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Blackbird de Jason Buxton avec Connor Jessup, Alexia Fast, Alex Ozerov

Par Kojimaemi

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L'histoire: Sean vit dans une petite ville canadienne dans laquelle son look d'inspiration gothique est mal perçu. Brimé par l'équipe de hockey du lycée, il imagine des scenarios de vengeance qu'il publie sur internet. Arrêté par la police, il est envoyé dans un centre de détention pour mineurs pour avoir projeté une tuerie dans son école.

Même s'il s'agit d'un film canadien, Blackbird est né de la psychose créée par les tueries comme celle Colombine, mêlée aux questionnements autour des pratiques sur internet. C'est aussi un film sur la différence. Sean n'est pas accepté, notamment à cause de son look. J'avais envie de voir ce film depuis sa sortie au cinéma parce que le sujet me paraissait intéressant. Sean est arrêté par mesure de précaution ; concrètement, il n'a commis aucun crime. C'est juste un adolescent qui essaie d'exprimer son mal-être à travers des fictions un peu glauques. J'avoue avoir craint qu'il ne se transforme en tueur haineux après avoir été laminé par le système judiciaire qui l'envoie deux fois en détention parmi d'autres adolescents, dont certains ont déjà du sang sur les mains. Mais c'est sous-estimer le courage et la volonté de Sean, et cela apporte beaucoup de douceur au film. Jason Buxton semble posséder une foi en l'être humain que j'aimerais partager.

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C'est un film assez minimaliste, avec peu de personnages et de décors. On se concentre surtout sur Sean; sur sa transformation physique et psychologique. C'est un garçon plutôt intelligent - il lit Kafka et cite Dostoïevski - qui parait inadapté au monde dans lequel il vit. La lutte contre l'injustice dont il est victime pourrait vite tomber dans un pathos destiné à faire larmoyer le public mais l'émotion est parfaitement dosée. C'est un film très touchant. Il faut aussi saluer la performance de Connor Jessup qui porte Blackbird sur ses jeunes épaules. Je l'ai trouvé parfait, tout en retenue et en douceur. Il est très facile d'éprouver de l'empathie pour son personnage. J'ai également beaucoup aimé Trevor, garçon hyper violent enfermé en maison de redressement depuis qu'il a dix ans. Il est capable de tuer pour se faire respecter, et Sean échappe de justesse à son courroux. Au lieu de le fuir, comme il l'a fait auparavant, il décide de chercher à le comprendre. Et la carapace de Trevor se fissure pour laisser apparaître sa souffrance.

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Au final, malgré la gravité du thème, Blackbird est un film assez positif car Sean n'est pas aussi seul au monde qu'il le pensait. Sa mère l'ignore mais il bénéficie du soutien inattendu de son père et de la jolie Deanna. Il a montré qu'il était capable d'être sincère, honnête et il f ait preuve d'une compassion étonnante. Je m'attendais à une sordide histoire et j'ai été agréablement surprise.


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