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Dimitrov et Raonic dans la cour des grands

Publié le 03 juillet 2014 par Ptimek

En accédant aux demi-finales de Wimbledon, Milos Raonic et Grigor Dimitrov, tous deux âgés de 23 ans, intègrent pour la première fois le dernier carré d’un tournoi du Grand Chelem. Un tournant dans la carrière de ces deux joueurs présentés depuis plusieurs saisons déjà comme la relève du mythique Big Four.

Après le Letton Ernests Gulbis (25 ans) à Roland-Garros, deux nouveaux jeunes joueurs découvriront le dernier carré d’un Grand Chelem à l’occasion de l’édition 2014 de Wimbledon. Vainqueur impressionnant, en trois sets, du tenant du titre Andy Murray, le Bulgare Grigor Dimitrov (23 ans) y défiera le numéro 2 mondial, Novak Djokovic, tandis que le Canadien Milos Raonic (23 ans), qui a su maîtriser en quart de finale la fougue du phénomène australien Nick Kyrgios (19 ans, tombeur de Rafael Nadal au tour précédent), aura le redoutable honneur d’affronter le maître des lieux, Roger Federer, huit fois vainqueur du tournoi londonien.

Fers de lance de la nouvelle vague

La différence d’expérience abyssale entre les deux novices et le duo d’habitués constitué par le Serbe et le Suisse (56 demi-finales en Grand Chelem à eux deux avant celles de vendredi) devrait logiquement avoir son importance, et on a de bonnes chances d’assister dimanche à la première finale Djokovic–Federer à Wimbledon. Quoi qu’il arrive cependant, pour Raonic et Dimitrov, l’essentiel est ailleurs, dans ce message d’ores et déjà délivré conjointement au monde du tennis masculin. Oui, 2014 marque bel et bien l’émergence au plus haut niveau d’une nouvelle génération, désormais plus si éloignée des monstres du Big Four (Federer, Nadal, Djokovic et Murray).

Depuis le début de la saison, les signaux ne manquaient pas, entre les exploits parisiens de Gulbis, le printemps tonitruant du Japonais Kei Nishikori (24 ans, demi-finaliste à Miami, vainqueur à Barcelone et finaliste à Madrid), et les premières apparitions en quart de finale d’un Grand Chelem, déjà, de Dimitrov (Open d’Australie) et Raonic (Roland-Garros). Cette double confirmation londonienne se situe donc dans la continuité, et ce n’est certainement pas un hasard si elle concerne les deux éléments les plus prometteurs de cette nouvelle vague.

Les futurs patrons ?

Correspondant parfaitement à l’archétype du joueur moderne (gros service, gros coup droit, technique sobre), le Canadien Milos Raonic a, depuis sa percée en huitièmes de finale de l’Open d’Australie 2011 à 20 ans seulement, suivi une progression admirablement linéaire. Aussi déterminé que méthodique, ce fils d’immigrés monténégrins a entrepris de se construire progressivement un tennis complet, tout en continuant à développer son arme fatale, le service. Ne laissant rien au hasard, l’ambitieux Raonic s’est entouré de véritables cerveaux du jeu, d’abord avec l’ancien joueur croate Ivan Ljubicic, rejoint fin 2013 par l’entraîneur italien Ricardo Piatti, qui sortait d’une collaboration très réussie avec Richard Gasquet. Résultat, le bombardier canadien est désormais solidement installé dans le top 10 (il sera au moins 6e, son meilleur classement, lundi prochain) et il vient d’obtenir ses deux meilleurs résultats en Grand Chelem, sur les deux surfaces qui étaient a priori les moins adaptées à son jeu (terre battue et gazon).

Avec un style de jeu complètement différent, et dans un registre beaucoup plus glamour (il est le petit ami de la championne russe Maria Sharapova), Dimitrov est lui aussi en train de faire fructifier les promesses entrevues depuis des années déjà. Surnommé durant sa jeunesse « Baby Federer » en raison du sidérant mimétisme entre sa gestuelle et celle du génie suisse, le Bulgare a enfin réussi à définitivement enlever cette encombrante étiquette. Depuis son arrivée en octobre dernier dans le giron de Roger Rasheed, ancien coach de Hewitt, Monfils et Tsonga réputé pour son goût pour la préparation physique, le Bulgare est devenu un autre joueur. Plus costaud, plus endurant, il a désormais les armes pour imposer sur la durée son splendide tennis, aussi fluide que subtil tactiquement. Les résultats n’ont pas tardé à suivre et Dimitrov intégrera la semaine prochaine le top 10 pour la première fois de sa carrière (9e au pire).

Cependant, les plus gros progrès récents, pour l’un comme pour l’autre, sont à chercher du côté mental. Décomplexés par la victoire de l’outsider Stan Wawrinka à l’Open d’Australie, les deux jeunes loups sont désormais persuadés qu’ils peuvent mettre fin à la domination écrasante du Big Four sur le tennis masculin. Si, ce vendredi, Dimitrov et Raonic devront peut-être, une nouvelle fois, laisser le dernier mot aux seigneurs du circuit, cette première incursion dans la cour des grands en appelle inéluctablement d’autres. Et il n’est vraiment pas difficile d’imaginer que, dans quelques années, on en sera à se demander qui va bien pouvoir mettre fin à la suprématie du duo Raonic-Dimitrov…


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