Magazine

Starlight Express-1984

Publié le 21 juillet 2007 par Numfar
Starlight Express-1984

en ce début d'années 80, Andrew Lloyd Webber a fort à faire : il crée sa propre société de production, la Really Useful Company, afin de lui permettre de mieux contrôler ses créations, il envoie ses chats à l'assaut du West-End Londonien et de Broadway, vit une histoire d'amour passionnée mais mouvementée avec la jeune choriste Christine Daaé.....je voulais dire Sarah Brightman, pardon, et ne tardera d'ailleurs pas à divorcer de sa première femme, et commence à travailler sur une nouvelle comédie musicale "Aspects Of Love" d'après le livre de David Garnett.

après quelque mois de travail sur ce projet, il finit par abandonner, tout au moins pour l'instant.

il écrit pour Sarah Brightman une sublime chanson "married man" (ne pas confondre avec le "married man" de "Song And Dance"), mais effrayé par le scandale que cela pourrait occasionner, il refuse qu'elle l'enregistre.
"married man" deviendra "the music of the night" pour le "Phantom Of The Opera".

Andrew Lloyd Webber se remet au travail et son vieux projet de comédie musicale sur les trains peut enfin naitre.

"Starlight Express" sera, malgré ses qualités scéniques et son succès à Londres, un échec artistique, Andrew Lloyd Webber ayant composé pour cette oeuvre une vingtaine de titres supposés devenir des tubes pop, et n'ayant réussi à ne placer aucun titre dans les hit parades.

STARLIGHT EXPRESS
double album de 1984
(photo à gauche)
musique : Andrew Lloyd Webber
textes : Richard Stilgoe

CAST :
Rusty : Ray Shell
Greaseball : Jeff Shankley
Poppa-Starlight Express : Lon Satton
Electra : Jeffrey Daniels
Pearl : Stephanie Lawrence
Dinah : Frances Ruffelle
Ashley : Christine Wickham
Buffy : Nancy Wood
Belle : PP Arnold
Dustin : Gary Love
CB : Michael Stanforth

LISTE DES MORCEAUX :
ACTE I
overture
rolling stock (Greaseball)
call me Rusty (Rusty, Ashley, Buffy, Dinah, Pearl)
a lotta locomotion (Ashley, Buffy, Dinah, Pearl)
pumping iron (Greaseball, Ashley, Buffy, Dinah, Pearl)
freight (Rusty, Greaseball, CB, Dustin, Ashley, Buffy, Dinah, Pearl)
AC/DC (Electra)
he whistled at me (Pearl)
the race
there's me (CB, Dinah)
poppa's blues (Poppa, Rusty, Belle)
Belle the sleeping car (Belle, Poppa, Rusty)
starlight express (Rusty, Poppa, Belle)

ACTE II
the rap
UNCOUPLED (Dinah, Ashley, Buffy, Belle)
rolling stock-reprise (Dinah, Ashley, Buffy, Belle)
CB (CB, Electra)
right place, right time
I am the starlight (Rusty-Starlight Express)
he whistled at me-reprise
race-the final
no comeback (Electra, Greaseball & CB)
one rock'n'roll too many (CB & Greaseball)
only he (Pearl)
only you (Rusty & Pearl)
light at the end of the tunnel (Poppa)

HISTOIRE :
dans la chambre d'un enfant, plusieurs locomotives font la course, accompagnés de leurs wagons préférés.
qui gagnera ?
Greaseball, la locomotive diesel? Electra, la locomotive électrique?
quand même pas Rusty, la locomotive à vapeur ?
Rusty reçoit alors l'aide du mysterieux Starlight Express.
avec son aide, Rusty réussira peut-être à gagner la course et le coeur de la belle Pearl.
comme dit Poppa, il y a toujours une lumière au fond du tunnel.

ANALYSE :
comme vous pouvez vous en rendre compte, l'histoire de Starlight Express tient largement sur le dos d'un timbre poste miniature, mais après tout Cats aussi.
d'ailleurs les critiques n'ont pas tardé à appeler "Starlight Express" : "Cats on tracks" (Cats sur rails).
personellement, je préfère l'appeler "Cats sur patin à roulettes", puisque les acteurs/chanteurs de cette comédie musicale passent deux heures sur skates, ce qui vous l'imaginez peut-être très dangereux.
j'ai vu cette comédie musicale à Londres et vu une comédienne tomber dans le public, et se relever en larmes avec l'aide d'un comparse, sans d'ailleurs que le spectacle s'arrête.....le show doit toujours go on.

difficile de juger cette oeuvre puisque tout dépends de l'état d'esprit dans lequel on la voit.
la première fois que je l'ai vue (dans le théatre Victoria Apollo de Londres, avec la fameuse scène construite spécialement pour ce show) j'ai vraiment adoré, et j'en suis sorti avec l'impression d'en avoir pris plein les yeux et plein les oreilles (surtout les oreilles qui sifflaient d'ailleurs).

j'ai beaucoup moins aimé la deuxième fois, mais il faut dire que je sortais des Misérables pour la première fois, et que j'étais encore sous le choc.
de toutes manières, même si on passe une bonne soirée avec "Starlight Express" le gros problème est qu'il ne vous en reste rien le lendemain, la faute à des textes des plus superficiels et une musique trop commerciale pour mes gouts.
afin de mieux cerner cette comédie musicale voici les bons et les mauvais points :
BONS POINTS :
le spectacle : aller voir "Starlight Express" à l'Apollo Victoria Theater de Londres était déjà une expérience.
lorsque l'on entrait dans la salle, l'une des première choses que l'on remarquait (à part la grandeur de la scène) ce sont les trains miniatures qui font le tour de la salle, histoire de nous prévenir de ce qui va se passer.
ensuite c'est la scène effectivement gigantesque et les pistes qui partent de la scène.
une piste part dans le public et isole d'ailleurs les meilleurs sièges des autres.
une autre fait le tour de la salle, enfin une autre fait le tour du premier étage, passant par un pont suspendu au dessus de la scène, pont qui peut tourner et s'incliner afin de faire passer les comédiens/skaters d'un étage à un autre.
pendant le spectacle, quatre courses sont courues, et comme on ne peut pas avoir l'oeil partout, les courses sont retransmises sur écran géant.
donc, probablement l'un des shows les plus spectaculaires que j'ai eu l'occasion de voir.

quelques bons morceaux quand même : "there's me", "freight" qui commence comme un morceau débile et simplissime à l'extrême (freight is great...freight is great...we carry weight, cause we are freight...and freight is great) et finit en apothéose, "freight" est un grand morceau sous-estimé d'Andrew Lloyd Webber, "I am the Starlight" et le comique "U.N.C.O.U.P.L.E.D." parodie de "D.I.V.O.R.C.E" de Tammy Wynnette (Andrew Lloyd Webber adore les parodies et les pastiches).

MAUVAIS POINTS :
Andrew Lloyd Webber fait le forcing en tentant d'écrire des tubes dans le style de l'époque, et c'est mauvais, lourd et indigeste : "rolling stock", "pumping iron", "AC/DC" ou "the rap".
si ces titres passent sur scène, ils sont pénibles à écouter.
beaucoup de titres ni bons ni mauvais mais juste médiocres "a light at the end of the tunnel" qui bizarrement deviendra la signature du show (voire le DVD "Royal Albert Hall Celebration"), "one rock'n'roll too many", "Belle the sleeping car" ou "no comeback".
et on ne compte plus les variations sur "I am the Starlight" : "starlight express", "only he", "only you".
ce qui peut être bien finit à la longue par lasser.

les textes : certes Richard Stilgoe a de l'humour, et quand c'est drôle, c'est très drôle (I'm the carriage with no marriage, I'm the van without a man, I've been U.N.C.O.U.P.L.E.D.) ou encore (the first line of the blues is always sung a second time, I said the first line of the blues is always sung a second time "Poppa's blues"), malheureusement, il est surtout très lourd sur les second degrés sexuels qui abondent (my microwave is cooking to warm you from the inside, come and bite my burgers, I'm hot and cheap and quick "a lotta locomotion").
"Starlight Express" est une comédie musicale sexiste : les locomotives sont des hommes (Greaseball, Electra, Rusty) les femmes sont reléguées au rang de wagons que les locomotives tirent (sans blague).
plus grave, les wagons-femelles ne sont rien sans les mâles-locomotives, et passent leur temps à pleurnicher en attendant qu'on les sifflent (he whistled at me).
si cela ne suffisait pas, "Starlight Express" dans sa première incarnation est aussi homophobe.
effectivement le personnage de CB est homosexuel et se révèle vers la fin du show comme le seul véritable méchant.
les critiques abondent lorsque "Starlight Express" naît, mais peu importe, "Starlight Express" deviendra son nouveau méga-succès, puisqu'ayant ouvert en Mars 1984, la comédie musicale donnera 7'407 représentations avant de fermer ses portes en Janvier 2002.

petits détails : "he whistled at me" est une refonte du morceau "engine of love" de 1977 chanté par Earl Jordan.
le personnage de Greaseball est réminiscent d'Elvis Presley, une habitude des shows d'Andrew Lloyd Webber.


en 1987, "Starlight Express" démarre à Broadway, et Andrew Lloyd Webber décide de changer plusieurs choses, et d'enregistrer non pas le nouveau show, mais un disque des meilleurs titres du show par différents chanteurs, avec toujours l'espoir de placer quelques titres dans les hit-parades.
encore une fois c'est raté, pire encore, le nouveau disque est moins bon que l'original.

STARLIGHT EXPRESS
album de 1987
(photo au centre)

LISTE DES MORCEAUX :
Starlight Express (El Debarge)
engine of love (Peter Hewlett)
lotta locomotion (Josie Aiello)
there's me (Peter Hewlett)
AC/DC (Josie Aiello)
pumping Iron (Marc Cohn)
engine of love (Earl Jordan)

only you (Josie Aiello & Peter Hewlett)
the race is on (Harold Faltermeyer)
make up my heart (Josie Aiello)
I am the starlight (Ritchie Havens & Peter Hewlett)
one rock'n'roll too many (Marc Cohn)
light at the end of the tunnel (Richie Havens)

ANALYSE :
parmi les nouveautés : pas de "he whistled at me", mais une nouvelle version de "engine of love" plus la version originale d'Earl Jordan.
un nouveau titre : "make up my heart" franchement médiocre.

malgré les changements apportés à la comédie musicale, "Starlight Express" sera un flop à Broadway tenant quand même pas loin de deux ans à l'affiche.
un disque à oublier très vite.

en 1993, Andrew Lloyd Webber décide, avec raison, de revoir complétement le show et offre une nouvelle et bien meilleur version.
il écrit deux nouveaux titres dont le sublime "next time you fall in love" avec un texte du toujours inspiré Don Black.

THE NEW STARLIGHT EXPRESS
album de 1993
(photo à droite)

CAST :
Rusty : Greg Ellis
Greaseball : Maynard Williams
Poppa-Starlight Express : Lon Satton
Electra : John Partridge
Pearl : Reva Rice
Dinah : Caran Cardell
Ashley : Samantha Lane
Buffy : Voyd
Dustin : Graham Martin

LISTE DES MORCEAUX :
ACTE I
overture
entry of national trains
rolling stock (Greaseball)
he'll whistle at me (Pearl, Ashley, Buffy, Dinah)
freight (Rusty, Dustin, Ashley, Buffy, Dinah, Pearl)
AC/DC (Electra)
pumping iron (Greaseball, Ashley, Buffy, Dinah, Pearl)
coda of freight
crazy (Rusty, Pearl, Ashley, Buffy, Dinah)
make up my heart (Pearl)
race one
Poppa's blues (Poppa, Rusty, Dustin)
race two
Starlight Express (Rusty)

ACTE II
the rap
UNCOUPLED (Dinah, Ashley, Buffy)
race three
right place right time
starlight sequence (Rusty, Starlight Express)
race four
next time you fall in love (Rusty & Pearl)
one rock'n'roll too many (Greaseball & Electra)
light at the end of the tunnel (Poppa)
starlight express megamix

ANALYSE :
une meilleure version que la version originale.
le personnage de CB a été complètement abandonné, comme ses chansons, y compris le sublime "there's me" qui aurait pu être réutilisé par un autre personnage...dommage.
"he whistled at me" a été abandonné sur le disque, mais apparaît brièvement dans le show comme le personnage de Belle qui vient chanter un court extrait de "Belle the sleeping car".

parmi les nouveaux morceaux : "make up my heart" venu de la version US de 1987, pas terrible, "crazy" autre morceau également assez médiocre, par contre la sublime ballade "next time you fall in love" qui complimente magnifiquement le show, remplaçant les "only he" et "only you".
le nouveau "freight" est excellent, même si je préfère la version originale.
c'est le seul cas, les nouvelles versions étant supérieurs aux anciennes.

on attend toujours une version filmée en DVD.

HIGHLIGHTS :
"freight" (version de 1984)
"there's me" (version de 1984)
"I am the Starlight"
"U.N.C.O.U.P.L.E.D."
"next time you fall in love"


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Numfar 50 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog