner le tournis. Les gens préfèrent des comédies qui sortent du lot et Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu ? est ce genre de comédie. Il y a aussi eu un autre succès populaire ces dernières semaines et il s’agit de Babysitting de la bande à Fifi. Un film utilisant le found-footage au service de la comédie. C’est drôle, efficace et surtout, cela donne envie de revenir.
maxresdefault-1.jpgSi la suite qui se prépare n’est pas nécessaire, j’ai en tout cas trouvé cette comédie réussie et méritant là aussi son succès. Contrairement par exemple à Les Trois Frères, le retour (2.3 millions d’entrées) qui malheureusement ne brille pas vraiment par la nouveauté, préférant réchauffer tout ce que les Inconnus auraient dû laisser derrière eux afin de ne pas apparaître comme un groupe de ringard. Malgré tout, le public a été au rendez-vous dans les salles. Les films français semblent être sorti de cette situation de crise que le cinéma français subissait depuis près de deux ans (mais surtout l’an dernier). Dans le top 10 des films ayant réalisés le plus d’entrées en France depuis janvier on retrouve tout de même 6 films, bien plus que les américains (Rio 2, X Men Days of Future Past, The Amazing Spider Man 2 et Captain America 2). Comme quoi, là aussi c’est bien la preuve qu’il y a un vrai regain d’intérêt de la part des français pour notre cinéma. Un cinéma qui semble avoir été frappé d’une envie de changer d’air. Cette année il y a bien quelques grosses productions comiques mais elles ont fonctionnées (Supercondriaque, Les 3 frères le retour) et puis des productions plus modestes ont elles aussi séduites (Fiston et ses 1.9 millions d’entrées ou encore Barbecue et ses 1.5 millions d’entrées par exemple).
Les comédies ne sont pas les seuls films français heureux cette année. Je parle notamment de La Belle et la Bête. Cette adaptation ambitieuse du conte se devait de ne pas se tromper. Doté d’un budget pharaonique (35 millions d’euros), le film de Christophe Gans se devait de rassembler. Si son score est modeste (1.8 millions d’entrées) cela reste tout de même plutôt correct pour ce film de films. On peut aussi déploré le succès du biopic de Jalil Lespert sur Yves Saint Laurent. Du haut de ses 1.6 millions d’entrées, le film peut se targuer d’être un succès populaire mais aussi critique (malgré le fait que certains aient pointé du doigt le côté polissé du film pour ne pas froisser Pierre Bergé, un autre biopic est d’ailleurs prévu avant la fin de l’année). L’animation est elle aussi à l’honneur avec le petit Minuscule. Un film sans voix et merveilleux du haut de ses 1.4 millions d’entrées, sans oublier le retour de Thomas Njigol et Fabrice Eboué pour l’excellent Le Crocodile du Botswanga, une comédie folle se permettant toutes les idioties pour le plus grand plaisir du spectateur.
maxresdefault-2.jpgSi c’est bien souvent une histoire d’entrées et que de ce point de vue là, les français reviennent en masse au cinéma (une fréquentation en hausse de plus de 16.1% sur les 5 premiers mois de l’année en moyenne d’après le CNC avec 95,04 millions d’entrées contre 81,88 millions pour les 5 premiers mois de l’année 2013). On remarque également au travers des films français que leur part de marché est d’environ 47.7% sur les 5 premiers mois contre 39.8% l’année précédente. C’est bel et bien la preuve que les français vont de nouveau en salle afin de voir des films français. Si le succès de Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu y est pour beaucoup, on ne peut pas nier tous les autres petits succès populaires. D’un point de vue purement qualitatif (et pour le coup, ce n’est que personnel comme avis puisque toute critique est subjective), je trouve que le cinéma français est beaucoup plus fleuri cette année en nouvelles idées qui ne découlent pas nécessairement d’adaptations. Je me suis donc surpris au fil des mois à mettre dans les Top 10 un nombre assez important de films français. Notamment le très bon Lulu Femme Nue (janvier) avec Karin Viard adapté d’une bande dessinée. Un film magnifique suivi par une comédie pimpante comme Jacky au Royaume des Filles.
Le non succès (voire bide) de ce film est certainement dû à une incompréhension du sujet qu’il est assez difficile à comprendre au premier abord. Mais pourtant, ce film jurait par son originalité et sa folie. Par la suite nous avons eu des films plus personnels comme Abus de Faiblesse de Catherine Breillat sur comment elle avait été arnaquée par Christophe Rocancourt, Les Grandes Ondes (à l’ouest), une comédie sur un périple au Portugal en pleine révolution qui s’est avérée drôle et efficace, sans compter Week-ends, un autre drame avec Karin Viard. Cette dernière m’a cette année donné envie de l’aimer. J’espère donc que On a failli être amies de Anne Le Ny sera aussi bon que la bande annonce ne le laisse à penser. Le cinéma français n’est donc pas en reste, même avec des films plus cloisonnés. J’ai adoré notamment les deux derniers films avec Diplomatie et 96 Heures. J’ai aussi été séduit par du documentaire (La Cour de Babel) ou encore de la comédie romantique (Situation Amoureuse c’est compliqué). Je sais que beaucoup sont plus mitigés que moi mais je pense qu’il est impossible de nier que Sous les Jupes des Filles ne laisse pas indifférent et semble bénéficier d’un bon bouche à oreilles. Salles combles, ce n’est peut-être pas un grand succès surprise mais pour le moment, le film se porte très bien.
maxresdefault-3.jpgFinalement, le cinéma français se porte bien, générant à chaque nouvelle sortie (de comédie en tout cas), un vrai engouement du public. Avec plus ou moins de succès, mais ces comédies ne semblent pas laisser indifférent en tout cas ce qui est une très bonne nouvelle pour la seconde partie de l’année à venir où de nombreux films sont encore à venir, que cela soit des suites de franchises à succès (Les vacances du Petit Nicolas), du biopic attendu (Saint Laurent) ou encore du polar 70s avec Jean Dujardin (La French). Un documentaire sorti il n’y a pas si longtemps que ça titré Le Cinéma français se porte bien parlait justement du cinéma français et de sa mécanique bien rodée qui fonctionne encore très bien aujourd’hui. Je n’ai pas encore eu l’occasion de le voir mais pour en avoir entendu parler à droite et à gauche, il a piqué ma curiosité.


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