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Jean-Luc Bizien : La Chambre mortuaire

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

La Chambre mortuaire de Jean-Luc Bizien  5/5 (27-07-2014)

La Chambre mortuaire  (428 pages) est paru le 19 février 2009 dans la collection Grands Détectives des Editions 10-18.

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L’histoire (éditeur) :

Paris, fin XIXe. Le docteur Simon Bloomberg, aliéniste reçoit ses patients dans son hôtel particulier, une étrange demeure en forme de pyramide.  Ses thérapies, novatrices pour l'époque, lui attirent les foudres et les jalousies de ses collègues psychiatres. La jeune Sarah Englewood a fui l'Angleterre pour suivre son galant en France avant de s'apercevoir que ce dernier ne tenait pas à elle. Munie d'une lettre de recommandation, elle entre alors au service de Bloomberg. L'adaptation a son nouveau travail est assez difficile : la maison est étrange, pleine de passages, de systèmes d'écoute, et le centre de la bâtisse est une sorte de cage de verre où vivent des singes !
Elzbétia, la femme de l'aliéniste a disparu depuis des semaines ce qui rend fou de chagrin son mari. Sarah essaie alors de comprendre pourquoi tout semble si mystérieux dans cette maison ...

Mon avis :

Choisi dans ma PAL par Licorne à l’occasion du Challenge Livra'deux pour pal'Addict, La chambre mortuaire est dans ma bibliothèque depuis certainement 4 ans (arrivé suite à ma rencontre avec l’auteur lors d’un Week-end Noir, où il a d’ailleurs gagné le Lion d’Or), alors inutile de vous dire que ce choix m’a vraiment emballée. De plus, ça fait une éternité que je ne me suis pas plongée dans un bon polar historique, alors encore un bon argument pour ne plus passer à côté de ce titre.  La chambre mortuaire a-t-il répondu à mes attentes ?

Oui, oui, oui, oui, oui ! Je suis ravie !!! je suis vraiment super ravie  de cette lecture qui se révèle être un coup de cœur !

J’ai adoré l’intrigue qui est extrêmement plaisante, riche en mystère, simple et surtout menée d’une main de maître. L’enquête est loin d’être cousue de fil blanc et j’ai pris un grand plaisir à tenter de percer toutes les énigmes.

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Sarah Englewood, une jeune anglaise débarquée à Paris suite à une idylle avec un français qui a fini par la quitter, vient d’être embauchée comme gouvernante  chez Simon Bloomberg, un brillant aliéniste (pourtant décrié par ses pairs) qui tient son cabinet à domicile (appelé « la Cour des Miracles »). Arrivée sur place, elle n’en croit pas ses yeux tant la maison est impressionnante (autant par sa forme pyramidale et que par les souvenirs des différents déplacements de la maîtresse des lieux qui l’ornent). Elle se sent rapidement oppressée et ni le personnel, ni le docteur ne l’aide à se sentir mieux. En effet, elle va de surprises en surprises, s’interrogeant sur les pratiques de son employeur, la disparition de son épouse (une égyptologue de renom) et sur la série de meurtres inexpliqués qui gagne Paris.

L’inspecteur à la Sûreté Léonce Desnoyer et son adjoint Raoul Mesnard (fraîchement promu de l’école de police où il a appris les techniques d’investigation les plus modernes) sont chargé de résoudre l’enquête concernant la mort d’Armand Despallières, retrouvé nu au pied de son immeuble d’où il semble être tombé (ou avoir sauté ou été jeté ?), devenant le mystère de la rue Dauphine. Entre folie, faits étranges et inexpliqués et liens avec le milieu spirit, chacun tente de réponde à différentes interrogations et La chambre mortuaire se révèle être une enquête aussi intense pour Sarah qu’intrigante pour le sympathique duo d’enquêteurs.

Beaucoup de questions accompagnent donc la lecture de ce premier titre de la saga La cour des miracles, Les enquêtes de Simon Bloomberg, qui devient de plus addictive. L’enquête prend son temps  sans pour autant s’éterniser sur des détails insignifiants. Et même si l’auteur choisit de mettre en place  ses personnages avec soin (ce qui permet une très bonne implication du lecteur dans le récit), le rythme n’en est pas pour autant affaibli et on s’attache avec beaucoup de facilité aux protagonistes.

Le côté historique est quant à lui un pur plaisir !  Jean-Luc Bizien  m’a tout de suite projetée sur les lieux et dans l’époque, qu’il restitue à merveille. Il prend le temps de décrire le Paris de 1888 sans jamais  plomber l’intrigue et donne l’impression de vivre les faits et de déambuler dans les rues aux cotés de Sarah, Léonce et Raoul. Il offre même par moment quelques explications sur l’évolution de certains grands lieux parisiens, en plus d’approfondir son récit de données relatives à la médecine mentale.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas dévoré un polar historique (le dernier doit être Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles en 2008). Je regrette de ne pas avoir lu celui-ci plus tôt.  C’est un roman riche sur de nombreux plans et son côté retro m’a totalement conquise.  Jean-Luc Bizien  utilise un vocabulaire pointu caractéristique de l’époque, dans un style simple et incroyablement fluide. Les mystères sont tenaces et l’intrigue est sans cesse relancée, invitant toujours le lecteur à poursuivre les découvertes, tantôt chez Sarah, tantôt chez l’inspecteur Desnoyer. Ça marche super bien. Les bribes d’informations donnent le sentiment d’éclairer notre chandelle, mais la tension grippe sans cesse pour arriver à une fin qui m’a totalement surprise.  

En deux mot : une lecture, qui donne l’occasion de faire un bond dans le temps, avec un petit quelque chose d’Alèle Blanc-Sec, captivante et facile à lire. Une réussite !

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