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Que lire cet été (3)? : Nemesis : quand Philip Roth finit en beauté!

Par Filou49 @blog_bazart
21 juillet 2014

  nemesisSi Philip Roth est, de l'avis de tout le monde ou presque considéré comme l’un des plus grands écrivains américains contemporains, j'avoue, contrairement à mon comparse Michel, ne pas connaitre tout de sa bibliographie; n'ayant lu seulement que 3 ou 4 romans d'une oeuvre pour le moins pléthorique.

Si j'espère rattraper mon retard  (et notamment "Pastorale américaine" décrite par beaucoup comme un chef d'oeuvre) un jour ou l'autre (quand je serais à la retraite), je ne voulais pas manquer de lire "Némésis"  que Roth a annoncé comme étant son tout dernier roman, publié aux USA en 2012 et qui vient de sortir en poche chez Folio il y a quelques semaines.
Par rapport aux autres romans que j'avais pu lire de lui (notamment "La Tâche" ou "le complot contre l'amérique"), "Némesis " frappe avant tout par son sens de l'épure, de l'économie de mots, par la simplicité avec laquelle Philip Roth arrive à créer un décorum et y insuffler de l'émotion en seulement quelques paragraphes. En à peine quelques lignes, nous voila plongé à Newark (la ville natale de Roth qui visiblement a mis beaucoup de lui et de son enfance), pendant la seconde guerre mondiale,  dans une ville où les enfants de la ville, juifs pour le plus grand nombre, sont frappés par une épidémie de poliomyélite  aussi foudroyante et auquel personne ne semble pouvor y faire quelque chose, un peu comme il s'agissait d'un châtiment divin.Avec l'histoire de Bucky, ce jeune homme sportif de 23 ans, confronté au malheur autour de lui, et à la nécessité de se sacrifier, Roth traite des thématiques essentielles dans son oeuvre à savoir la culpabilité, la religion  surtout ce que Dieu laisse provoque ou laisse faire.  Un personnage au départ un peu lisse, mais dont les états d'âme et la destinée incroyable le rendront vraiment touchant, même poignant.
Car ce  qui est le plus beau dans ce "Nemesis", c'est de voir à quel point Roth met énormément d'émotions dans son récit, et qu'il écrit avec moins de distance que dans les autres romans que j'avais vu de lui. Cela est particulièrement prégnant  dans la dernière partie du livre, vraiment bouleversante, en réussissant toujours à garder le cap,  sans jamais verser dans le sentimentalisme. Un très grand roman pour cloturer une très grande oeuvre.

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