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Vox luminis étincelle

Publié le 12 juillet 2014 par Abbaye Aux Dames, La Cité Musicale De Saintes @Abbayeauxdames

Schein tisse si bien les voix que l’auditeur pourra simplement se laisser porter par la variété et la créativité des mélodies“, assurait Hélène Décis-Lartigau dans le programme du Festival de Saintes, au sujet de l’oeuvre du compositeur baroque Johann Hermann Schein, Les fontaines d’Israël. Au vu des applaudissements et réactions du public à la fin de la représentation donnée vendredi soir par l’ensemble Vox Luminis, elle ne s’était assurément pas trompée.

Qualité des chanteurs, des voix superbes” : voici comment Gilles et Jean-Michel, deux spectateurs du concert, résument leurs impressions en quelques mots. Tous deux sont des habitués de l’Abbaye aux Dames et viennent au festival depuis presque vingt ans. “Il y a beaucoup de fidèles dans ce festival, font-ils remarquer. Au moins la moitié de la salle était composée de réguliers.

Cependant, certains auditeurs sont plus exigeants que d’autres. C’est la cas d’Yvonne, fine connaisseuse de la musique baroque : “Je trouve qu’il n’y a pas assez de différences de nuances entre les motets tristes et les motets joyeux ; les sopranes sont toujours un peu trop… éclatantes !” Elle-même, avec son amie Maria également présente, viennent au festival depuis de nombreuses années, et pas qu’en qualité de spectatrices : “Nous avons chanté au festival il y a trente ans, mais en musique moderne, du Ohana“, faisant référence à Maurice Ohana, un compositeur marocain du XXe siècle (1913-1992) ; bien loin donc du baroque allemand du début XVIIe, ce qui vient souligner la diversité de la programmation du festival. Qu’aiment-elles de particulier chez Schein ? D’après Maria, “C‘est bien d’entendre une musique du temps de Luther, d’avant Bach“, tout simplement. “C’est la préparation de Bach, des Passions“, ajoute Yvonne.

Une représentation bien accueillie, donc, d’autant plus qu’une partie du public connaissait non seulement Schein, mais également l’ensemble Vox Luminis ; ainsi, je pus saisir furtivement la conversation de deux spectatrices soulignant l’humour du chef de choeur, Lionel Meunier. Qualité dont le choriste sut effectivement faire preuve lors des quelques problèmes techniques rencontrés durant le concert, nous gratifiant même d’un petit proverbe en fin de représentation : “Un motet, un godet“! Avec les vingt-six motets des Fontaines d’Israël, on se doute que la soirée dut finir bien arrosée…

Mahel Nguimbi


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