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Venir voir venir la Fondation des Galeries Lafayette

Publié le 08 juillet 2014 par Jebeurrematartine @jbmtleblog
© Aurélien Mole, 2014

© Aurélien Mole, 2014


Du 3 au 6 juillet, la toute jeune Fondation d’entreprise des Galeries Lafayette ouvrait ses portes au public dans le cadre de son programme « Anticipation ». Le but de cette opération, menée directement dans les locaux de l’institution rue du Plâtre, était de présenter à la fois le projet architectural de Rem Koolhaas sur le bâtiment, et les créations des artistes en résidence sur place ces derniers mois. Ainsi, avant deux ans de fermeture pour travaux, la Fondation a expérimenté son champ d’action et accueilli ses premiers visiteurs.

Le principe de la Fondation des Galeries Lafayette

Vue de l'atelier de Joseph Meidan © Aurélien Mole, 2014

Vue de l’atelier de Joseph Meidan © Aurélien Mole, 2014


Tout d’abord, il faut savoir que la Fondation Lafayette se distingue de la Galerie des Galeries : premièrement par sa situation géographique (en plein cœur du Marais, et non boulevard Haussmann), et deuxièmement par sa destination. En effet, elle n’a pas vocation à devenir un musée ou une quelconque galerie, mais bien à se transformer en un espace vivant de création, aussi bien à destination du public que des artistes. Ces derniers seront invités, pour des durées variables, à occuper les différents ateliers rue du Plâtre.

L’opération doit leur permettre de faire avancer leurs recherches en cours ou de mener à bien un projet, sans obligation de rendement ; les œuvres produites sur place n’appartiennent d’ailleurs pas à la Fondation, mais bien à leurs concepteurs.


Le projet architectural de Rem Koolhaas

© Aurélien Mole, 2014

© Aurélien Mole, 2014


L’architecte hollandais Rem Koolhaas et son agence OMA, qui avaient déjà orchestré l’exposition boulevard Haussmann à l’occasion des cent ans de la coupole des Galeries, prévoit d’adapter l’ancien immeuble industriel à sa nouvelle destination.

Plus concrètement, il s’agit de restaurer ce bâtiment daté du XIXe siècle et d’en évider le centre pour former un U ; à l’intérieur de l’espace ainsi dégagé prendra place une tour de verre sur trois niveaux, dont les planchers équipés de moteurs pourront être montés et descendus à l’envie. Par conséquent, chaque évènement à la Fondation sera l’occasion pour le visiteur de découvrir une nouvelle configuration du lieu.


Les artistes en résidence pour Lafayette Anticipation

Dès la fin du mois de décembre 2013, des artistes ont pu intégrer les ateliers disponibles dans l’immeuble pour un séjour allant de quelques semaines à plusieurs mois. Libres de réutiliser les matériaux disponibles dans l’édifice, ils ont chacun proposé des œuvres – plus ou moins volontairement – liées aux notions de récupération et de mémoire.

Qu’il s’agisse d’éléments détournés avec humour, comme les masques africains de Davide Cascio réalisés à partir de dossiers et assises de chaise, ou complètement intégrés dans des travaux plus métaphysiques, à la manière des barres métalliques mises en tension par Mimosa Echard, il est intéressant de voir l’empreinte qu’a laissée l’espace de la Fondation sur chacune des créations. Le lieu s’assimile facilement à une grande cour de récréation dans laquelle tous les acteurs ont vécu, travaillé, joué et échangé.

Venir voir venir la Fondation des Galeries Lafayette

"Saturn", Mimosa Echard, 2014 © Aurélien Mole


Parmi les projets m’ayant le plus marquée, il y a les associations incongrues et très sensibles de Mimosa Echard (une lamelle de bois exotique posée sur une carte postale de Saturne, à l’endroit exact de ses anneaux), les plaques de marbre transformées en luminaires élégamment bruts d’Assi Joseph Meidan, le tabouret fait de fonds de pizza en carton empilés d’Eric Van de Walle, la performance mi-théâtrale mi-sociologique de Zhana Ivanova, le texte très poétique de Bruno Botella sur sa boîte à pâte à modeler anesthésiante, et même les dessins qu’il avait placardés dans les toilettes.


Être médiateur à la Fondation

© Jean Picon

© Jean Picon


Durant cinq jours, j’ai eu la chance de participer à l’aventure qu’était "Venir Voir Venir" en tant que médiatrice culturelle. Malgré le peu de communication menée autour de l’évènement, les visiteurs et badauds se sont pressés rue du Plâtre, généralement très enthousiasmés par l’opération. Cette semaine a été une occasion unique, tant pour eux que pour moi, de côtoyer les plasticiens et de circuler dans un espace libre, ouvert, en proie à une émulation grisante.

Installation de Gabriel Sierra © Aurélien Mole, 2014

Installation de Gabriel Sierra © Aurélien Mole, 2014


Le fait que l’équipe de la Fondation soit constituée de professionnels du milieu de la conservation et des institutions culturelles a permis d’en faire un lieu véritablement dédié à l’art et à l’échange, plus qu’au profit ou à la médiatisation. Alors, si guider les visiteurs et discuter avec eux du projet était enrichissant et formateur, je retiendrai aussi de cette semaine les petits moments « de vie », comme le visionnage animé d’un match de foot qui réunissait le directeur, des vigiles, des artistes et des chips.

 Plus d’informations : http://lafayetteanticipation.squarespace.com/


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