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Lionel Meunier en joueur d’échecs

Publié le 14 juillet 2014 par Abbaye Aux Dames, La Cité Musicale De Saintes @Abbayeauxdames

Si l’on considère l’applaudimètre comme un outil fiable pour mesurer la qualité d’une prestation, alors les chanteurs et musiciens de l’ensemble Vox Luminis n’ont pas à s’inquiéter de leur interprétation des cantates de Bach données dimanche après-midi. Le public de l’abbaye, conquis, a ainsi offert des applaudissements nourris au chef de chœur Lionel Meunier.

Un simple coup d’œil au texte des trois cantates (les 106, 131 et 150) suffisait à se rendre compte de la morosité de chacune des œuvres, et c’est là un euphémisme. Mais sans même s’accrocher à suivre les paroles, ligne par ligne, le talent des choristes et de leur chef de chœur a suffi à faire ressentir à la fois tout le tragique des thèmes abordés, principalement l’inéluctabilité de la mort, et l’espoir qui perce au travers des psaumes utilisés par Bach.

Cette maîtrise de la technique au service de l’œuvre, plusieurs spectateurs l’ont saluée en sortant de la salle. « J’ai été impressionné par la qualité de l’équilibre de la prestation » dit Eric, un mélomane croisé sur le parvis de l’église, accompagné de Philippe et Françoise. Tous trois sont conquis par l’interprétation et poursuivent en faisant l’éloge de Lionel Meunier. « On a l’impression qu’il a vraiment joué comme on joue à un jeu d’échec, en avançant des pions, en reculant des pions, en enlevant ou en rajoutant une choriste d’une cantate à l’autre ».

La redécouverte du baroque dans les années 1970-1980 avait été le moteur premier de la création du festival. Avec ses concerts de Bach, Saintes garde ainsi un lien fort avec sa tradition baroque, ce que saluent plusieurs spectateurs, dont beaucoup sont des habitués de longue date. Quitte à tendre vers un certain conservatisme : « J’ai toujours associé Saintes à Bach, confie Eric. Or il est vrai qu’ici il n’y a que deux concerts de Bach et le reste, ce n’en est pas ; Saintes doit bien conserver sa tradition de Bach ».

Mahel Nguimbi


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