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Palace(s)

Publié le 04 août 2014 par Gommette1

La capitale française est ornée d’un nouveau joyau estimé entre 750 et 850 millions d’euros : le Peninsula Paris et ses 200 chambres et suites a ouvert ses portes après six années de longs et fastueux travaux ! Cet événement coïncide avec la réouverture symbolique (elle sera effective en septembre) du très attachant Plaza Athénée désormais agrandi avec 208 chambres dont 54 suites. En attendant la fin des travaux du Ritz, du Crillon et du Lutetia dans les prochaines années, et plus loin dans le temps, l’inauguration du Cheval Blanc dans l’ancienne Samaritaine, quand les ayatollahs de l’urbanisme conservateur auront fini d’entraver la libre circulation des talents et des investisseurs…

Séjourner dans un palace est une incommensurable expérience qui tient en une alchimie exquise que la pompe décorative ne saurait seule assurée : l’accueil feutré, le calme ouaté, la bienveillance d’un personnel nombreux et l’âme distingué d’un lieu participent à cette démonstration de l’excellence.

Les esprits chagrins et réactionnaires s’interrogent face à l’explosion de palaces magnifiques, hurlent à l’hérésie capitalistique et clame à la surcapacité méprisable alors que Paris manque de logements. En vérité, la sémillante Parisienne la plus visitée de tous les pays manque cruellement d’hôtels et surtout de beaux établissements destinés aux voyageurs de qualité : avec seulement 1.600 chambres palatiales dont le prix moyen oscille entre 700 et 1.000 euros la nuitée pour une chambre simple. D’après les spécialistes, la capitale française peut encore accueillir 2 ou 3 palaces supplémentaires (soit grosso modo, 5 ou 600 chambres et suites), notamment sur la Rive Gauche qui en manque cruellement et qui séduit de plus en plus les riches touristes exotiques appréciant de loger hors des chemins balisés du Triangle d’Or.

Paris est une plus belles des villes du monde, les Parisiens l’oublient parfois, ils devraient se mettre en ordre de bataille pour accueillir ces fortunés visiteurs qui ne demandent qu’une chose : dépenser sans compter. Or, les 80 millions de touristes débarquant dans l’Hexagone chaque année sont souvent contraints de retenir leur bourse. Dans Les Echos ce matin, Emmanuel Combe, professeur des universités et vice-président de l’Autorité de la concurrence, rappelle que le site France est classé bon dernier dans les palmarès mondiaux quant à la qualité de l’accueil, la prise en compte des attentes des clients, le rapport compétitivité-prix et qu’un touriste ne dépense que $705 lors de son séjour, peu, trop peu. Or le tourisme est une industrie majeure pour notre pays : 7,5% de PIB, soit €120 milliards de valeur ajoutée et 1 million d’emplois, « non délocalisable » pointe Emmanuel Combe.

A l’heure où la croissance patine, il serait pertinent de cesser d’entraver l’économie, de libérer les transports, de cesser les grèves corporatistes, d’ouvrir les commerces le dimanche, de sourire aux étrangers, de montrer que la Ville Lumière (et la France dans son ensemble) est lumineuse et attirante, formidable, généreuse, luxueuse, ouverte sur le monde, tournée vers les autres.

Le Peninsula, sublime et si parisien © D.R.

Le Peninsula, sublime et si parisien © D.R.


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