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Téhéran année zéro

Publié le 01 août 2014 par Aurélien

J’atterris à Téhéran le jeudi qui suit la fin du ramadan: la ville réputée chaotique est calme et désertée, comme dans un film catastrophe.

Mon avion s’est posé à trois heures et demie, je récupère par une sieste dans un parc. L’herbe est grasse, l’air frais, le bruit des voitures lointain.

Ma visite du bazar est un échec – toutes les échoppes sont closes. Je déambule sous les voûtes silencieuses suivi du vacarme de ma valise. Regards amusés des rares passants que je croise.

Je cherche un café pour démarrer la journée, mais ce ne sont que boutiques fermées et grandes avenues sans chaleur. Ce qui se rapproche le plus d’un café, ce sont d’épisodiques fast-foods aux couleurs flashy et des fours à pain – une grappe de clients se masse autour d’une ouverture dans le mur, par laquelle on aperçoit les marmitons qui s’activent.

Je vais changer de l’argent (les cartes bancaires occidentales n’ont pas cours ici); une demi-heure plus tard j’ai trente millions sur moi. Ou trois millions selon la façon de compter. Les Iraniens ont le rial, qui ne vaut pas grand chose. Ils comptent en toman, c’est-à-dire en dizaines de rials, ce qui ne vaut toujours pas grand chose. Du coup ils donnent les prix en milliers de tomans, soit le tiers d’un euro. Quand je prends mon premier taxi, de l’aéroport au centre-ville, j’ai du mal à comprendre combien coûte la course… Ayant changé 700€ au taux de change plutôt favorable de 42 000 rials par euro, je me retrouve multimillionnaire – et accessoirement, je me retrouve comme un trafiquant avec trois liasses d’un million de tomals chacune, dont je ne sais trop que faire.

Je remplis ma journée en alternant les cafés et les musées. La chaleur est tout-à-fait supportable. Traverser une avenue relève du pari existentiel. Le soir les jeunes filles voilées jouent au badminton et au volley dans les squares. Au hasard des rencontres, les Iraniens m’interrogent curieux, me parlent de leur pays.

Je m’envole pour Shiraz, dans le Sud, la ville des poètes Hafiz et Saadi et celle des ruines de l’antique Persepolis.

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Café Gol-e resaieh
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Céramique au visage de chouette

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