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"Femmes girafes" : la révolte silencieuse ?

Publié le 19 mai 2008 par Apsara

Cela faisait lontemps que nous souhaitions aborder le sujet des Karens "longs cous" vulgairement appelees "femmes girafes". L'actualite vient a nous et nous donne l'occasion de publier cet article paru il y a quelques semaines seulement dans le Bangkok Post.

Les nombreux voyageurs qui souhaitent visiter ces villages crees de toutes pieces pour le tourisme se doutent rarement de l'envers du decor, des questions d'ethique et de la complexite de la situation. Une chose est sure, c'est que nombre de touristes qui ont visite un de ces villages en sortent avec un gout amer, une impression qui les derange...

Bonne lecture de cet article edifiant et nous eclairant bien sur la situation actuelle de ces femmes.

NORD OUEST DE LA THAILANDE

FURIEUSES D'ETRE EXPLOITEES, LES KAYAN DEPOSENT LEURS ANNEAUX DE COU.

Par JGA

Nous voulons partir d'ici, on ne sait pas ou, mais partir d'ici ou nous nous sentons prisonnieres. Selon le Bangkok Post (Analyses et Opinions, 24 avril 2008), un certain nombre de femmes Kayan ( terme rejete par elles) de Kayan Tayar*, un camp informel du nord ouest de la Thailande, ont depose leurs anneaux de cou. Furieuses et frustrees, elles protestent contre l'exploitation du ou des Thailandais peu scrupuleux les maintiennent sous leur autorite, realisant un juteux commerce sur leur image.

Fuyant des 1980 les persecutions des militaires au pouvoir dans leur pays, la Birmanie (Myanmar), les 260 Kayan (dont 60 femmes) de ce village-zoo se sont refugies, comme des milliers d'autres, au nord-ouest de la Thailande ou sont installes de larges camps de refugies sous protection des Nations Unis et secourus par les ONG. Attires par l'exploitation de leur image , des hommes d'affaires thais ont installe ces Kayan dans trois villages artificiels plus que sommaires, ne beneficiant pas de la protection des Nations Unies, ni du secours des ONG. Si les 60 femmes de Kayan Tayar ont accepte pendant longtemps d'etre exploitees pour leur image de femmes au long cou orne d'anneaux (dont le nombre augmente avec les annees), elles rejettent aujourd'hui les qualificatifs de et de , ainsi que le traitement qui leur est inflige par les Thailandais et par les touristes. Indignee, l'une d'entre elles a decouvert recemment que sa photo, en train d'allaiter son enfant, circulait sans son autorisation dans le monde entier et etait vendue sous forme de carte-postale. Mais je ne peux rien faire deplore-t-elle. En attendant, elle aussi a quitte ses anneaux en guise de protestation.

Avec, certains jours, la visite de 20 groupes de differentes nationalites, les femmes Kayan, vives et intelligentes, ont appris l'anglais, l'hebreu, l'allemand, l'espagnol, l'italien, le franais et bien d'autres langues dont le thailandais. Et, en attendant , elles ont participe au commerce de leur image vehiculee dans le monde entier. Mais avec le temps, humiliees, lassees d'etre des attractions touristiques parquees dans leur enclos, une vingtaine de familles des trois villages artificiels ont demande recemment a emigrer en Nouvelle Zelande, pays d'accueil, sous couvert des Nations Unies.

Ne residant pas dans les camps de refugies, le ministere des Affaires etrangeres thailandais ne leur reconnait pas le statut de refugies. Pour lui, ces familles sont libres et gagnent de l'argent, selon le Bangkok Post. Sans papiers, sans visas, elles risquent pourtant d'etre arretees si elles quittent le pour chercher du travail. Apres avoir appris l'anglais, j'ai ete choquee de constater que les touristes venaient nous visiter comme des animaux parques dans un zoo humain l'une d'entre elles. Fiere d'etre Kayan, elle veut juste . Mu La, 44 ans, mere de huit enfants, a quitte ses 27 anneaux pour obtenir . Fiere de sa tradition, elle projette de les porter a nouveau des qu'elle aura acquis la liberte.

jga

* nom donne par les kayans a leur village de huttes sommaires, non loin de Mae Hong Son, ou ils sont parques dans la boue et prives d'electricite, les Thailandais qui les exploitent voulant maintenir l'endroit dans un aspect d' "authenticite" a l'intention des groupes et individuels, thais et etrangers, qui s'y precipitent "pour la photo". Entree gratuite pour les Thais, 400B pour les (etrangers).


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LES COMMENTAIRES (2)

Par tcandtc
posté le 13 janvier à 12:10
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on peut cependant remarquer que de nombreux médecins ont analyser le probleme de long en large , et il semblerait que toute les femmes ne meurent pas suite à l'extrait des colliers... donc dans ce cas ci , ne n'est pas une cause pour s'en prendre au journalistes, bien que je suis d'accord qur le fait , que la presse invente trop souvent des choses , uniquement pour faire les gros titres et avoir un impact international!! bien à vous

Par neufcentonze
posté le 18 octobre à 12:33
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Comment peut-on écrire et surtout faire croire que ces femmes enlèvent leurs anneaux pour manifester leur désapprobation ! Si elle enlèvent leurs anneaux elles vont à coup sûr à la mort. Les muscles ne servent plus à rien et sont élongués et les cervicales sont distantes de quelques centimètres. Le journaliste sait-il bien de quoi il en ressort et est-il seulement allé sur place ? Bizarre ce reportage où une fois de plus l'information est du n'importe quoi semble-t-il.

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