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Critiques Séries : X-Files. Saison 3. Episodes 3 et 4.

Publié le 16 juillet 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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X-Files // Saison 3. Episodes 3 et 4. D.P.O. / Clyde Bruckman’s Final Repose.


Nous arrivons donc enfin à « Clyde Bruckman’s Final Repose ». Beaucoup de puristes de X-Files pensent qu’il s’agit de l’un des meilleurs épisodes de la série. Je ne vais pas trop les contredire car il se trouve que moi aussi j’adore cet épisode. Il faut dire que tous les épisodes de X-Files écrits de la main de Darin Morgan tout simplement brillants. Il est presque dommage qu’il n’ait pas écrit plus d’épisodes finalement. Mais peu importe, avant tout je vais bien évidemment vous parler de « D.P.O. » avec deux acteurs que vous aurez probablement reconnu : Giovanni Ribisi (récemment dans vu la série Dads) et puis Jack Back (Rock Academy). Ces deux acteurs incarnent le rôle de deux amis dont l’un, Darin, est doté d’une capacité aussi étonnante qu’étrange : il est doté de télékinésie. A ce moment là de X-Files, on sent que la série n’a plus totalement besoin de tout justifier scientifiquement parlant car ce n’est pas toujours possible tout simplement. Du coup, cela me rappelle aussi un peu Fringe qui, une fois passée les deux premières saisons, avait tendance à s’éloigner des justifications scientifiques afin de nous délivrer des cas aussi étranges que fascinants. Cet épisode marque avant tout le retour de X-Files dans sa mécanique la plus connue et la plus classique : celle du cas de la semaine.
Mais c’est un solide épisode, basé en grande partie sur la prestation sans faille de Giovanni Ribisi. D’ailleurs, je me souviens de cet épisode. Quand j’étais encore assez jeune, j’avais adoré le personnage de Darin. C’était quelqu’un de terrible mais qui faisait aussi ça plus ou moins pour s’amuser (sauf quand il s’agissait de la femme qu’il aimait et là, il partait en cacahuète). Cet épisode n’a pas changé, il était pile poil ce dont je me souvenais encore. C’est un sentiment étrange que d’avoir déjà vu un tel épisode avec un jeune plus innocent, plus jeune et le revoir maintenant et finalement être tout aussi bluffé mais pour d’autres raisons. Car je me rends compte aujourd’hui que cet épisode, écrit par Howard Gordon, fonctionne en grande partie autour du personnage principal. On ne sait pas trop quoi en attendre car dans la scène d’introduction il semble être présenté comme quelqu’un de complètement fou et puis rapidement X-Files tente de gagner la sympathie du téléspectateur malgré tout ce qu’il a pu faire de terrible. Cet épisode est aussi une sorte de mécanique malicieuse qui prouve qu’au fond X-Files n’avait finalement plus rien à prouver à cette époque là.

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Cet épisode est donc l’association parfaite entre le cas de la semaine et le moment où la série est tout simplement entrée dans le panthéon des séries cultes ayant connu un grand succès populaire. Avec Kim Manners aux manettes, l’épisode ne pouvait pas être mauvais non plus. Mais c’est aussi l’occasion pour Mulder et Scully de prouver à quel point ces deux personnages sont les plus importants de la série. Si l’on sort ici de la mécanique du triple épisode précédent (et que l’on sort donc de l’histoire du Syndicat), ce n’est pas sans rappeler ce que Fringe a pu faire par la suite. Car l’on sait pertinemment que Fringe s’est énormément inspirée de X-Files. Il y a aussi un peu de Supernatural là dedans, cette plongée du jour au lendemain dans une petite ville des Etats-Unis où quelque chose de terrible est en train de se dérouler. Kim Manners a d’ailleurs exploité la même esthétique dans beaucoup d’épisodes de la série de The CW. Cet épisode n’a rien d’un grand épisode de X-Files mais c’est un solide épisode qui fonctionne grâce à quelques scènes bien menées, à un casting réussi et puis à la mécanique bien huilée de la série, oscillant ici entre horreur et comédie (comment ne pas repenser à certaines scènes comme celle du barbecue improvisé).
Puis il y a « Clyde Bruckman’s Final Repose ». C’est un autre de ces brillants épisodes de X-Files qui parviennent à délivrer tout un tas de belles choses à la fois car Darin Morgan est comme ça, c’est un génie tout simplement. Dans cet épisode nous allons donc faire la connaissance de Clyde Bruckman, un médium qui voit la mort des gens. Jusque là, cela pourrait être une intrigue assez classique de X-Files mais au delà de ça, Darin Morgan ajoute tout un tas de petites choses. Les ingrédients sont dissous dans un micmac jouissif comme tout duquel on ne peut pas ressortir indemne. Car l’épisode nous fait voyager entre les sentiments de Clyde, de Scully (et Mulder), etc. sans jamais prendre de pincettes. Le but est donc avant tout de nous raconter un truc qui en a dans le ventre. Et c’est tout ce que l’on peut attendre de X-Files. Ce qui est assez original dans cet épisode ce n’est donc pas la base qui est très classique mais bel et bien ce que Darin Morgan va faire du personnage en lui-même. En plus d’y ajouter des touches d’humour (on avait déjà pu le voir précédemment avec « Humbug » de la saison précédente). Mais cet épisode est encore meilleur que « Humbug » et c’est là que tout prend réellement son envol.
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Darin Morgan a maintenant rodé l’écriture de X-Files avec son premier épisode et accessoirement « Blood » qu’il n’avait finalement pas pu écrire mais qui n’a pas vraiment l’âme d’un épisode de Darin, malheureusement. Mais pour en revenir à cet épisode, Clyde a aussi un double : Yappi, un autre médium qui celui-ci travaille à la télévision alors que Clyde de son côté vend… on va le donner en mille, des assurances-vie. Pour ce qui est du tueur, ce dernier n’est finalement pas ce qu’il y a de plus important dans l’épisode, bien au contraire, le but est de se concentrer sur le personnage de Clyde et son importante dans une telle histoire. L’aventure fonctionne donc terriblement bien, délivrant au téléspectateur tout ce que ce dernier peut bien attendre. L’épisode nous permet aussi de creuser l’univers des médiums alors que les divers morts vont nous révéler plus ou moins diverses façons de jouer aux médiums. Peter Boyle quant à lui est tout simplement brillant sous les traits de Clyde. D’ailleurs, ce qui est assez étonnant finalement c’est que Clyde est le personnage principal de l’histoire. Cela ne veut pas dire que X-Files a oublié Mulder et Scully mais nos deux héros sont plus ou moins placés au second plan. C’est merveilleux tout de même de voir à quel point la série sait s’y prendre pour nous réorganiser complètement l’univers sans perdre le fil.
X-Files avait tout pour rater cet épisode et Darin Morgan a pris un vrai risque en donnant à Clyde les clés de l’univers de X-Files mais peu importe puisque cela fonctionne tellement bien. Surtout que la structure même de l’épisode est bien plus impressionnante que l’on ne pourrait le croire. Il n’hésite pas à nous balader ici et là, entre humour et belles petites émotions sans compter que tout s’imbrique à la perfection grâce à une vraie note d’originalité bien délivrée. J’ai un peu moins hâte de vous parler de « The List » (probablement dans un dodo seulement), surtout après un tel épisode où tout semble finalement un peu fade. Darin Morgan était comme ça lui, il nous mettait tout et puis il ne nous restait plus que nos yeux pour pleurer par la suite.
Note : 8/10 et 10/10. En bref, un solide cas de la semaine et un brillant épisode de Darin Morgan, le génie.


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