Critique de l’album Pansement du groupe Oktoplut

Le duo montréalais Oktoplut débarque avec son premier album nommé Pansement. Je ne sais pas si ce disque a permis de soigner les bobos personnels de Laurence Fréchette et Mathieu Forcier, mais je suis convaincu qu’il pourra servir d’exutoire à plus d’un auditeur.

Entendons-nous tout de suite: cette musique ne s’écoute pas à tout moment, et il faut faire attention pour ne pas dépasser la dose prescrite! Tout de même, l’écoute du punk rock pesant d’Oktoplut est un efficace remède à la classique « journée de merde ».

Oui, c’est lourd, c’est sombre, c’est sale et ça pue, mais ça vaut le coup! À mi-chemin entre le punk, le grunge et le rock stoner, Oktoplut nous explose en pleine face! La ressemblance avec le duo montréalais Solids est certes considérable, mais une grande nuance persiste: les treize chansons d’Oktoplut sont chantées dans la langue de Molière.

Les deux gars ont du talent. Le chanteur et batteur Laurence Fréchette fait plusieurs prouesses de batterie impressionnantes sur l’album, particulièrement sur Vente de billet. Fréchette a aussi une très bonne voix, le morceau le plus pop de l’album nommé Points Punk le démontre bien. Je ne suis pas particulièrement fan de sa voix lorsqu’il crie les paroles, même si ses cris éraillés se fondent tout à fait dans l’élément du groupe. Quand à Mathieu Fréchette, il comble parfaitement le manque de basse, et il crée des riffs de guitare stoner superbes, notamment sur La terre ferme vs le vide et le très long morceau Sous le pont (9 minutes 33 secondes!).

Et puis ce n’est pas si dark que ça, cet album. En fait, c’est plutôt un gros pansement sur le cœur. Malgré les regrets, «quand tu brilles sans moi je me demande ce qui m’a pris d’être sans compromis», Fréchette nous l’annonce en fin d’album: même si ça peut paraître bête, l’amour et l’espoir, il y croit encore.