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Cannes 2008: le cinéma du monde sur la croisette

Publié le 19 mai 2008 par Adel Miliani

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CANNES (Reuters) - Au vu des films prétendant à la Palme d’or qui ont jusqu’ici été présentés à Cannes, le 61e millésime s’annonce plutôt bon mais, les organisateurs ayant ouvert la porte de la compétition à beaucoup de nouveaux venus, il est encore bien hasardeux de faire le moindre pronostic.

Clint Eastwood, Steven Soderbergh, palmé en 1989 avec “Sexe, Mensonges et Vidéo”, ou encore Wim Wenders, distingué en 1984 avec “Paris Texas”, n’ont pas encore affronté la critique.

Les choses avaient pourtant mal commencé avec, en ouverture, un film bien décevant du Brésilien Fernando Meirelles, “Blindness”.

Elles s’améliorèrent très vite avec “Valse avec Bachir”, l’étonnant documentaire d’animation de l’Israélien Ari Folman, “Leonera”, long métrage sur une Mère Courage de l’Argentin Pablo Trapero et “Les Trois singes”, fable du Turc Nuri Bilge Ceylan, dont c’est la troisième apparition en compétition.

“Un conte de Noël”, d’Arnaud Desplechin, “Linha da Passe”, des Brésiliens Walter Salles et Daniela Thomas, “Gomorra”, de l’Italien Matteo Garone, “24 City”, du Chinois Jia Zhangke, parvenaient à conserver un niveau honorable à la compétition.

Très attendus, car déjà deux fois palmés, avec “Rosetta” en 1999 et “L’enfant” en 2005, les frères Jean-Pierre et Luc Dardenne ont comme à leur habitude livré lundi une oeuvre forte avec “Le silence de Lorna”.

Mais le film est loin de faire l’unanimité de la presse, ce qui ne préjuge en aucun cas de ce que peut être la décision du jury présidé par l’acteur-réalisateur Sean Penn.

Il reste le cas de “Serbis”, du Philippin Brillante Mendoza, film bizarre attestant à lui seul des risques que les organisateurs ont voulu courir cette année, en l’absence de grands réalisateurs occupés par ailleurs, en accueillant en compétition pas moins de dix petits nouveaux.

“C’était un point de départ. On le savait, ce qui allait nous obliger quelque peu à nous montrer ouverts, audacieux, réceptifs”, avait dit Frémaux à Reuters un peu avant l’ouverture du Festival. “Nous avons essayé de faire de cela une chance en accueillant de nouveaux venus en compétition.”

FARENHEIT ET L’ALCHIMISTE

Deux revues, parmi celles publiées quotidiennement durant la durée du festival, ont l’habitude de dresser un tableau des appréciations de la critique sur les films de la sélection. Le Film français compile les opinions de divers journalistes français et Screen fait de même pour la presse internationale.

Suivant ce dernier, c’est pour l’instant “Les trois singes” qui a la faveur de la critique, suivi par “Valse avec Bachir” et “24 City”. Quant à “Serbis”, une majorité des journalistes l’éreinte et l’un d’eux ne décerne même pas de note.

Le Film français dresse un bilan un peu différent d’où se détache très nettement “Un conte de Noël”. “Valse avec Bachir” suit, mais d’assez loin. “Serbis” lui divise largement la critique.

Face à un “line-up” très sérieux et très engagé pour briguer la Palme d’or, le Festival charge traditionnellement le cinéma américain d’assurer le spectacle, le divertissement et aussi l’afflux de la foule aux marches du palais.

“Kung Fu Panda”, dernière production des studios d’animation Dreamworks, a brillamment rempli son contrat en faisant venir sur la Croisette Dustin Hoffman, Jack Black et Angelina Jolie, en attente d’un heureux événement déjà bien avancé.

Le flambeau a été repris avec éclat au début du week-end par Woody Allen, Rebecca Hall et Penelope Cruz - mais pas Scarlett Johansson, malheureusement absente - à l’occasion de “Vicky Cristina Barcelona”.

Dimanche a tourné à l’”Indy Day”, Steven Spielberg, George Lucas, Harrison Ford et Cate Blanchett présentant le quatrième volet de la saga de l’archéologue aventurier, “Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal”.

Cannes est aussi un endroit où se nouent des contrats ou bien s’annoncent de nouveauxnouveauxs projets.

C’est ainsi que le documentariste controversé Michael Moore prépare une suite à “Fahrenheit 9/11″, le brûlot anti-Bush qui lui avait valu la Palme d’or en 2004. Le documentaire serait prêt aux alentours de la mi-2009, soit dans les temps pour Cannes.

Le producteur Harvey Weinstein, l’ex-patron de l’ancienne Miramax et boss de The Weinstein Company, a annoncé pour sa part qu’il avait acheté les droits mondiaux de “L’alchimiste”, le best-seller de Paolo Coelho. Le film, dont la production coûterait une soixantaine de millions de dollars, serait réalisé par l’acteur Laurence Fishburne.

Par Wilfrid Exbrayat


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