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Le 14 juillet, je sors de mon douillet

Publié le 14 juillet 2014 par Abbaye Aux Dames, La Cité Musicale De Saintes @Abbayeauxdames

Aujourd’hui, après trois jours de bain musical à l’Abbaye aux Dames, me voilà à nouveau plongé dans la trivialité du monde réel. Car aujourd’hui, c’est le 14 juillet. Et figurez-vous que le 14 juillet, à Saintes, il y a un défilé. Certes, ce n’est pas le sujet premier de ce blog, mais il ne faudrait pas en oublier pour autant qu’autour de la cité musicale, il y a la cité tout court. Une ville entière ne vit pas uniquement au rythme des cantates, des motets et autres symphonies du festival.

C’est donc sur les coups de 11 heures, ce lundi matin, que je me suis lancé dans la foule en guettant chaque signe pouvant m’indiquer le parcours du défilé, que j’ignorais parfaitement ; vous constaterez la préparation méthodique en amont de ce reportage… Heureusement pour moi, des dizaines de danseurs folkloriques accompagnés de tambours et autres percussions, ça ne passe pas tout-à-fait inaperçu. Me guidant surtout à l’oreille, je finis par atterrir aux alentours du pont Bernard Palissy.

1-Troupe martiniquaise
Rapidement, je constate que les diverses troupes de danse représentent chacune un pays. Ainsi, j’apprendrai plus tard dans la journée l’origine des premiers artistes croisés en arrivant sur le défilé : des Martiniquais, du groupe Pom’Kanel pour être précis. Suivent ensuite les Indiens de Shilpagya, des danseurs équatoriens ou encore macédoniens. Je frissonne quant au loin, se fait entendre la douce mélodie d’une cornemuse ; car oui, je défendrai corps et âme l’honneur de cet instrument trop souvent méprisé ! Mais ici, point de Flower of Scotland ou de Scotland the Brave, hymnes officieux de l’Écosse : c’est bien une Marseillaise qu’entame le joueur de bagpipes. Le public est conquis, malgré les quelques notes oubliées ; dans la foule, certains entonnent l’hymne national.

2-Bagpipes!
Comme on peut s’y attendre dans une fête populaire, beaucoup de gens sont venus en famille ; les poussettes sont nombreuses. Les moins motivés suivent le défilé depuis la terrasse de l’Hotel du centre. En tentant de saisir les diverses discussions, j’entends certaines personnes se plaindre de l’organisation. Il est vrai que les groupes de musique sont souvent soit trop éloignés, soit trop proches.

C’est alors que j’aperçois une forêt de bambou au milieu du pont ; et en plus d’être étrangement située, voilà que celle-ci se met à bouger, la bougresse ! Mais non, nous ne sommes pas dans l’acte final de Macbeth (décidément, l’Écosse me tient à cœur) : c’est simplement le Anji Handicapped Art Troupe qui a décidé de prouver que la Chine aimait faire les choses en grand…

5-Quand la mécanique lâche
Accompagnant les troupes de spectacle, des voitures paradent elles aussi ; les carrosseries se succèdent, toutes plus rutilantes les unes que les autres. Une femme demande au chauffeur de l’une d’entre elle : «Elle est de quelle époque ? ». « 56 ! » lui répond-il. Avec un âge aussi respectable, normal de rencontrer quelques problèmes techniques : plus tard, je croise un groupe de badauds venus aider un des chauffeurs à pousser son automobile en panne…

Puis viennent les motards… Dans le but d’éviter un conflit si d’aventures des amateurs de grosses bécanes venaient à poser les yeux sur cet article, je me contenterai de ne pas donner mon opinion profonde sur ce hobby…

4-Monsieur le maire... de dos
En parlant avec Pascal, un Saintais, j’apprends que le maire devrait venir mais a visiblement décidé de se faire attendre. C’est alors que Monsieur Machon est arrivé, sans se presser ; le grand Machon, le beau Machon… J’aurais apprécié qu’il soit juché sur un cheval blanc pour poursuivre mon hommage à Henri Salvador, mais Monsieur le maire était embarqué à bord d’une calèche.

Le même Pascal m’apprend alors que le passage du maire marque la fin du défilé. Je remonte alors tout le parcours pour arriver à l’office de tourisme, où se sont regroupées toutes les troupes folkloriques, dont certaines que je n’avais pas encore vu : des Bretons bretonnant, leurs chapeaux ronds vissés sur la tête, et des Alsaciennes toutes en coiffes. Mais il est bientôt treize heures, le devoir m’appelle sous la forme d’un message de ma collègue Éléonore : « T’es où ??? ».

Eh oui, le concert d’Hidalgo va bientôt commencer et je suis chargé de le couvrir. Je reprends le chemin de l’abbaye, laissant derrière moi le brouhaha de la fête populaire pour rejoindre la musicalité de l’art lyrique et le silence d’un public attentif.

Mahel Nguimbi


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