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Power (2014) : un cocktail qui passe mal

Publié le 24 juin 2014 par Jfcd @enseriestv

Power est une nouvelle série estivale de huit épisodes diffusée sur les ondes de Starz aux États-Unis et Super Channel au Canada. La série a pour personnage principal James St. Patrick (Omari Hardwick) aussi surnommé « ghost », qui est à la tête d’un imposant réseau de trafic de drogue à New York et propriétaire d’un night-club, leTruth, qui lui sert de couverture pour le blanchiment d’argent. Marié à Tasha (Naturi Naughton), une femme pimbêche, et père de famille, sa vie bascule lorsqu’il rencontre son amour de jeunesse, Angie Valdes (Lela Loren). Peu à peu, il tente de sortir du milieu criminel et de vivre une vie plus normale, mais c’est sans compter ses collègues et membres de la famille qui à aucun prix ne souhaitent que prenne fin ce lucratif train de vie. Du producteur exécutif (et rappeur) 50 cent, ce genre d’histoire ayant été maintes fois exploité à l’écran, on se serait de plus attendu à davantage de mordant et d’originalité. Par contre, la série récolte un taux d’audience imposant, que l’on pourrait au moins attribuer à une mise en scène qui a de la gueule et des scènes de sexe assez explicites qui ne sont pas sans laisser indifférent.

Power (2014) : un cocktail qui passe mal

La difficile conciliation travail famille

Power débute alors que le business de James est aux prises avec quelques problèmes. C’est que certains de ses employés se sont fait voler de la marchandise et par « chance », lui et son associé Tommy (Joseph Sikora) ont attrapé un fautif. Dès lors, cette scène de torture donne le ton à la série : le propriétaire du Truth se départit de son complet pour donner lui une raclée. Et comme ce dernier ne veut pas révéler le nom de ses complices, il hérite d’une balle en plein front. Puis, c’est le retour sur la piste de danse où il rencontre Angie. Alors couple avec James il y a une bonne dizaine d’années, celle-ci a préféré aller étudier à l’étranger plutôt que de rester à ses côtés. Mais la flamme n’est pas éteinte pour autant. Ils se voient de plus en plus, mais à aucun moment, James ne la questionne sur son métier. En fait, elle travaille avec la police de New York qui tente d’enrayer le trafic de drogue. On sait qu’elle éprouve de réels sentiments à son égard, mais jusqu’à quel point est-elle sincère avec lui, d’autant plus qu’elle est déjà en couple? De son côté, James démontre de plus en plus d’intérêt à faire marcher son club, au détriment de son autre commerce. C’est qu’il décroche un contrat avec Vogue pour l’organisation de plusieurs fêtes, si bien que cet endroit pourrait rapidement devenir viable financièrement; amenant son propriétaire dans la voie de la légalité. Pendant ce temps, le mariage du protagoniste bat de l’aile. C’est que Tasha est d’une jalousie féroce et elle est persuadée que son époux la laissera tomber à un moment où à un autre. Elle cherche en douce à assurer ses arrières financièrement, d’autant plus que légalement en cas de divorce, elle ne peut pas exiger grand-chose puisque les avoirs de James ne sont pas déclarés.

Si certains s’attendaient à voir dans Power une seconde version des Sopranos, ils seront assurément déçus. Les scènes se concentrant sur le commerce de la drogue sont rapidement relayées à l’arrière-plan, impliquant Tommy et très peu James qui est plus préoccupé par ses problèmes de cœur. La série s’apparente d’ailleurs davantage au soap qu’au drame d’action. La fin du premier épisode se révélait très prometteuse pour la suite des choses puisque c’est à ce moment qu’on apprenait qu’Angie travaillait avec la police. Mais dans les épisodes suivants, cette partie de l’histoire tombe à plat avec beaucoup trop de discussions et moult temps morts. Puis, on tombe dans un autre registre bien moins poignant lorsqu’Angie et James visitent un musée. Ce dernier achète en souvenir de cette visite à deux un porte-clés avec une petite baleine qu’il échappe par mégarde dans le lit de sa plus jeune fille. À la fin du troisième épisode, celle-ci s’étouffe avec et aurait pu y passer : Tasha se posera-t-elle des questions sur ce mystérieux objet? James passera-t-il un mauvais quart d’heure? C’est ce genre d’intrigue qu’on a à se mettre sous la dent pour le moment…

Power (2014) : un cocktail qui passe mal

Sexualité intradiégétique

Le moins que l’on puisse dire avec Power, c’est que les quelques scènes sexuelles que l’on retrouve dans les épisodes, bien qu’explicites, sont actuellement justifiées dans le scénario. La première fois que James et Tasha font l’amour, il n’a qu’en tête le meurtre qu’il vient de commettre au début du pilote. Étrangement, c’est cet acte de violence qui le fait jouir; comme quoi il fait plus qu’assumer sa vie de criminel. Une autre fois, alors qu’il est toujours au lit avec Tasha, il ne cesse de penser à Angie qui elle aussi est en train de commettre l’acte avec son ennuyeux petit ami Greg (Andy Bean). Durant ces ébats parallèles, on nous montre en alternance des plans de James et Angie, mais pas de leurs partenaires respectifs. Manifestement, Tasha perd de l’emprise sur son mari, et ce, bien qu’il ne veuille pas l’admettre. Force est d’admettre que sa jalousie a quelque chose de troublant. Un soir alors qu’elle le voit prendre en note le numéro de téléphone d’une autre fille, furieuse, elle rentre à la maison et en route, elle se met à se masturber sur la banquette arrière de leur limousine, sous le regard médusé du chauffeur…

Power (2014) : un cocktail qui passe mal

On peut au moins saluer le tout le travail accompli derrière la mise en scène qui porte en outre la marque de 50 cent. C’est d’ailleurs une de ses chansons (Big rich town) que l’on retrouve au générique et dont certaines lignes évoquent bien la dualité dans laquelle se retrouve James : « I just happen to come up hard / Legal or illegal baby I gotta make it /
I never took a straight path nowhere / Life’s full of twist and turns / Bumps and bruises, I lived I learnt». On retrouve ce même style musical dans la plupart des scènes, notamment au club où les prises de vues, très glamour, relèvent davantage du vidéoclip et qui donnent une signature singulière à la série.

« The three previewed episodes are still only moderately compelling», « It’s a bland, one-dimensional drama, joining Starz’s growing collection of forgettable original programming», « On suit les choses sans réel effort et sans réelle surprise »; les critiques sont loin d’être élogieuses à l’égard de Power. Outre le bling-bling et le côté aguicheur de la série, on est vite déçu par la platitude du scénario et son manque d’audace. Pourtant, la série câblée a enregistré une hausse d’auditoire entre la première et la deuxième semaine, passant de 0,46 million à 0,61. Ces chiffres ont su convaincre la production qui a même annoncé que la série connaitrait une seconde saison.


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