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" Great Black Music Roots (1927-1962) ". Le coffret de l'exposition.

Publié le 05 juillet 2014 par Assurbanipal

Great Black Music Roots 

(1927-1962)

Fremeaux & Associés + Cité de la Musique

Coffret 3 CD de l'exposition " Great Black Music "

Paris. Cité de la Musique. Exposition visible et audible jusqu'au dimanche 24 août 2014.

Great Black Music Roots (1927-1962) coffret l'exposition.

La photographie de Harlem est l'oeuvre du Multicolore Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Lectrices Funky, lecteurs Groovy, je vous ai déjà parlé de l'exposition "  Great Black Music " qui se tient à Paris, à la Cité de la Musique jusqu'au dimanche 24 août 2014. Sachant qu'il y a plus de 11h de musique à voir et à écouter sur place, quel souvenir en ramener?

La compilation " Great Black Music Roots (1927-1962) " qui, en 3 CD, avec un livret de 40 pages en français et in english permet à l'auditeur curieux, à l'auditrice audacieuse, de se gorger de rythmes et de mélodies. La maison Frémeaux et associés  est justement réputée pour son travail de réédition de trésors sonores du XX° siècle. Cela commence ici en 1927 et j'en ignore la raison. Le Jazz commence sur disque en 1917, cette même année où les Harlem Hell Fighters donnèrent le premier concert de Jazz en France, à Saint Nazaire où débarqua l'US Army. 1927 pour commencer donc. 1962 pour finir. Là, j'ai une idée. Sous réserve de l'avis des spécialistes du droit de la propriété intellectuelle qui lisent ce blog, il me semble, qu'en droit international, les enregistrements sonores ne sont protégés que 50 ans après leur enregistrement. Après il n'y a plus de droits d'auteurs à verser. Cela coûte moins cher à éditer.

Cette sélection est surtout Nord américaine: Jazz, Blues, Gospel. Il y a aussi des pincées de musique africaine et antillaise. Bob Marley, métis jamaïcain, finit la sélection en 1962 avec " Judge Not ", du ska. J'ai reconnu beaucoup de morceaux avec plaisir mais je préfère vous parler de mes découvertes.

Sur le CD1, Mbube de Salomon Linda (Afrique du Sud. 1939). Cette chanson a fait le tour du monde sous d'autres titres ( The lion is dead tonight in english, Le lion est mort ce soir en français). Son auteur n'a pas touché un rand dessus. Rendons lui hommage en l'écoutant. Vous y trouverez aussi le " Manbo n°5 " de Perez Prado (Cuba) repris il y a quelques années en version électro par un métis germano-américain. Superbe calypso " JP Morgan " de Blind Blake (rien à voir avec le Bluesman homonyme)  and his Royal Victory Orchestra. En 1951, les Bahamas étaient déjà un paradis fiscal et le chanteur explique à sa chérie qu'il s'appelle Morgan mais qu'il n'est pas riche comme la banque JP Morgan.

Sur le CD2, superbe version salace et bluesy de " Hound Dog ", écrit par deux Juifs Leiber et Stoller, par Big Mama Thornton. La reprise blanchie par Elvis Presley fut un hit mondial.Une autre chanson salace, cubaine cette fois, " El bombon de Elena " par Cortijo y su combo suivi de " I just wanna make love to You " de et par Muddy Waters. Trop chaud. Pour calmer le jeu, Ray Charles mélange Gospel et Jazz pour créer la Soul Music avec " Sinner's Prayer ". Impossible de chanter des paroles profanes sur du chant grégorien. Dans la musique noire américaine, sacré et profane se mélangent sans problème. C'est culturel. Quanrt à Louie Louie de Richard Berry, même Iggy Pop l'a reprise. Sun Ra invente la musique électro en 1956 avec " India ". Un vrai choc musical. Quant au Cinemascope de Count Lasher, la façon de chanter, l'accent, tout annonce le raggamuffin, 30 ans avant. Comment ne pas succomber à la douceur de l'African Jazz de Grand Kalle avec Manu Dibango au sax sur " Miwela Miwela "?

Dans le CD3, l'Afrique rencontre Cuba avec " El Congo " de la diva Celia Cruz. " Umqozo " de Miriam Makeba (chant) avec Hiugh Masekela (trompette), c'est la mélodie que reprit Serge Gainsbourg pour sa " Lola ". J'ai succombé au charme de la " Contre Danse 8 " du Haïtien Jean-Baptiste Nemours. La " Trumpet High Life " du Nigérian Dr Victor Olaiya africanise les Big Bands du Jazz nord américain. L'appel de la Cumbia colombienne nous entraîne avec " La cumbia te esta llamando " de Gaston el Isleno et Jaime Simanca. Quant à la Soul Bossa Nova de Quincy Jones, elle devint " My definition of a boombastic Jazz style " chez des rappers canadiens 30 ans plus tard.

Vous l'aurez compris, lectrices Funky, lecteurs Groovy, que vous vouliez faire découvrir à des jeunes rappers les sources de leurs beats et de leurs breaks, animer vos soirées dansantes avec des rythmes typiques entrainants, découvrir les musiques noires d'Afrique en Amérique en passant par les Antilles, vous réchauffer le corps et l'âme, entraîner dans la danse vos amis et vos amours, cette compilation " Great Black Music Roots (1927-1962)  " est faite pour vous. Le livret de 40 pages en français et en anglais vous permettra de connaitres les noms des artistes, les dates, les lieux d'enregistrement, de parcourir les styles de musique noire y figurant. Du beau travail goûté et approuvé.

Que Ludwig lui pardonne mais il n'y a qu'un seul Roi du Rock'n Roll, il est Noir, né à Saint Louis (Missouri) le 18 octobre 1926 à quelques mois et miles de Miles Davis et il s'appelle Chuck Berry. " Roll over Beethoven " en direct à la télévision française en 1958. Eddy Mitchell ne s'en est jamais remis. Quant au " duck walk " inventé par Chuck Berry, un de ses plus célèbres fans, l'Australien Angus Young d'AC/DC le fait toujours sur scène. Rien à ajouter.


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