Magazine Culture

Critiques Séries : The Leftovers. Saison 1. Pilot.

Publié le 30 juin 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

vlcsnap-2014-06-30-15h56m44s208.jpg

The Leftovers // Saison 1. Episode 1. Pilot.


Ce premier épisode de The Leftovers ne laissera personne indifférent. Il peut décevoir des gens mais aussi en séduire d’autres. C’est presque un pilote clivant dans le sens où il associe tout un tas de choses dedans, empaquetées avec des émotions assez fascinantes et un récit étrangement fluide. Adapté d’un livre de Tom Perrotta par lui-même et Damon Lindelof (World War Z, Lost), ce premier épisode de The Leftovers est certainement l’un des pilotes les plus perturbants de cette année. Disons qu’il n’y a rien de choquant dans cet épisode, mais uniquement une histoire, simple et complexe à la fois, enrobée d’un tissu d’émotions fascinantes. Bien évidemment que ce premier épisode est perfectible, notamment car il se concentre par moment sur des intrigues qui n’ont peut-être pas grand intérêt mais il faut tout de même les remplir les 1h11 de film. L’idée de nous raconter l’histoire de la disparition de 2% de la population mondiale (dont le Pape et Jennifer Lopez) est brillante, surtout qu’il y a plusieurs théories qui peuvent être émises, dont une que Lost adorait et c’est celle de la foi, celle qui est relative à une certaine croyante que tout cela est arrivé grâce/à cause de Dieu.
Que se passerait-il si 2% des êtres humains disparaissaient de la surface de la terre sans la moindre explication ? C'est à cette question que les habitants de la petite ville de Mapleton vont être confrontés lorsque nombreux de leurs voisins, amis et amants s'évanouissent dans la nature le même jour d'automne.
Trois ans plus tard, la vie a repris son cours dans la bourgarde dépeuplée, mais rien n'est plus comme avant. Personne n'a oublié ce qui s'est passé ni ceux qui ont disparu. A l'approche des cérémonies de commémoration, le chef de la police d'une petite ville près de New York, Kevin Garvey, est en état d'alerte maximale : des affrontements dangereux se préparent entre la population et un groupuscule aux revendications mystérieuses, comparable à une secte...

vlcsnap-2014-06-30-15h50m14s149.jpg
Pour le moment, The Leftovers ne cherche pas à trop creuser cet aspect là et cela reste donc simplement au stade de la question posée alors qu’un mémorial à lieu pour les 3 ans de la disparition de ces êtres humains. L’un des groupes les plus intéressant est sans aucun doute ces hommes et ces femmes, silencieux et vêtus de blanc qui ressemblent presque à une secte. On ne connait pas encore leurs motivations et qu’est ce qu’ils cachent mais je suis certain que c’est encore plus impressionnant que ce premier épisode ne le laisse transparaitre. Il y a forcément bien plus derrière ce groupe de gens qu’il n’y parait sinon The Leftovers ne ferait pas en sorte de les impliquer autant. La révélation de la fin de l’épisode m’a d’ailleurs beaucoup surpris. Je ne m’attendais pas du tout à ce que la femme du chef de la police de Mapleton soit en fait parmi les gens de cette secte. Alors que Kevin Garvey tente de passer du temps avec sa fille et avec son fils, j’ai cru que sa femme faisait partie des disparus. Mais il n’en est rien. Cependant, malgré cette révélation et toute l’émotion que cela implique, je trouve que ce premier épisode de The Leftovers est étrange. Une fois terminé j’en ai pris plein les yeux mais je ne sais même pas comment décrire ce que j’ai vu.
Cela ne veut pas pour autant dire que ce premier épisode est bordélique. Bien au contraire, tout semble à sa place et les intrigues se suivent avec une certaine fluidité mais c’est tellement étrange et différent de ce que l’on a l’habitude de voir à la télévision que du coup, j’ai plutôt eu l’impression de voir un moyen métrage. Celui-ci a alors été mis en scène par Peter Berg (Du sang et des larmes, Battleship). Il parvient à mettre en avant en mélangeant les rythmes (notamment lors de cette scène de confrontation au mémorial entre le groupe en blanc et les autres habitants encore rongés par les disparitions) quelque chose d’assez fascinant. C’est une série à la fois nerveuse (on sent qu’il y a une volonté de nous surprendre - la course poursuite de chiens, la mort du chien au début, etc.) mais aussi de nous apaiser avec des émotions brillantes (Kevin face à sa femme, la première disparition - ). En tout cas, on ne ressort pas indifférent face à The Leftovers. Cela peut décevoir, je le conçois tout à fait mais j’ai retrouvé tellement de choses que j’aime dans ce genre de séries (que j’avais déjà beaucoup aimé dans Les Revenants). On sent que la série n’a pas peur de prendre du temps avec ses personnages et c’est certainement ce qu’il y a de plus réussi à mon humble avis.
vlcsnap-2014-06-30-15h38m56s25.jpg
La série ne prend pas de pincettes, parlant de mort, de fin du monde ou encore mettant en scène du sexe à profusion, comme si c’était la dernière fois que tout le monde pouvait échanger des moments de tendresse et/ou de passion. On aurait pu croire que le sexe n’avait aucun intérêt sauf que c’est tout le contraire, le sexe a bel et bien un intérêt dans cette série et il s’agit de nous montrer la détresse dans laquelle ces disparitions on pu mettre les gens. La meilleure scène de sexe de l’épisode est celle de ces deux adolescents qui se retrouvent couchés à l’un à côté de l’autre. Si d’un côté le garçon aimerait bien coucher avec elle, ce n’est pas vraiment réciproque. La strangulation symbolise donc ici la fin, cette envie de défier la mort puisque de toute façon tout le monde pourrait aussi disparaitre comme les 2%. L'un de mes moments préférés reste tout de même cette séquence sur "Retrograde" de James Blake. Car oui, question bande originale, la série fait des merveilles.
Note : 9/10. En bref, fascinant et électrisant.


Retour à La Une de Logo Paperblog