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Avant-première : «Zero Theorem» en présence de l’équipe du film

Publié le 22 juin 2014 par Masemainecinema @WilliamCinephil

A l’heure où j’écris ces mots je ne suis pas encore rentré dans cette salle magique. La salle en elle-même ne sera sûrement pas magique, mais l’homme qui y sera l’est. Tel un enfant devant sa fenêtre, attendant le soleil se lever pour aller à DisneyLand et voir son héros, je suis devant cet écran à me rappeler pourquoi j’aime tant ce magicien. Ce monsieur se nomme Terry Gilliam, et demain, ce mercredi 11 juin 2014, il va nous présenter son nouveau tour : Zero Theorem.

Lui faisant entièrement confiance, je me lance dans cette salle sans préparation. Je n’ai pas la moindre idée de ce qui m’attend. L’ami qui m’accompagne est dans cette même situation. Le problème à cela est qu’étant fan de Terry Gilliam, j’attends forcément un résultat digne de ses œuvres précédentes. Or récemment, bien que cela ne soit pas désastreux cinématographiquement, après sa pause en tant que cinéaste, son retour derrière la caméra m’avait dessus. Seul un de ses trois derniers films m’a convaincu. Terry Gilliam est l’un des fondateurs des Monty Python, l’homme qui a réussi, en un seul film, à bercer mes rêves et mes cauchemars d’enfance en créant Brazil. L’homme qui durant toutes ces années, s’est battu contre ces virus informatiques pour privilégier maquettes et marionnettes malgré les gouffres financiers et les risques que cela lui amenait. L’homme qui arrive à faire vivre des légendes !

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Me voilà à cette rencontre, le cœur rassuré et empressé de vous raconter en quoi cela m’a comblé. Rassurez-vous, VOUS POUVEZ LIRE CECI SANS CRAINTE, JE NE VOUS GÂCHERAI PAS LES SURPRISES DU FILM. J’étais accompagné d’un ami dessinateur, dont je vous recommande son blog. Pendant cette attente de plus en plus pressante, après avoir jeté un œil à l’affiche du film, il a imaginé sur un mouchoir en quelques minutes un plan de Zero Theorem. Le mouvement commence à se faire. Armée d’’un magnétophone, d’un appareil photo, de quelques feuilles et de deux stylos nous voilà rentrés dans la salle magique !

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Après avoir eu cette chance d’être bien placé dans la salle, le temps s’écoule de façon étrange. Je m’étais coupé du monde, seul cet écran et l’arrivée de Terry Gilliam m’importaient. Notre seule connaissance du film était donc cette image et ces noms. Alors, avant le film, nous avons donc séparément analysé cette image. Voici les idées que j’en ai ressorti durant cette attente.

Le ciel est sombre, on est comme enfermé dans l’image. L’homme est seul, on ne voit aucun visage. Au fond de l’image se trouve une symbolisation du Christ, on discerne ses formes mais on ne le voit pas. Il y a une répétition circulaire de la lumière. Cette répétition entraîne un jeu entre la place de la nature et de la machine à travers ces lumières. C’est-à-dire qu’il y à la fois le vitrail qui rappelle la religion et apporte de la lumière, des lumières de forme circulaires indéfinies à droite, ainsi que des lampes au-dessus de l’homme, rappelant à la fois la machine et la lumière des anges. Le regard de Dieu éclaire l’homme, qui l’observe. Observation de Dieu sur l’homme, et de nous spectateur, qui observons l’homme de dos, donc : observation de l’homme par l’homme, et au-dessus de cela l’observation de l’homme et la machine. L’homme est branché à la machine par une espèce de cordon informatisé. Renaissance à travers l’informatique. Nous voyons à la fois un mélange d’époque à travers les objets (ventilateur, téléphone, machine inconnue, …) et un mélange d’environnement à travers les lumières. L’homme est éclairé par des machines, pourtant il a quand même des bougies allumées près de lui. Comme un besoin de la nature.

J’aurais pu continuer ma description mais l’image a disparu. Le silence se fait. Un présentateur rentre et nous rappelle la carrière de Terry Gilliam, puis voilà le magicien qui, sous des cris d’applaudissements, fait son entrée.

N.B. : Après avoir vu le film ma description de cette image est différente et pourrait être bien plus complète.

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Terry Gilliam fait le show en saluant la foule et par une bonne humeur débordante montre une vraie énergie, tout en s’excusant de ne pas pouvoir le faire en français.

Il commence par nous montrer en quelque seconde une affiche inédite de son opéra qui tourne actuellement. Les cris de joie de la salle se manifestent de nouveau. Il présente son actrice Mélanie Thierry. Contrairement à Terry Gilliam, elle avait l’air très intimidée et peut à l’aise face à ce personnage de scène. Elle n’a pas pris la parole. La première chose qu’il nous dit sur le film :

« Ce que vous allez voir est un film d’auteur »

Rapidement, il parle de ses attentions pour ce film en commençant par cette très belle phrase, qui a mes yeux résume très bien le film :

« Si Descartes était toujours en vie, il dirait : Je tweet donc je suis. »

Il continu sur le questionnement de l’existence humaine par rapport à la technologie. C’est-à-dire, a-t-on besoin de la technologie pour prouver que l’on vit ? Il ne s’attarde pas sur le sujet et enchaîne sur les acteurs avec le fait qu’il s’est permis de les changer … et particulièrement Christoph Waltz :

« J’ai la liberté de tous ces trucs d’acteur, je lui ai enlevé sa barbe, ses cheveux et même ses sourcils. On a demandé à Mélanie de s’occuper de ses cheveux, pas de la barbe, mais aussi de ses sourcils. J’adore cette femme car elle nous a surpris chaque jour. Vous l’avez sûrement déjà vu dans ses films où elle est belle et sérieuse, mais là, elle est vivante. »

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« Je ne vais pas en dire beaucoup plus, le film parle de lui-même. Est-ce que Mélanie tu peux leur dire à quel point je suis merveilleux ? »

Après quelque rire, il répond lui-même à sa question en disant :

« Chaque jour, c’est un bonheur de travailler avec toi, Terry ! »

Ainsi, il continu ce jeu dans lequel il passe du sérieux au rire, du film aux acteurs mais toujours en gardant la même intonation de voix sympathique, digne d’un humoriste qui raconte une histoire.

« Essayez de vivre ce que vie Qhome (le personnage principal interprété par Christoph Waltz) dans le film, car il y a de plus en plus de gens dans le monde qui essaye de passer par là. »

Je vous l’accorde, cette phrase ne veux pas dire grand-chose à priori, car il n’a rien précisé sur ce que Qhome allait vivre et ce que c’était de « passer par là » mais une fois que vous avez vu le film, la phrase devient très claire.

Après quelque petit blague sur Mélanie, « Dans le film elle parle, elle marche, elle utilise son corps … », il remercie le public et conclut cette courte intervention :

« Je m’excuse d’avance, mais j’espère que vous aimerez »


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