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Critique Ciné : Vandal, graff moi ton nom

Publié le 03 juillet 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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Vandal // De Hélier Cisterne. Avec Zinedine Benchenine et Chloé Lecerf.


Vandal est donc un nouveau portait de l’adolescence au cinéma. Bien que le genre ne soit pas totalement nouveau, l’angle l’est un peu plus ce qui permet au film de ne pas tomber trop souvent dans le déjà vu et donc l’ennui. Il y a de bonnes idées aussi là dedans mais avant tout dans la mise en scène de Hélier Cisterne qui a semble t-il fait son film uniquement pour nous montrer des graffs. Et justement, de ce point de vue là les scènes sont plus que réussies et donne aussi au film un arrière goût de réussite. Le graff est une pratique de « vandale » comme semble le raconter ce film mais dans un sens c’est justement ce qu’il y a de plus beau dans le film puisque les graffs transcrivent aussi plus ou moins la passion de ces adolescents étouffés par l’école et la famille et qui tentent donc de immerger dans un monde que personnellement je ne connais pas du tout. D’un point de vue purement social, le film parvient à raconter quelque chose du début à la fin même si tout n’est pas forcément passionnant et/ou intéressant. Je pense notamment à l’histoire d’amour que Chérif développe avec cette jeune fille. Cela aurait pu être un peu plus brut et moins lisse mais bon, fort heureusement ce n’est pas le plus important du film.
Chérif, 15 ans, est un adolescent rebelle et solitaire. Dépassée, sa mère décide de le placer chez son oncle et sa tante à Strasbourg, où il doit reprendre son CAP maçonnerie. C’est sa dernière chance. Très vite, dans cette nouvelle vie, Chérif étouffe. Mais toutes les nuits, des graffeurs oeuvrent sur les murs de la ville. Un nouveau monde s’offre à lui ...
Ce que l’on peut avant tout regretter dans cette histoire c’est qu’elle ne parvienne pas à faire grand chose pour réellement fait évoluer l’histoire. On suit donc une vraie tranche de vie, ni plus ni moins. Le film ne cherche donc pas à sortir de son schéma (sauf quand il s’agit des scènes de graff qui sont elles très réussies et malignes). Je suppose donc que Hélier Cisterne ne voulait pas donner trop de relief à son film histoire de mettre à ces scènes une vraie réussite. Malgré tout, pour un premier long métrage, je pense qu’il n’a pas à rougir. La mise en scène est suffisamment soignée et agréable pour ne pas non plus nous assommer. Le souci dans Vandal c’est le scénario qui n’est pas toujours aussi réussi que l’on aurait pu le souhaiter. Surtout que la toile sociale (l’insertion d’un adolescent rebelle dans le monde du travail, une relation complexe avec des parents divorcés et un père absent, la découverte de la liberté, etc.). Le héros, Chérif, est quelqu’un d’assez attachant que l’on a l’impression de voir plonger sans qu’il ne s’en rende compte. En effet, ce qui a donné à Chérif l’envie de se rebeller ce sont ses problèmes de dialogue avec sa propre famille (et notamment avec sa mère).
D’un autre côté, Vandal parvient donc à être plutôt touchant. Surtout quand à la fin les destins basculent. C’est là que la mise en scène très sobre d’Hélier Cisterne est réellement salutaire. La scène de révélations à la fin du film sur fond noire était elle aussi très réussie et fait partie des scènes qui apportent un peu d’originalité dans ce film qui se cherche un peu trop par moment. Ce film c’est aussi la quête d’adolescents afin de retrouver un certain Vandal, un graffeur qui met ses exploits sur Internet. Dans des décors de banlieue sale, graffée de partout où l’art (puisque le graffiti est en partie de l’art) semble être la seule échappatoire pour ces adolescents en simple quête d’une identité qu’ils n’ont pas trouvé dans la société. La société est remise en cause de façon assez intelligente sans pour autant en faire un monstre. Car après tout, le but est aussi que ces adolescents comprennent que sans la société ils ne peuvent pas avancer (chercher du boulot même si celui-ci ne nous offre pas de grandes perspectives d’avenir, bien loin de celles que l’on aurait peut-être pu espérer). Finalement, Vandal est un joli premier film qui, sans être exceptionnel, brille par quelques belles trouvailles.
Note : 5.5/10. En bref, un sympathique premier film.
Date de sortie : 9 octobre 2013


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