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J'ai enfin vu Nymphomaniac, la nouvelle provoc' de LVT

Par Filou49 @blog_bazart
18 juin 2014

 nymphomaniacdvd1-pLe 1er janvier dernier, lors de  ma toute première sélection ciné de 2014, j'avais misé beaucoup d'espoir sur le Nymphomaniac volume 1 qui sortait ce jour là.

J'espèrais alors que ce fut mon tout premier choc cinématographique de l'année, tout en assurant toutefois mes arrières, et en affirmant que les films de Lars von Trier oscillent sans cesse entre provocation (un peu trop) facile et poésie fascinante, et j'avais hate de voir de quel coté de la barrière se situait ce projet démentiel dont j'entendais parler depuis longtemps.

Il faut dire que depuis près de deux ans, j'étais au courant de l'existence de ce Nymphomania, dont le montage initial- non censuré- de durait 5h30, que LVT a ramené, visiblement contraint et forcé comme l'encart du début de chacun des films le laissent entendre- à 4h00 réparties sur deux films. NYMPHOMANIAC raconte donc sur ces 4 heures ( ce qui est déjà pas mal, vous me l'accorderez facilement)  la folle et poétique histoire du parcours érotique d'une femme, de sa naissance jusqu'à l'âge de 50 ans, racontée par le personnage principal, Joe, qui s'est auto-diagnostiquée nymphomane.

 Hélas, pour ce qui est de mon premier choc en salles, et vu que ce Nymphomaniac passait vraiment peu sur Lyon, j'ai un peu attendu pour l'avoir avec un autre film quelques semaines plus tard. Les DVD des  deux volets étant désormais dans les rayons( le 06 mai pour le volume 1 et le 3 juin pour le volume 2), j'ai pu grâce à l'éditeur, Potemkine,  le découvrir, voyant les 2 DVD dans la foulée, ou presque, à un soir d'intervalle, afin de suivre d'une seule foulée le destin de cette Joe, une femme de 50 ans au début du film, qu'un vieil homme retrouve inanimée dans la rue, et qui, une fois revenue à elle, va lui raconter une vie de quête incessante du sexe. 

Seligman, le vieil homme en question, va ainsi,  tout au long de cette longue nuit, écouter Joe lui raconter en huit chapitres successifs le récit de sa vie aux multiples ramifications et facettes, un récit riche en associations et en incidents de parcours, mais son écoute attentive, ne l'empechera pas d'interrompre souvent Joe, et de commenter et surtout de digresser allègrement, dans les deux parties du film.

J'ai enfin vu Nymphomaniac, la nouvelle provoc' de LVT

Et du coup, le film soi disant pornographique, va plonger à corps perdu dans ces disgressions. On aura bien évidemment au sujet du sexe et du désir (ou du manque de désir) sous toutes ses coutures, mais on aura aussi droit à d'autres sujets tels que l'art de la pêche à la mouche que de la polyphonie selon Bach... bref, assez souvent, les  dialogues  de ce Nymphomaniac tournent au verbeux et même parfois aux pompeux, et cela a eu tendance à me faire sortir du film.

Même vus pratiquement dans la foulée, j'ai et nette préférence pour un des deux volets, le premier étant- légèrement- moins sombre et moins nihiliste que le second, et surtout est moins terme au niveau de la mise en scène et contient plus d'idées de cinéma que le dernier volet, plus plan plan.

Certes, ce volume un est loin d'être passionnant de bout en bout ( je pense surtout aux  longues et dispendieuses "preches" de Seligman) mais comporte néanmoins de très belles scènes, notamment celle avec une Uma Thurman boulversante en épouse bafouée présentant à ses enfants "la fille qui leur a pris leur père.

 

nymphomaniacdvd2-p
Le gros problème du film, et surtout du second volet, vient du fait qu'il n'y là aucun érotisme dans ce portrait d'une femme dépassée par ses désirs, mais des scènes parfois (rarement) troublantes, parfois choquantes, souvent violentes, et parfois assez ridicules (notamment les séquence SM avec un Jamie Bell- Billy Elliot en maitre dominateur).

On aura ainsi droit  pendant ces 4 heures, à un catalogue quasi complet des pratiques sexuelles, du triolisme au sadomasochismes à l'abstinence totale en passant par un passage sur la pédophilie pour le moins ambigu, et à la fin de ces 4 heures, on se demande quand même pas mal ce que LVT a bien voulu nous dire sur sa vision de la sexualité, toujours aussi doloriste et malsaine que dans ses films précédents, et aussi sur sa vision de la société, pour le moins trouble et confuse.

Certes, les acteurs (et notamment Charlotte  Gainsbourg dans un rôle vriament pas évident) sont excellents , on ne peut que saluer  l'étonnant mélange de textures de l'image (un mix entre vidéo, DV, 35mm, HD, etc) qui fonctionne pas mal et une bande sonore déroutante mais assez fascinante (notamment le morceau de hard qui cloture le premier volet).

Il n'empeche, l'ensemble donne une oeuvre confuse, qui tourne en fait assez vite à l'auto-psychanalyse d'un cinéaste, sempiternellement en proie à ses démons, et qui y cède malheureusement une nouvelle fois dans ce Nymphomaniac que je suis content d'avoir vu une fois mais que je ne reverrais pas une seconde fois.

Autrement dit, je sais que la version non censurée de 5h40, la seule que revendique LVT, devrait sortir en DVD courant novembre, mais là, je pense que cela se fera sans moi!!

NYMPHOMANIAC - Official Trailer (2013) HD


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