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Le néo-expressionnisme

Publié le 09 juillet 2014 par Jigece
1981, A. R. Penck : Zeichen der Realität - Realität der Zeichen

Le Néo-expressionnisme carractérise un courant de la peinture et de la sculpture moderne qui a émergé dans les années 1970, en Europe et aux Etats-Unis essentiellement, et a dominé le marché de l’art jusqu’au milieu des années 1980. Selon les pays, ce mouvement, assez hétéroclite, a pris différents noms : « New Image » et « Bad painting » aux États-Unis, « Junge Wilde » (« Jeunes sauvages » ou « Nouveaux fauves ») en Allemagne, « Transavanguardia » en Italie, ou encore « Figuration Libre » en France. Tous ces mouvements se sont construits en réaction envers l’abstraction et les positions intellectuelles de l’Art minimal et de l’Art conceptuel, recherchant, à travers un retour à une certaine figuration, une forme plus sensuelle, expressive et chargée d’émotion de l’art.
On peut trouver les prémices de ce retour à une peinture expressive dans l’abstraction lyrique américaine des années 60 et 70 (Willem de Kooning), chez les artistes de la « Bay Area Figurative School » (Richard Diebenkorn ou Wayne Thiebaud) ou chez certains précurseurs reconnus comme Philip Guston aux États-Unis ou Georg Baselitz et Karl Horst Hödicke en Allemagne. En remontant plus loin, la filiation est évidente avec les expressionnistes allemands (Emil Nolde, George Grosz, Ernst Ludwig Kirchner) ou d’autres artistes que l’on peut également qualifier d’expressionnistes tels que James Ensor, Edvard Munch ou même Vincent van Gogh.
Ce qui peut caractériser le Néo-expressionnisme, outre son expressivité, c’est sa forte implication sociale et politique, et le retour de thèmes empruntant au mythe ou au primitivisme. Surtout, ces artistes ne se sentaient pas obligés de glorifier le monde ou de « falsifier la réalité », comme l’a dit Francesco Clemente, mais cherchaient au contraire à le représenter tel qu’il existe, jusque dans sa laideur, ce qui conduisit à un débat animé sur la valeur et le but de la peinture…

L’essor de ce mouvement a coïncidé avec la brusque flambée du marché de l’Art, notamment à New-York, au début des années 80 – ce dont certains artistes ont largement profité, comme Basquiat ou Schnabel. Et c’est l’effondrement de ce même marché à la fin des années 1980 (ainsi que la disparition de plusieurs de ses figures emblématiques : Basquiat en 1988, Haring en 1990) qui a un peu annoncé, sinon la fin, du moins le déclin de ce mouvement.


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