Magazine Culture

La petite communiste qui ne souriait jamais, de Lola Lafon

Publié le 16 juin 2014 par Clarabel

La petite communiste qui ne souriait jamais

JO de Montréal, 1976. Une jeune gymnaste roumaine affole les ordinateurs avec une note jamais atteinte, le 10 d'excellence. Nadia C. entre dans la légende. Ce roman, c'est un peu son histoire, sous forme de dialogue fantasmé entre l'écrivain et la sportive, une histoire de dévotion, de sacrifice, d'ambition, de performance, de perfection et de féminité. Car comme l'explique l'auteur dans son entretien (en dernière plage du livre audio), c'est naturellement une histoire de corps et de femme, qu'on malmène et qu'on juge, au fil du temps et des événements de la vie.
Âgée de seulement 14 ans, Nadia est propulsée sous les feux de la rampe, adulée et aussitôt instrumentalisée par la classe politique, également figure de proue d'une école de l'Est (qui élevait des championnes à la baguette). Puis, cap de l'adolescence... difficile. Non elle n'est plus une petite fée virevoltante, à vingt ans elle ne possède plus cette grâce et cette souplesse juvéniles, elle devient femme, avec des choix de vie, une vie amoureuse, des excès etc. La pression est constante. Nadia n'est plus une personne, juste une enveloppe. Une apparence.
Je ne m'attendais sincèrement pas à aimer autant ce livre, qui pourtant m'était apparu abscons alors qu'il ne cessait de pulluler sur les blogs ces six derniers mois. Et il a fallu que je tente l'expérience du livre audio, merveilleusement rendu par l'interprétation de Chloé Lambert, pour me faire basculer dans la cour des admirateurs. Moi aussi j'ai été conquise par le ton mélodieux, la construction de l'histoire, l'emboîtement des pièces, des dates et du parcours, le contexte politique, la foire grotesque, etc. Tout est foncièrement captivant.
Trop jeune pour avoir connu l'épopée de Nadia C., mais bercée par les images de ses prestations enchanteresses, je me suis régalée à plonger dans ce récit, qui n'est jamais tout sucre, tout miel non plus. Sujets épineux et autres zones d'ombres sont abordés. Parfois, maladroitement. En tâtonnant. Car Nadia C demeure une icône, donc intouchable. Dans sa conversation imaginée avec l'athlète, qui apparaît pincée, mécontente et boudeuse, l'auteur n'a pas cherché à nuire au personnage. Juste à équilibrer les rapports de force. J'ai même cru, au début, que ces entretiens avaient eu lieu !
En bref, lisez cette version, écoutez l'auteur parler de son livre aussi... vous en apprécierez davantage ce joli, et fort mérité, succès de librairie !

Audiolib, juin 2014 ♦ texte intégral lu par Chloé Lambert ♦ Suivi d'un entretien avec l'auteur ♦ avec l'aimable autorisation des éditions Actes Sud

une petite vidéo pour se rafraîchir la mémoire !   http://youtu.be/Yi_5xbd5xdE


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Clarabel 3993 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines