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Dans l’intimité de Janáček

Publié le 19 juillet 2014 par Abbaye Aux Dames, La Cité Musicale De Saintes @Abbayeauxdames

Elles sont quatre, elles s’appellent Charlotte Juillard, Manon Philippe, Sarah Chenaf et Juliette Salmona, elles jouent de l’alto, du violon et du violoncelle, elles composent le quatuor Zaïde et elles ont envoûtées l’abbatiale hier soir à 22 heures.

Les mélodies sont magnifiquement interprétées. Il n’y a pas de fioriture, juste les instruments à l’état pur qui portent leur douce plainte jusqu’au fond de l’abbatiale. Le son des cordes emplit la pénombre. Les morceaux sont aussi calmes que passionnés. Les archets frappent ou caressent. On voyage, d’air en air. Nos émotions changent du tout au tout, la douceur nous apaise, les explosions nous surprennent et nous saisissent.

L’orage qui tonne renforce l’atmosphère magique, la pluie s’en mêle et on a l’impression que la musique appelle les éléments. Quant aux interprètes, elles ne jouent pas elles incarnent leur musique. Leur corps dansent, suivent le mouvement de l’instrument. Chaque note semble être vécue. Chacun de leur geste est empreint de grâce et d’élégance. Le port de tête de la violoncelliste est altier. Elles remplissent la scène de leur présence.

Leur technique est incroyable. Leur main court sur le manche à une vitesse impressionnante. L’ambiance est onirique. L’harmonie est parfaite, elles se regardent se sourient, communient presque. Leurs instrument aussi se parlent, s’interpellent, on assiste à un dialogue entre les aigus et les graves, tout est fait à la perfection.

C’est d’ailleurs le mot qu’emploie mon voisin pour les qualifier lors de la pause. Le public le sent bien aussi, les applaudissements sont bruyants et les bravos fusent. Jean Michel que j’interroge à la sortie me confie que « le quatuor est la plus compliqué des configurations car chacun doit tenir son rang ». Et pourtant malgré la difficulté le concert était « esthétique, lisse ». Daniel et Monique sont de cet avis. « Ce quatuor est fabuleux » voilà ce qui leur vient en tête lorsqu’on leur parle de la prestation. Une mention spéciale aussi à la première violoniste. Incroyable de justesse et de technique. On peut sans doute conclure en disant que la performance d’hier soir était belle tout simplement.

Eléonore Terville


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