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Cinema le louxor - paris

Publié le 22 juin 2014 par Aelezig

Le Louxor est une salle de cinéma 170, boulevard de Magenta à Paris, dessiné par l'architecte Henri Zipcy, inaugurée le 6 octobre 1921.

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Inscrit au titre des monuments historiques le 5 octobre 1981 pour ses façades et toitures, Le Louxor est transformé en boîte de nuit en 1983, fermé en 1988 et laissé à l'abandon... Il rouvre finalement en 2013, entièrement rénové. Ouf !

Car son style est extraordinaire ! Dans la plus pure tradition de l'égyptomanie, née avec les voyages de Napoléon Ier en Egypte.

La façade est donc néo-égyptienne et le cinéma tire bien sûr son nom de la ville de Louxor. Les mosaïques multicolores de la façade (bleu cobalt, noir et or), œuvre du décorateur Amédée Tiberti, ont été réalisées par la fabrique de céramiques Gentil & Bourdet, très réputée dans les années 1920-1930. Aux motifs floraux s’ajoutent scarabées, cobras et, au-dessus de la petite terrasse, un grand disque ailé. La salle avec ses deux balcons offre alors 1195 places.

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Le Louxor est rapidement intégré au réseau des cinémas Lutétia qui, pendant les années 1920, jouent un rôle de premier plan dans l’exploitation cinématographique. En 1929, la vingtaine d’établissements du groupe est reprise par la société Pathé qui l'adapte au cinéma sonore.

Le Louxor, comme tant de salles de quartier, subit les conséquences du déclin de fréquentation qui s’amorce dès la fin des années 1950, obligeant le cinéma à se renouveler et les exploitants à moderniser leurs salles. Couleur, cinémascope, qualité du son, le Louxor suit le mouvement et s’adapte. S'il conserve au cours des années sa structure originelle et possède encore une vaste salle avec deux niveaux de balcon, il a subi plusieurs transformations, notamment en 1954 et 1964.

La programmation, elle aussi, doit s’adapter aux changements sociologiques et au goût du public qui le fréquente. Longtemps cinéma populaire qui passe aussi bien les succès français grand public que les films américains, le Louxor choisit de projeter à partir des années 1970 des films « exotiques » (indiens, égyptiens par exemple) en version originale, susceptibles d’attirer une population immigrée en nombre croissant dans le nord-est de Paris ainsi que du porno soft. En 1976, la projection du film algérien Chronique des années de braise devient un évènement culturel et social pour le quartier.

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Le 29 novembre 1983, c'est la dernière séance du Louxor puis Pathé vend le bâtiment à la société Tati qui souhaite y implanter un commerce. Faute de ne pouvoir modifier la façade, protégée depuis 1981, le projet échoue et Tati cède la gérance à des projets d’exploitation de boîtes de nuit au milieu des années 1980. La dernière ferme en 1988, et le bâtiment est laissé à l'abandon.

Le style néo-égyptien

Pourquoi avoir choisi l’Égypte antique plutôt que Rome ou le règne de Louis XVI alors fort en vogue dans les édifices de spectacle ? Il s'agissait de singulariser ce cinéma de ses concurrents, et le style égyptisant présentait une originalité forte. L'origine du décor est sans doute à chercher dans la vogue artistique pour l'Orient de cette époque (exposition universelle de 1900 et autres bâtiments égyptisants parisiens). Certains incluent d'ailleurs ce style dans l'Art Déco, friand d'orientalisme. Mais il a commencé avant ce mouvement, et continue encore aujourd'hui.

Le renouveau

À partir de 2001, des associations de quartier se mobilisent pour sauver ce patrimoine de la ruine. Leur revendication est double : que la ville de Paris rachète le Louxor et le rende à sa vocation culturelle. Après deux ans de mobilisation, la municipalité parisienne parvient à trouver un accord avec la société Tati, toujours propriétaire, et achète le bâtiment le 25 juillet 2003. En 2008, l’architecte Philippe Pumain est désigné pour mener une opération de réhabilitation dont les travaux commencent dans le courant 2010.

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Avec la restauration de sa façade, la restitution partielle de la grande salle (réduite) et de ses décors, et la création de deux nouvelles salles en sous-sol, le Louxor est rendu à sa vocation initiale de salle de cinéma. Le plafond de la plus petite salle est voûté en anse de panier, en référence aux tombeaux égyptiens de la vallée des rois. La salle moyenne reprend le thème de la salle à colonnades et a un plafond-ciel, bleu égyptien, thème décoratif que l’on retrouve également dans un certain nombre de tombeaux égyptiens. Un espace d’exposition et un café-club complètent cet ensemble.

Le projet a néanmoins été controversé par Action Barbès, contestant ainsi les choix de la Ville de Paris tant en matière de programmation culturelle que de défense du patrimoine, estimant en particulier que le projet d'un cinéma Art et Essai n'est pas adapté au quartier et que les réalisations en sous-sol sont destructrices d’une partie du patrimoine encore intact (décors, scène et fosse d'orchestre par exemple).

L'association Les Amis du Louxor, créée en février 2009 par des anciens membres d’Action Barbès favorables au projet, se propose quant à elle de garder le contact avec les acteurs (architecte, responsables de la ville et de la mission Cinéma, élus locaux) afin de recueillir et diffuser des informations sur l’avancement des travaux et de participer à une future concertation sur la programmation lorsque celle-ci sera lancée.

En juin 2010, une nouvelle association, Paris-Louxor, a vu le jour, avec pour but d'accompagner le projet, présent et à venir autour du cinéma Le Louxor, « de favoriser, développer et promouvoir des actions et des activités autour et avec le cinéma Le Louxor dans les champs d'interventions culturels, artistiques, patrimoniaux, éducatifs et sociaux » selon leur site Internet.

A voir un jour !

D'après Wikipédia


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