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Banderille n°230 : Qui veut la peau de Sarko Rabbit* ?

Publié le 20 mai 2008 par Toreador

Connerie légendaire & animaux mythiques

Banderille n°230 : Qui veut la peau de Sarko Rabbit* ?Lorsque l’UMP, en procession, avec à sa tête Patrick Devidjian, a demandé la mort des 35h au gouvernement, j’ai cru que le président avait mis au pas son parti; mieux : que ce dernier voulait lui montrer qu’il serait désormais une force de proposition, fidèle.

Je me suis aussi dit que le gouvernement avait, de manière fort rusée, utilisé le canal UMP pour mettre sur la place publique une proposition polémique et sonder ainsi l’opinion.

J’avais tort.

Car dès le lendemain – et avant même que le P.S puisse s’offusquer – la proposition a été descendue en vol par Xavier Bertrand, ministre du travail, et (accessoirement) secrétaire adjoint de l’UMP

Guy Mollet en son temps avait dit « La France a la droite la plus bête du monde. » C’est vrai qu’on peut légitimement s’interroger sur ce que serait l’état de la Droite si le PS avait un vrai leader. Et un vrai programme. Et une idéologie. Et une organisation. Et… je m’arrête là.

Ce cas de cannibalisme « familial » éclaire en tous les cas un mystère qui a longtemps intrigué les paléontologues : pourquoi les hydres – animaux mythiques – ont disparu ? On le sait désormais, le problème des hydres c’est qu’il y a toujours une tête qui finit par chercher à bouffer les autres. Et le collège à la tête du parti me fait penser parfois au politburo à la mort de Staline. Devine qui joue Beria, Patrick ?

Giscard revient, Giscard revient/ Giscard revient parmi les tiens !

Ce qui aurait pu être analysé comme une redoutable exercice de coordination intra-majoritaire (cf. première partie) est en fait le énième symptôme de la crise que traverse la majorité. Si j’étais méchant, je parlerais de Giscardisation. C’est un peu comme si le peuple de droite, victime d’un enchantement collectif, se réveillait désormais en constatant qu’elle a placé sur le trône un souverain mal aimé. C’est un peu tard messieurs, dames !

Sarkozy est finalement comme Moïse : le peuple de droite l’a accepté comme guide sous la pression, parce qu’il n’avait pas d’autre choix pour traverser le Désert. Mais depuis son élection, il passe son temps à lui savonner la planche. Je crains qu’il ne voie mais ne dorme jamais au pays de Cana’an.

Il est en tous les cas frappant de constater que Sarkozy, si on lit bien la presse, veuille simultanément la peau de Fillon, Copé et Devidjian c’est à dire les trois principaux a(ni)mateurs de sa majorité. S’il a bien lu la vie de Napoléon, Sarkozy devrait effectivement savoir que même un génie peut perdre à cause de ses généraux.

Mais cet accès de haine contre ceux qui l’ont porté au pouvoir m’intrigue. A mon sens, Sarkozy découvre les chausses-trappes du volontarisme politique. Du coup, aigri, il fait comme tout le monde : 1/ C’est la faute de la conjoncture 2/ C’est la faute de mon prédécesseur 3/ C’est la faute des crétins.

* Le public averti et cinéphile verra sur la jaquette ci-dessus une allégorie du Sarkozysme triomphant :le lapin bling-bling (Nicolas S.), une pulpeuse vedette (Carla B.) et un rondouillard sympathique chargé de protéger le lapin (Xavier B.)
35-heuresBertrandDevidjianDroite la plus bête du mondeRoger Rabittsarkozyump

Sujets: Banderille, Toréador critique la Droite | 6 Comments »


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